En Nouvelle-Calédonie, la brigade nautique s’adapte à la crise

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 15 octobre 2024
La vedette de la BN de Nouméa.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

La Brigade nautique (B.N.) de Nouméa remplit habituellement des missions en lien avec la protection de l’environnement. Dans le cadre de la crise qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis le mois de mai, elle a adapté son périmètre missionnel en devenant une véritable unité d’appui opérationnel.

Comptant quatre sous-officiers, une gendarme adjoint volontaire et deux moyens nautiques, la Brigade nautique (B.N.) de Nouméa agit habituellement sur les côtes de la Nouvelle-Calédonie. Elle mène ainsi des contrôles en matière de pêche, de police de la navigation et participe à la protection de l’environnement, en multipliant ses surveillances aux abords des réserves naturelles. Dotée d’une vedette, « La Malaoui », propulsée par deux moteurs de 300 chevaux, la B.N. est capable de parcourir des distances importantes. Elle mène ainsi des opérations jusqu'à Belep (extrême nord). En mai 2024, des émeutes ont éclaté à Nouméa puis sur l’ensemble de la Grande Terre. Elles ont conduit à un déploiement de forces de gendarmerie sans précédent et à une adaptation temporaire des missions de certaines unités locales, à l’image de celles menées par la B.N. Ces derniers mois, elle réalise ainsi des liaisons essentielles et connaît un engagement opérationnel majeur dans la baie de Saint-Louis.

Des liaisons essentielles assurées par la brigade nautique

Des navettes maritimes civiles ont été mises en place entre le port Moselle de Nouméa et le Vallon Dore, afin de limiter les conséquences de la fermeture de la route provinciale n°1 (RP1) qui traverse la tribu de Saint-Louis, la seule permettant de rejoindre le sud de l’île. La B.N. réalise des missions similaires, à destination des gendarmes et de leurs familles.

La vedette de la BN de Nouméa au coucher du soleil.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

« Dans les premières semaines qui ont suivi les émeutes, les routes étaient bloquées, explique le gendarme Tahurai. Nous ne pouvions mettre à l’eau notre moyen nautique et nous avons donc été employés à la sécurisation des casernes. L’arrivée des renforts a permis la réouverture des axes et nous avons donc pu reprendre nos missions en mer. »

Le gendarme Tahurai.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

« Depuis le mois de mai, notre périmètre missionnel s’est élargi, poursuit l’adjudant-chef Ian, commandant la BN de Nouméa depuis le 1er août 2024. Nous avons effectué de nombreuses liaisons entre Nouméa et le Mont-Dore. Nous avons transporté des plis électoraux, des gendarmes et leurs familles. Nous assurons également fréquemment des missions de transfèrement par la mer. Nous nous adaptons au jour le jour en fonction des besoins. »

En complément des liaisons, les gendarmes de la B.N. assurent des missions opérationnelles dans la baie de Saint-Louis.

Un engagement opérationnel dans la baie de Saint-Louis

Pendant les semaines où la route provinciale n°1 (RP1) a été complètement coupée entre Saint-Michel et le Mont-Dore, la B.N. a mené des opérations de contrôle dans la baie de Saint-Louis. L’objectif était de contrôler les embarcations arrivant et quittant la baie, alors que des suspects étaient recherchés dans le cadre des enquêtes en cours.

« Nous avons procédé à ces opérations au moins une fois par jour, précise l’adjudant-chef Ian. Nous avons été renforcés par la gendarmerie maritime et les douanes et nous avons systématiquement embarqué quatre gendarmes mobiles à bord de notre vedette. »

La gendarme adjoint volontaire Lynesea.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Lynesea, première gendarme adjoint volontaire à servir au sein de la B.N. de Nouméa

Originaire de Nouvelle-Calédonie, Lynesea a été affectée à la BN de Nouméa en avril 2023 après sa formation de gendarme adjoint volontaire.

« À l’époque, je travaillais au Haut-commissariat de la République en tant qu’employée de bureau. J’ai vu une publicité incitant à s’engager en gendarmerie. Je voulais changer de métier, avec plus d’action, et j’ai donc décidé de devenir gendarme adjoint volontaire. À l’issue de ma formation à la Tontouta, j’ai eu l’opportunité d’intégrer la brigade nautique. Je suis la première en Nouvelle-Calédonie. Le milieu maritime m’intéressait beaucoup et cette affectation me permettait de servir à Nouméa, où je suis née. La crise du mois de mai m’a beaucoup touchée car j’ai grandi dans cette île. Néanmoins, j’ai pu voir que la gendarmerie mettait en œuvre tous les moyens nécessaires à la sécurisation et à la reconstruction. Cela m’incite encore plus à m’engager au service de la gendarmerie nationale. La B.N. m’a permis de travailler aux côtés d’unités variées. J’ai passé le concours de sous-officier de gendarmerie en septembre 2024 et j’attends désormais les résultats. J’espère pouvoir continuer à servir au sein d’une brigade nautique à l’avenir, et revenir en Nouvelle-Calédonie en tant que sous-officier si je réussis le concours. »

 

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