La brigade numérique : 6 ans d’innovation au service de la population

  • Par Pierre Boulay
  • Publié le 08 juillet 2024
Vue en plongée d'un gendarme à son bureau face à trois écrans
© SIRPA-G - BRC E. Taupin

Le 27 février 2018, la Brigade numérique (BNUM) voyait le jour à Rennes, répondant à un besoin croissant d’adaptation à l’évolution numérique de notre société. Depuis, cette unité innovante de la gendarmerie nationale n’a cessé de se développer pour offrir un service de proximité toujours plus efficace et accessible. Après plus de 6 années d’existence, faisons le point sur ses missions, ses évolutions et ses succès.

« L’évolution de la société nous a fait comprendre que le contact par téléphone était bien entendu indispensable, la présence sur le terrain essentielle, car c’est l’ADN de notre métier, mais qu’il y avait un nouveau territoire à conquérir : l’espace numérique, explique le capitaine Sébastien Possemé, commandant la Brigade numérique (BNUM) depuis quatre ans. Concrètement, 32 analystes se relaient 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour répondre à toutes sortes de questions et sollicitations d’utilisateurs souhaitant obtenir des réponses en temps réel via les bulles tchat présentes sur tous les sites du ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer. La brigade numérique a une compétence nationale et couvre l’ensemble de la compétence territoriale de la gendarmerie nationale. »

Dès sa création, la BNUM a misé sur la proximité et la simplicité. Le tchat, outil de communication privilégié des jeunes générations, est devenu une porte d'entrée accessible à tous pour poser des questions, signaler des faits ou obtenir des renseignements. Cette approche s'est avérée particulièrement précieuse pour les personnes en situation de vulnérabilité ou éloignées des brigades territoriales.

Vue d'ensemble de conq gendarmes derrières leurs écrans sur des bureaux; les murs le long des couloirs sont en verre
© SIRPA-G - BRC E. Taupin

Répondre aux besoins de la société : une priorité

Au fil des années, la BNUM a constamment évolué pour s'adapter aux nouvelles réalités et aux besoins émergents de la population. En 2020, avec l'avènement du premier confinement, la plateforme a connu un afflux massif d'utilisateurs, témoignant de son rôle crucial dans le maintien du lien entre les citoyens et les forces de l'ordre en période de crise.

Forte de ce succès, la BNUM a étendu son champ d'action en nouant des partenariats stratégiques. La collaboration avec cybermalveillance.gouv.fr a permis d'offrir un soutien renforcé aux victimes de cybercriminalité, tandis que l'intégration du canal arrêtonslesviolences.gouv.fr, devenue la Plateforme numérique d’accompagnement des victimes (PNAV), a facilité la prise en charge des victimes de violences conjugales, sexuelles et sexistes. Le capitaine Sébastien Possemé souligne l’importance de cette interface : « Cela permet aux victimes qui ont peur ou honte de se déplacer dans une brigade ou un commissariat de pouvoir le faire via un tchat de manière confidentielle. »

Assis devant son bureau, un adjudant de gendarmerie et à gauche, un capitaine en tenue d'état-major
© SIRPA-G - BRC E. Taupin

Une équipe expérimentée et dédiée pour des missions diversifiées

« La BNUM est composée de 32 analystes, répartis en équipes présentes en continu. Entre 12 et 15 personnes sont présentes par tranche de 24 heures, assurant une disponibilité maximale », précise son commandant. Ces gendarmes, formés spécifiquement à l'accueil à distance et aux techniques de questionnement, apportent des réponses précises et rassurantes. « Nos gendarmes doivent montrer une compréhension profonde des situations des usagers. C’est un véritable échange, où les mots doivent être rassurants et bienveillants. »

Les missions de la BNUM sont variées et incluent l’accueil, le renseignement, l’orientation, l’accompagnement et la prévention. « Grâce à des outils comme l'application "Ma sécurité", mise en place en mars 2022, les citoyens peuvent discuter avec un gendarme à toute heure, directement depuis leur téléphone en téléchargeant l’application, venant ainsi créer le triptyque du contact en gendarmerie : téléphone, terrain et numérique », ajoute le capitaine Possemé.

En six ans d'existence, la BNUM a connu un succès indéniable. La plateforme a dépassé le million d’échanges depuis ses débuts et enregistre plus de 700 échanges par jour. Cette unité a permis notamment de déclencher 1857 interventions et près de 10 000 enquêtes judiciaires dans le cadre des violences conjugales et sexuelles.

Structure intégrée à la division de la proximité numérique de l’ Unité nationale cyber (UNC), la BNUM incarne parfaitement l’adaptation de la Gendarmerie nationale aux défis contemporains, offrant à chaque citoyen un accès simplifié et sécurisé à l’information et à l’assistance, à tout moment et en tout lieu. « Nous devons continuer de faire découvrir à la population les missions de la Brigade numérique, souligne le capitaine. Les citoyens doivent être informés qu'ils peuvent rapidement contacter un gendarme en ligne, sans forcément devoir téléphoner ni se déplacer. »

Tournée vers l'avenir, cette unité entend poursuivre son développement en intégrant de nouvelles technologies et en renforçant ses partenariats. L'objectif est clair : faire de la Brigade numérique un pilier incontournable de la gendarmerie de demain, au service d'une société plus sûre et plus connectée.

A noter

La BNUM de Rennes deviendra prochainement une Compagnie numérique, avec la création d’une deuxième brigade numérique à Poitiers. D’autres brigades verront le jour par la suite.

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