Sommet international de la Francophonie : un dispositif exceptionnel déployé par la gendarmerie pour sécuriser cet événement majeur

  • Par Hélène THIN
  • Publié le 05 octobre 2024
Dans une marge allée, devant un château, une berline noire avance, précédée de deux gendarmes motocyclistes. De nombreux drapeaux de différents pays, non hissés, jalonnent les bords de l'allée.
© SIRPA-G / GND Jérémy PERRIER

Le 19e Sommet international de la Francophonie s’est ouvert ce vendredi 4 octobre 2024, à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, au sein de la Cité internationale de la langue française. Pour la première fois depuis trente-trois ans, cent délégations étrangères, dont une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, sont réunies en France, durant deux jours, en présence du président de la République et de plusieurs ministres français. Engagée dans la sécurisation de cet événement diplomatique, économique et culturel de premier plan, la gendarmerie nationale a déployé un dispositif hors norme.

Cité internationale de la langue française (CILF). Inauguré en 2023 par le chef de l’État, Emmanuel Macron, ce lieu d’exception, abrité au cœur du château de Villers-Cotterêts, en région Hauts-de-France, a accueilli, ce vendredi 4 octobre, la séquence inaugurale du 19e Sommet international de la Francophonie (SIF). Coprésidée par la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, ainsi que par la France, en sa qualité de pays hôte, la manifestation se poursuivra et s’achèvera ce samedi 5 octobre 2024, à Paris, au Grand Palais.

Pas moins de cent délégations étrangères, dont une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, sont ainsi réunies durant quarante-huit heures pour définir ensemble les grandes orientations de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), autour du thème « Créer, innover, entreprendre en français ». Lors de l’ouverture de cet événement diplomatique, économique et culturel majeur, près de 1 500 personnes étaient attendues à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne (02). Afin de sécuriser cette séquence inaugurale, se déroulant en zone de compétence gendarmerie, un dispositif de sécurité exceptionnel a été déployé.

Des les rues du centre ville de Villers-Cotterêts, deux gendarmes motocyclistes précèdent deux voitures de couleur sombre
© SIRPA-G / GND Jérémy PERRIER

Un dispositif de sécurité à la hauteur de l’événement

Alors que s’ouvre le 19e Sommet international de la Francophonie, la paisible commune de Villers-Cotterêts, située à quatre-vingts kilomètres au nord-est de Paris, a revêtu un nouveau visage. Mobilisées dans le cadre de la séquence inaugurale de la manifestation, les forces de sécurité intérieure ont pris possession des lieux. La portée de l’événement, sur le plan national et au-delà de nos frontières, a en effet nécessité le déploiement d’un dispositif de sécurisation hors norme, dans un contexte politique particulièrement sensible.

« Près de 1 500 forces de l’ordre, dont 1 300 gendarmes, d’active et de réserve, ont été mobilisées sur l’ensemble de la journée, afin d’acheminer en totale sécurité la centaine de délégations, dont plusieurs dizaines de chefs d’État et de gouvernement en titre, accueillis par le président de la République française, Emmanuel Macron, indique le colonel Stéphane Aurousseau, commandant du Groupement de gendarmerie départementale de l’Aisne (GGD 02). Nous avons ainsi procédé à la sécurisation des axes, de façon à garantir leur fluidité, et permettre aux différentes délégations d’arriver en temps et en heure sur le lieu du Sommet. »
Et l’officier de poursuivre : « L’autre enjeu consiste à empêcher tout événement ou toute agression susceptible de venir perturber le bon déroulement de la manifestation, et d’attenter aux personnes et aux biens. »

Pour ce faire, le Centre zonal des opérations (CZO) de la région Hauts-de-France a conçu et planifié une vaste manœuvre agrégeant diverses composantes de la gendarmerie nationale, appuyées par d’autres forces concourantes et partenaires, à l’instar du Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), du Service de la protection (SDLP), de la Préfecture de police de Paris (P.P.), de l’armée de l’Air et de l’Espace, de la police nationale ou encore des services de secours (SDIS, SMUR…).

Photo d'un colonel de gendarmerie en uniforme

Colonel Stéphane Aurousseau, commandant du Groupement de gendarmerie départementale de l'Aisne

© SIRPA-G / GND Jérémy PERRIER

Des forces plurielles engagées côte à côte

Au premier rang des forces engagées sur le terrain figurent près de 300 militaires du GGD de l’Aisne, soit 50 % de son effectif disponible. Jalonnement, contrôle de zone, identification criminelle, escorte, intervention, soutien logistique… multiples sont les missions sur lesquelles sont engagés les hommes et les femmes du groupement. Ces derniers sont appuyés par différentes unités de la gendarmerie nationale, ayant également pris part à la manœuvre.

