Des renforts étrangers aux côtés des forces de sécurité intérieure françaises pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024

  • Par lieutenante Floriane Hours et Pôle des affaires européennes et internationale
  • Publié le 27 juillet 2024
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Alors que les Jeux Olympiques viennent de débuter, les forces de gendarmerie et de police sont mobilisées depuis des mois pour assurer la sécurité des athlètes, des spectateurs et des habitants lors de cet événement mondial. Afin de les épauler dans leurs missions pendant toute la période des compétitions, la France a fait appel à plus de 1 750 renforts étrangers. Issus de 44 pays, ceux-ci témoignent d’une coopération internationale sans précédent dans l’histoire des Jeux.

Ils viennent d'Allemagne, du Royaume-Uni, du Qatar, d'Espagne, du Portugal, des Pays-Bas et de bien d'autres pays, mais ils ont tous un point commun : cet été, ils sont en France aux côtés des forces de sécurité intérieure françaises pour sécuriser les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Issus de 44 pays, dont 26 pays européens, ces 1 750 volontaires ont été sélectionnés comme patrouilleurs ou spécialistes.

« L’idée est de faciliter le contact avec les spectateurs en permettant à ces derniers de pouvoir facilement identifier des policiers ou gendarmes de leur nationalité, puisqu’ils seront tous dans leur uniforme. L’objectif est de passer outre la timidité, la barrière de la langue et le syndrome du touriste un peu perdu à l’étranger, et créer ainsi un sentiment de sécurité pour les spectateurs des Jeux », détaille la cheffe d’escadron Amélie Frey, en charge de la coordination de la venue des renforts internationaux au sein de la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS).

La nationalité des patrouilleurs a été soigneusement sélectionnée pour permettre aux forces de sécurité intérieure de chaque pays d'agir au plus près de leurs compatriotes présents sur le territoire français pendant les Jeux. Les volumes d’achats de billets par pays, communiqués à la Coordination nationale pour la sécurité des Jeux (CNSJ), ont permis de solliciter les pays présentant un nombre important de ressortissants attendus.

Concernant les spécialistes étrangers, la sélection s'est faite en fonction de leurs compétences plutôt que du volume de leurs compatriotes présents. Afin de répondre aux défis sécuritaires sur les sites olympiques et les grands axes, la gendarmerie et la police ont notamment sollicité le renfort de maîtres de chien, de spécialistes anti-drones, de spotters (observateurs chargés d'identifier les hooligans potentiels), de gardes-frontières, de démineurs ainsi que de cavaliers.

Le directeur général de la gendarmerie nationale de face, vêtu d'un polo bleu clair avec le tiers supérieur bleu nuit, calot sur la tête. Face à lui, de dos, deux gardes civils espagnols, en tenue verte, portant la mention GUARDIA CIVIL en jaune fluo sur le dos, et portant une casquette.
© SIRPA Gendarmerie - ADC Fabrice Bourdeau

Une manœuvre essentielle de la DCIS

C'est en décembre 2022 que tout débute. Alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques sont encore loin dans l’esprit des Français, de petites équipes ont commencé à se former au sein de diverses directions, afin d’entamer la préparation des premiers Jeux en France depuis 100 ans.

Dès le mois de novembre 2023, la DCIS a créé un pôle dédié aux renforts internationaux, piloté par la cheffe d’escadron Amélie Frey. Rapidement monté en effectifs, ce pôle, en lien étroit avec les services de gendarmerie et de police, a notamment « collecté les expressions de besoins, identifié les contraintes réglementaires et logistiques pour faire venir tous ces renforts, qui sont tant humains qu'animaux ou matériels, et qui viennent de l'Union européenne ou hors de l’espace européen. »

Par la suite, la DCIS a effectué un travail interministériel et international conséquent sur les plans juridiques et logistiques. « L’équipe s’est organisée autour de la participation aux négociations des accords juridiques, puisque selon les pays, nous avons des protocoles ou des arrangements administratifs à signer. En outre, nous avons veillé au respect des dispositions réglementaires, par exemple pour faire entrer sur le territoire des armes, des animaux et du matériel spécifique, comme un gilet par balle, soumis à une réglementation particulière. Mais nous nous occupons aussi purement et simplement de la réservation des transports pour venir en France, dans une période fortement contrainte », explique la cheffe d’escadron.

La DCIS a également constamment fait le lien avec les pays partenaires, via le réseau des services de sécurité intérieure des ambassades françaises à l’étranger.

Grâce à ce travail conjoint et à la mobilisation exceptionnelle de tous les services impliqués, 1 750 personnels ont ainsi pu être identifiés en quelques mois. Aujourd’hui, composée d’une vingtaine de personnels, l’équipe de la DCIS continue son travail pour assurer, durant les Jeux, la venue et l’intégration de ces renforts en provenance du monde entier.

Deux policiers allemands, une femme, à gauche de l'image, et un homme, en tenue noire, sans manche, avec gilet pare-balles et béret sur la tête. La femme arbore un large sourire, une main sur la hanche, l'homme, est souriant, les mains derrière le dos. A leurs côtés, à droite, un motocycliste de la gendarmerie sur sa machine, casque sur la tête, visière relevée, lunettes de soleil sur le nez et micro devant la bouche. A côté de la moto, un second gendarme debout, de face, portant un calot, des lunettes de soleil, un gilet pare-balles par dessus un polo bleu clair. Derrière eux, une foule de passants anonymes.
© SIRPA Gendarmerie - BRC Frédéric ARRIGHI

Une montée en puissance internationale pour la gendarmerie

De son côté, la gendarmerie s’est organisée, en lien constant avec la DCIS, pour accueillir dans les meilleures conditions les renforts étrangers destinés à travailler directement à son profit.

Pilotée depuis le cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale, la coordination de ces renforts a bénéficié de l’appui précieux de la Direction des opérations et de l’emploi (DOE), en lien avec les régions de gendarmerie.

Plus particulièrement, la région de gendarmerie d’Île-de-France, qui s’est totalement réorganisée pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, a créé une équipe internationale au sein de son centre des opérations JOP2024. En tant que principale bénéficiaire des renforts étrangers pour la gendarmerie, cette équipe a préparé l’arrivée logistique des renforts internationaux et s’assure désormais de leur bonne intégration dans les unités.

La gendarmerie a su développer un réseau dense de partenaires européens et internationaux au fil des années et les Jeux constituent une vitrine exceptionnelle pour mettre en lumière de belles initiatives. À titre d’exemple, l’Unité opérationnelle franco-allemande (UOFA), qui était engagée lors de l’Euro2024, est présente jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques. Le contingent espagnol, qui est le plus important, comprend de jeunes gardes civils qui ont suivi la formation POLARIS « Initiative G4 » en mai 2024 à Montluçon. Enfin, le contingent qatarien, en réponse à l’appui apporté lors de la coupe du Monde de football à Doha, en 2022, est le plus diversifié (cavaliers, lutte anti-drone, patrouilleurs, etc.).

L'engagement des renforts internationaux au profit de la gendarmerie pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 représente un exemple éloquent de coopération et de solidarité internationales. Cette mobilisation exceptionnelle permet de renforcer les dispositifs de sécurité, tout en apportant une dimension humaine et préventive essentielle pour le succès de l'événement. Avec ces alliés à ses côtés, la gendarmerie nationale est prête à garantir un environnement sûr et serein pour tous les participants et spectateurs des Jeux.

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