La transmission des valeurs au cœur du modèle de la gendarmerie mobile

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 04 octobre 2024
Deux gendarmes mobiles, un homme à gauche et une jeune femme à droite, vus de trois-quarts dos, se font face devant les portes arrière ouvertes d'un Irisbus.
© SIRPA-G - MDC B. LAPOINTE

Sur la Route territoriale 3 (RT3), longeant l’est de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie, les militaires de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 13/3 de Pontivy sécurisent les opérations de déblaiement. Parmi eux, l’élève-gendarme Agathe et son tuteur, l’adjudant Nicolas, affectés au 3peloton.

Dans le cadre des événements ayant embrasé la Nouvelle-Calédonie à compter du mois de mai 2024, les émeutiers ont positionné des obstacles sur la RT3 afin d’empêcher la circulation. Ceux-ci consistent en des carcasses de voitures, des troncs d’arbres et des déchets ménagers.

Ces dernières semaines, les Formations militaires de la sécurité civile (FORMISC) conduisent des opérations de déblaiement, avec l’appui d’Escadrons de gendarmerie mobile (EGM).

Déployé en Nouvelle-Calédonie depuis le 27 juin dernier, l’EGM 13/3 de Pontivy a d’abord effectué des missions de contrôle de zone sur le secteur du Grand Nouméa, avant d’être positionné au « verrou nord », situé à Saint-Michel. Après avoir été engagés dans le cadre des opérations de déblaiement réalisées à Koné, les gendarmes de l’unité ont été déployés en appui des opérations menées sur la RT3.

L’élève-gendarme Agathe et son tuteur, l’adjudant Nicolas, pleinement mobilisés dans ce cadre, racontent l’importance de la transmission des valeurs en gendarmerie mobile.

Un agent des FORMISC et un gendarme mobile, vus de dos, observent l'opération de déblaiement de la RT3. Devant eux, un camion-benne et un camion-grue sont à l'oeuvre.
© SIRPA-G - MDC B. LAPOINTE

Un accompagnement dès l’affectation en unité

À l’issue de sa formation initiale de sous-officier de gendarmerie, Agathe a été affectée à

l’EGM 13/3 de Pontivy le 1er juin 2024. Projetée dans la foulée en Nouvelle-Calédonie, elle a immédiatement été confrontée à d’intenses engagements. Afin de devenir pleinement opérationnelle, elle a pu compter sur ses camarades, et surtout sur son tuteur, l’adjudant

Nicolas, qui dispose d’une expérience de plus de 20 ans en gendarmerie mobile.

« Dès l’arrivée d’Agathe au sein de l’unité, je l’ai prise à part pour lui donner un maximum de conseils et apporter des réponses à ses questions, explique l’adjudant Nicolas. Mon rôle a été de faire un bilan des compétences acquises à l’école, de vérifier qu’elle était à jour de ses habilitations, mais également de lui apporter des connaissances concrètes, en lui permettant d’acquérir rapidement les règles propres à notre subdivision d’arme et à notre escadron. Mon objectif a été d’effectuer un suivi quotidien, afin de la faire progresser au plus vite, pour lui permettre d’être au niveau du reste du groupe. »

« À ma sortie d’école, j’ai immédiatement connu ma première mission outre-mer, complète l’élève-gendarme Agathe. Au regard de la situation en Nouvelle-Calédonie, je n’étais pas sereine. Mon tuteur m’a permis de me rassurer. Je savais que je n’étais pas seule. »

Deux gendarmes mobiles, un homme à gauche et une jeune femme à droite, vus de profil, sont au bord de la Route territoriale 3 et observent une pelleteuse à l'ouvrage. Au second plan, à gauche, un gros camion-benne jaune ; à droite, d'autres personnels sur la route.
© SIRPA-G - MDC B. LAPOINTE

Le groupe pour affronter les événements

« Le tuteur joue un rôle important, mais c’est plus généralement tout le groupe qui encadre les jeunes recrues, précise l’adjudant Nicolas. On a fait face à des engagements de haute intensité dès le début et nous avons essuyé des tirs au verrou nord. Je ne m’étais jamais fait tirer dessus au cours de ma carrière. Personne n’y est vraiment préparé tant qu’on n’y a pas fait face, et c’est important d’avoir quelqu’un sur qui compter. Face à ce genre d’événement, il n’y a que la camaraderie qui aide. Le groupe fait tout. »

« De mon côté aussi, les opérations au verrou nord, au plus proche de la tribu de Saint-Louis, m’ont particulièrement marquée, explique l’élève-gendarme Agathe. J’ai pu échanger à ce sujet avec mes camarades, ce qui s’est révélé très précieux. »

La gendarmerie mobile, une école de la vie

« La gendarmerie mobile est ouverte aux femmes depuis quelques années seulement, rappelle Agathe. Je me suis dit que c’était une expérience que je voulais vivre. Être gendarme mobile permet d’effectuer une multitude de missions et de déplacements. »

« Cette subdivision d’arme constitue une bonne école, conclut l’adjudant. Elle permet de gagner en rigueur et en capacité d’adaptation, qualités importantes dans la vie de tous les jours. Malgré les changements de générations, l’esprit de la gendarmerie mobile doit absolument perdurer. Il constitue notre identité. »

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