NéoDK, ExOM, ORYX : la gendarmerie innove sur tous les fronts

  • Par la rédaction du site Gendinfo
  • Publié le 14 octobre 2024
Présentation de NéoDK par un colonel de gendarmerie.
© GEND/SIRPA/GND R. CULPIN

Mardi 8 octobre 2024, à Balard, étaient exposés 24 projets d’innovation portés par des agents, militaires et civils, du ministère des Armées et de la gendarmerie nationale. Pour cette dernière, c’est le dispositif NéoDK qui a été récompensé du Prix de l’Audace, mais les trois projets présentés témoignent de la capacité d’innovation de la gendarmerie, dans des domaines aussi variés que la capture des données biométriques, l’accompagnement des conjoints et la protection des militaires en unités d’intervention.

Mardi 8 octobre, à Balard, l’Agence de l'innovation de défense (AID) organisait une exposition de 24 projets d’innovation, portés par des agents, militaires et civils, du ministère des Armées et de la gendarmerie nationale, en préambule à la remise des Prix de l’Audace, pour huit d’entre eux dans leur catégorie respective.

 

NéoDK pour ranger l’encre et le papier

Le colonel Thiburce de la DOE de la gendarmerie nationale présente NéoDK.
© GEND/SIRPA/GND R. CULPIN

Pour la gendarmerie, c’est donc le projet NéoDK qui a été récompensé. « Il s’agit d’un nouveau mode de capture des empreintes digitales et palmaires, ainsi que des clichés anthropométriques, porté par le gendarme sur son téléphone Néo, explique le colonel Nicolas Thiburce, chargé de mission à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE), directeur du programme NéoDK. Aujourd’hui, 80 % des relevés se font à l’encre et au papier. La gendarmerie restait cloisonnée dans cette organisation, notamment parce que le coût actuel des blocs optiques serait exorbitant. NéoDK a pour but de mettre fin à ce cloisonnement. »

Néo pour nouveau donc, mais Néo aussi parce que c’est sur le téléphone des militaires que cette application est disponible, permettant une utilisation en mobilité. « L’idée était de développer une solution à moindre coût, avec un capteur qui ne serait pas forcément destiné à cela initialement, qui permette de faire un contrôle en temps réel et de tout envoyer en direct, poursuit l’officier de la DOE. Là où aujourd’hui on fait trois contrôles, pour aller du primo-intervenant au niveau central, il n’y en aura plus qu’un fait par la machine. »

Le projet NéoDK remonte à 2020, financé au démarrage par l’AID. « Sans l’AID, il n’y aurait pas eu NéoDK et on en serait toujours à l’encre et au papier, insiste le colonel Thiburce. C’est elle qui nous a mis le pied à l’étrier, a été la première à soutenir ce projet, ce qui a permis de convaincre l’industriel, Idemia, qui lui aussi a pris un risque, parce qu’au départ, poser des doigts sur un capteur, ça ne ressemblait pas à une innovation. »

En juin 2021, le projet est donc présenté au Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez, qui valide le principe et demande le déploiement. Le programme est lancé en octobre 2021, avec la phase de développement avec l’industriel. En janvier 2024, débute la phase d’expérimentation sur le terrain, dans trois Groupements de gendarmerie départementale (GGD 13/87 et 95) et au Commandement de la gendarmerie (COMGEND) de la Martinique. « En septembre 2024, ce sont 59 GGD et COMGEND qui utilisent NéoDK, ils seront 85 d’ici un mois, puis l’ensemble des unités en février - mars 2025, complète le directeur du programme. En tout, ce sont plus de 7000 capteurs qui sont déjà sur le terrain ou en cours de déploiement. 2025 sera encore une année très chargée puisque nous allons intégrer la prise de clichés anthropométriques, ainsi que des indicateurs d’activité et d’amélioration de l’outil. On pourra aussi bientôt procéder à des prises d’empreinte sur des personnes décédées. »

Deux autres projets de la gendarmerie étaient présentés lors de cette exposition, très différents, mais tout aussi innovants et utiles pour les militaires.

ORYX pour accompagner les conjoints lors des mobilités

Présentation de Oryx par Bérénice Vignard
© GEND/SIRPA/GND R. CULPIN

Le premier projet baptisé ORYX, est opérationnel depuis le 1er janvier 2024. « Il s’agit d’une plateforme d’emploi destinée à accompagner les conjoints de militaires lors des mobilités, présente Bérénice Vignard, cheffe du bureau de la reconversion et de la transition professionnelle au sein de la Sous-direction de l’accompagnement du personnel (SDAP). Nous sommes partis du constat que la carrière du conjoint est fortement impactée par celle du militaire. En créant un compte sur ORYX, le conjoint est contacté par un conseiller en transition professionnelle de la gendarmerie, afin de connaître précisément son besoin, qu’il s’agisse d’une formation ou d’une mise en relation avec un employeur, qui est un partenaire RH, sensibilisé à cette problématique. C’est un accompagnement très personnalisé, avec beaucoup d’humain, jusqu’au dernier kilomètre, c’est-à-dire jusqu’à l’entretien avec l’employeur. »

Le besoin était réel, les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis l’ouverture de la plateforme, plus de 3000 comptes ont été ouverts, plus de 5000 offres d’emploi déposées, pour plus de 700 mises en relation avec un employeur. C’est un enjeu important pour la gendarmerie puisqu’en facilitant le projet professionnel du conjoint, cela permet de fidéliser ses militaires.

ExOM pour porter mieux et plus longtemps les équipements d’intervention

Le projet d'exosquelette-armure testé par le GIGN.
© GEND/SIRPA/GND R. CULPIN

Conduit  par l’adjudant Olivier, militaire opérationnel de la Force d’intervention (F.I.) en lien avec la cellule innovation prospective du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), l’ExOM est un système d’exosquelette-armure unifié, répondant aux contraintes et aux exigences des missions d’intervention  de l’unité. « Tout a commencé par la découverte d’une vidéo sur Internet, avec un exosquelette entièrement passif, sans batterie, sans câble, qui a attiré notre attention, explique l’adjudant. L’AID a passé des contrats de location pour plusieurs modèles, afin de développer une phase de tests d’un an, partagée avec l’armée de Terre et les sapeurs-pompiers. Le GIGN  poursuit aujourd’hui seul l’aventure au profit des missions du Groupe. »

A partir de décembre prochain, l’ExOM V2 (version optimisée) sera mis à disposition de la F.I. afin d’entamer une évaluation opérationnelle d’un an.  Cet exosquelette-armure permet de disposer d’une protection balistique complètement intégrée, apportant une aisance de mobilité et d’agilité à l’opérationnel, interfacée avec les équipements nécessaires à l’intervention. « Concrètement, l’idée, ce n’est pas de porter plus, mais de porter mieux et plus longtemps, résume l’adjudant Olivier. Le GIGN répond à des engagements sur des crises multiples, qui peuvent durer longtemps, avec de longues phases de négociation. Ce sont des heures d’attente pour les équipiers en tête de colonne, avec plus de 50 kilos sur le dos, ce qui marque les corps et les esprits. Grâce à l’exosquelette, on pourra générer moins de fatigue et permettre aux militaires d’être plus frais physiquement et mentalement, et donc plus efficaces au moment de l’assaut. »

Des unités territoriales à celles d’intervention, en passant par l’accompagnement professionnel des conjoints, c’est toute la force de l’innovation d’être en mesure de proposer des équipements et des services qui améliorent le quotidien des gendarmes.

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