Nouvelle-Calédonie : l’adjudant Siale et le gendarme adjoint volontaire Jordan, du PSIG du Mont-Dore se racontent
- Par le capitaine Tristan Maysounave
- Publié le 02 octobre 2024
De jour comme de nuit, les gendarmes du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) du Mont-Dore luttent contre les violences urbaines, les cambriolages et les rixes. À l’occasion d’une patrouille, nous avons suivi l’adjudant Siale et le Gendarme adjoint volontaire (GAV) Jordan, originaires de Nouvelle-Calédonie.
Rattaché à la compagnie de gendarmerie départementale de Nouméa, le Peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) du Mont-Dore est armé par 22 gendarmes, qui agissent sur le Grand Nouméa. Vêtus de cagoules garantissant leur anonymat, de gilets pare-balles et de casques lourds, l’adjudant Siale et le Gendarme adjoint volontaire (GAV) Jordan embarquent à bord des véhicules, aux côtés de quatre de leurs camarades. Ils vont patrouiller sur le territoire de 20 heures à 2 heures, avant d’être relevés par une autre équipe. L’adjudant prend le volant d’un pick-up Toyota Hilux. Il est suivi par un véhicule blindé, qui permet aux militaires du PSIG d’agir en sécurité en cas de prise à partie par arme à feu. Rapidement, la radio grésille et la voix de l’opérateur du Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) se fait entendre. Les militaires du PSIG s’engagent sur leur première intervention de la nuit. En conduisant, l’adjudant Siale effectue déjà son raisonnement tactique. Natif de l’île, il connaît parfaitement le terrain, ce qui lui permet d’agir efficacement.
Une connaissance fine du terrain
Pas moins de la moitié des gendarmes du PSIG sont originaires de Nouvelle-Calédonie. Cette situation constitue un réel avantage qui leur permet de s’adapter à l’adversaire et de tisser des liens particuliers avec la population.
Né en Nouvelle-Calédonie, Jordan a suivi sa formation de GAV sur l’île, avant d’intégrer le PSIG du Mont-Dore. Particulièrement volontaire, il a été maintenu dans les rangs de cette unité malgré sa récente professionnalisation (unité constituée uniquement de sous-officiers ou d’officiers).
« Nous sommes nombreux à disposer du statut com (collectivité d’outre-mer, NDLR). Celui-ci nous permet de rester en Nouvelle-Calédonie pendant toute notre carrière si nous le souhaitons, explique l’adjudant Siale. Me concernant, j’ai successivement servi dans les brigades de Dumbéa, de Pont des Français et de Plum avant de rejoindre le PSIG du Mont-Dore en 2017. Nous disposons d’une véritable connaissance du territoire, qui nous aide à obtenir un effet de surprise vis-à-vis de l’adversaire. Nous avons grandi dans certains quartiers ayant fait l’objet d’émeutes au mois de mai dernier. Nous connaissions les émeutiers, les tactiques qu’ils pouvaient utiliser et les axes qu’ils pouvaient emprunter. Cette situation nous a aidés à les contrer. »
Bien que certaines tensions perdurent sur le territoire, les gendarmes du PSIG entretiennent des liens étroits avec la population. « Lorsque nous nous arrêtons dans des quartiers plus indépendantistes, les habitants peuvent se montrer méfiants. En tant que locaux, notre approche nous permet de rapidement briser la glace et de dialoguer avec les gens. » Forts de cette maîtrise territoriale, les gendarmes du PSIG du Mont-Dore sont confrontés à un engagement important.
Un engagement de haute intensité
Dans le cadre de leurs interventions, les gendarmes du PSIG se coordonnent avec les Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) et les brigades locales, afin d’apporter une réponse opérationnelle efficace.
« La compagnie de Nouméa est la circonscription qui génère le plus d’activité en Nouvelle-Calédonie, explique l’adjudant. En raison des faits auxquels nous pouvons être confrontés, nous intervenions avec nos casques lourds bien avant la survenue des émeutes. Lorsque celles-ci ont éclaté, nous avons su y faire face en mettant en pratique les actes réflexes travaillés en instruction. Malgré plusieurs blessés dans nos rangs, nous avons réussi à conserver notre excellent état d’esprit, notamment afin de lutter contre l’incendie volontaire des bâtiments sur le territoire. »
« Je me suis engagé en raison des valeurs militaires de la gendarmerie et afin d’aider les citoyens, complète Jordan. Je voulais me confronter au terrain. Les émeutes ont été assez difficiles à vivre, mais nous avons su rester forts pour le pays. Je ne me suis jamais senti en danger, car je savais que je pouvais compter sur mes camarades. Nous nous soutenions les uns les autres. L’intervention la plus marquante à laquelle nous avons été confrontés a été celle du Carrefour de Dumbéa. Plus d’une centaine de personnes étaient en train de le piller lorsque nous sommes arrivés. Nous n’étions que deux équipages, mais nous avons réussi à les repousser et à les contraindre à quitter le magasin, malgré les nombreux caillassages dont nous faisions l’objet. Hélas, celui-ci a été incendié le 15 mai. Les émeutes ont encore des répercussions aujourd’hui. Ma famille vit du côté du Vallon-Dore, qui n’est plus accessible par la route. Je ne l’ai pas vue depuis longtemps. »
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