Le dispositif global, placé sous le commandement du général de corps d’armée François Agostini, désigné Commandant des forces pour la gendarmerie (COMFORGEND), et déployé sur le site de Villers-Cotterêts, comprend 180 motocyclistes, issus des régions de gendarmerie des Hauts-de-France, d’Île-de-France et du Grand Est, ainsi que six Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) et 72 cavaliers de la Garde républicaine. « Le cheval est particulièrement adapté aux zones boisées, majoritaires sur ce secteur, indique la colonelle Marie-Audrey Leheup, commandante du régiment de cavalerie de la Garde républicaine. Il permet de se déplacer aisément sur les axes forestiers, mais aussi de pénétrer et de sonder la profondeur du bois. »

Des moyens spécialisés et d’appui complètent le dispositif : renseignement, antenne du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (AGIGN) de Reims, tireurs d’élite, sections de recherches, Force nationale NRBC, Section de protection appui drone (SPAD), forces aériennes de la gendarmerie nationale…

« Le renfort des hélicoptères et des drones constitue une plus-value incontestable sur une manœuvre de ce type. La vue tridimensionnelle de la zone offre une vision complète des axes de circulation, et renseigne quant à leur viabilité, en vue de l’acheminement des autorités en direction du lieu du Sommet. Ces moyens permettent aussi de détecter d’éventuelles menaces », souligne le colonel Aurousseau. Retransmises en temps réel au poste de commandement, ces images vues du ciel sont un réel gain de temps pour les militaires.

Cinq Compagnies républicaines de sécurité (CRS) sont également engagées aux côtés des gendarmes, sur le site de Villers-Cotterêts.

À l’image des manœuvres de sécurisation de grande ampleur, la mission des forces de sécurité intérieure comprend plusieurs volets : la reconnaissance des axes, la sécurisation des zones critiques, le contrôle dans la profondeur du périmètre d’action et le maintien de l’ordre public.

Trois cavaliers, que l'on voit de dos, évoluent sur un chemin boisé
© SIRPA-G / GND Jérémy PERRIER

Un poste de commandement opérationnel armé par quarante-huit personnels

La manœuvre est pilotée et coordonnée par le Poste de commandement opérationnel (PCO). Hébergée dans les locaux du collège Saint-Nicolas, situé à quelques encablures du château de Villers-Cotterêts, cette cellule spéciale est armée par quarante-huit personnels, placés sous l’autorité du lieutenant-colonel Florian Vanderstiggel, chef du Centre zonal des opérations (CZO) de la région de gendarmerie Hauts-de-France (RGHF), occupant la fonction stratégique de chef d’état-major dans le cadre de cette opération.
« Notre mission consiste à gérer l’ensemble des opérations relatives à la sécurisation de la séquence inaugurale du Sommet, conformément aux directives du préfet de département et du commandant de la région de gendarmerie Hauts-de-France, le général de corps d’armée François Agostini », précise-t-il.

La moitié des personnels armant le PCO sont issus du CZO de la RGHF. « Une partie des forces est engagée sur l’opération générale, tandis que l’autre se partage des missions spécifiques : contrôle de zone, renseignement, activité aérienne, antenne GIGN, forces mobiles / CRS, police judiciaire, NRBC, soutien logistique, communication », ajoute le lieutenant-colonel.

Photo du poste de commandement opérationnel, dans lequel on aperçoit plusieurs militaires travaillant sur des ordinateurs
© SIRPA-G / GND Jérémy PERRIER

Dans la salle voisine sont regroupés les membres du dispositif de gestion des flux, opérant sous la direction du lieutenant-colonel Anthony Pedro, chef du Bureau conduite planification plans (BCPP) du CZO de la région de gendarmerie Hauts-de-France.
« Le transport de cent délégations sur quatre-vingts kilomètres, au départ de Paris, est une première, confie l’officier. C’est un très beau challenge pour l’ensemble des acteurs concourant à la manœuvre. »

L’opération, conduite par la gendarmerie nationale sur sa zone de compétence, associe à parts égales gendarmes et policiers. Cinquante escortes sont ainsi réalisées par les gendarmes et cinquante autres par les policiers. « C’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec des représentants de la préfecture de police de Paris et le SDLP. Le PCO compte ainsi dans ses rangs des officiers de liaison issus des forces partenaires », rapporte le lieutenant-colonel Vanderstiggel. Objectif : garantir la meilleure coordination possible, prérequis à la pleine réussite opérationnelle de cette mission hors norme.

SIRPA-G / Nicolas BOULOT

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