L’Indre, et plus particulièrement la ville de Châteauroux étaient sous le feu des projecteurs dès le lendemain de la cérémonie d’ouverture, avec la remise de la toute première médaille de ces Jeux Olympiques 2024, samedi 27 juillet, en présence de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera.

C’est en effet tout près de cette commune de 40 000 habitants, plus précisément à Déols, où est implanté le Centre national de tir sportif (CNTS), que les épreuves olympiques de la discipline vont se dérouler jusqu’au 5 août inclus. Une compétition où le maréchal des logis-chef Jean Quiquampoix, sportif de haut niveau de la Défense-gendarmerie est d’ailleurs en lice pour une médaille. Au total, ce sont 105 délégations, réunissant 340 athlètes, qui sont attendues dans l’Indre.

Plus de 300 gendarmes sont ainsi déployés sur le terrain, aux côtés de quelque 250 policiers, 250 sapeurs-pompiers, d’une centaine de militaires de Sentinelle et d’une centaine d’employés de la préfecture, dans le cadre d’une manœuvre que tous les agents de l’État ont préparé depuis des mois.

« Dans le cadre du travail préparatoire, en lien étroit et sous l’égide de la préfecture, nous avons effectué une planification complète avec l’ensemble des services de l’État qui concourent à cette belle manœuvre, comme la police nationale, la direction départementale des Territoires, la police municipale, le SDIS ou encore l’agence régionale de santé. Un certain nombre d’exercices ont été conduits, de façon à préparer l’ensemble des acteurs à des scénarios du pire, explique le colonel Laurent Texier, commandant le Groupement de gendarmerie départementale de l’Indre (GGD 36). Nous avons ainsi pu nous entraîner dans différentes configurations, tous ensemble, à plusieurs reprises, pour être en mesure d’accueillir les spectateurs et les délégations avec un très haut niveau de sécurité et de préparation. »

Protection du site olympique

Pendant les J.O., du moins le temps des épreuves de tir, la gendarmerie de l’Indre a reçu pour mission principale d’assurer la protection du site de compétition, placé sous compétence gendarmerie pour l’occasion, et du principal village olympique attenant. Elle est également chargée d’assurer le maintien de l’ordre, l’intervention spécialisée, la sécurité des flux les plus importants d’accès au site de compétition, tout en étant en mesure de renforcer le dispositif de protection pendant les voyages officiels, dont l'accompagnement est confié à la police nationale.

À cette fin, la gendarmerie de l’Indre a donc conçu une manœuvre visant à la fois à assurer la protection des délégations et des spectateurs, tout en respectant la libre circulation des citoyens, afin d’avoir un impact limité sur la vie des Indriens. « Nous avons cherché, en lien étroit et sous l’égide du préfet, le dispositif le plus adapté afin de conjuguer ces différentes exigences, tout en maintenant la permanence de la protection des Indriens, poursuit le commandant de groupement. La génération de forces pour un tel événement a naturellement nécessité de mobiliser les gendarmes de l’Indre, mais nous avons été très attentifs à conserver une capacité de traitement, d’accueil, d’intervention et d’enquête au cœur des territoires, de façon à ne pas abaisser le niveau de sécurité, ce que nous avons réussi à faire grâce aux renforts qui nous sont accordés. »

Plus de 300 gendarmes mobilisés

Pour assurer l’ensemble des missions qui incombent au GGD 36, plus de 300 personnels, militaires et civils, sont ainsi mobilisés, pour partie issus du groupement de l’Indre et, pour l’autre, en effet, de renforts régionaux, nationaux, voire internationaux, puisque le groupement bénéficie du renfort de six policiers et gendarmes européens (deux Lettons, deux Espagnols et deux Allemands) intégrés à la brigade de contact temporaire.

Des moyens spécialisés sont également mobilisés, avec la présence d’un Escadron de gendarmerie mobile (EGM), doté de capacités particulières (NRBC, dégagement), de moyens de Lutte anti-drone (LAD), de drones permettant de surveiller en profondeur les abords du site de compétition, et d’équipes cynophiles, spécialisées en recherche d’explosifs, détection de stupéfiants, ou encore recherche de personne disparue, afin de pouvoir faire face à toutes les situations. Enfin, une antenne GIGN est placée en réserve, à même de couvrir le volet intervention spécialisée.

Les gendarmes bénéficient par ailleurs du renfort des armées, qui déploient un détachement Sentinelle, dont la mission est de contribuer à la surveillance du parking spectateurs aux heures d’affluence ainsi que des abords du site, en complément du dispositif du GGD 36.

Pour soutenir les forces opérationnelles engagées, toute la chaîne de soutien de la gendarmerie s’est mise en ordre de bataille très en amont de l’événement, permettant notamment l’installation d’une base de vie sur l'emprise du CNTS. Composée d'une zone alimentation, d'une zone repos et d'une zone logistique, elle donne ainsi au GGD 56 la capacité d'assurer le soutien humain, matériel et logistique des militaires déplacés.

Une organisation en Groupes de forces

Pilotée depuis le Poste de commandement (P.C.) gendarmerie, où se côtoient les composantes opérationnelles et logistiques, l’opération se structure sur le terrain autour de plusieurs groupes de forces. Le principal, dédié à la « protection immédiate du site », opère sous forme de postes de contrôle fixes et de patrouilles dynamiques. Le groupe de forces « contrôle des flux » assure quant à lui la surveillance de la déviation, veillant à garantir la fluidité de l’axe. « Des contrôles aléatoires sont également effectués autour du site, dans un périmètre un peu plus large, de façon à garantir la sécurité des usagers, mais aussi des spectateurs et des délégations », précise le colonel Texier.

Un groupe de forces « police judiciaire », prêt à traiter les faits du haut du spectre comme la délinquance du quotidien, ainsi qu’un groupe de forces « maintien de l’ordre » viennent compléter cette architecture.

À Châteauroux, les gendarmes resteront ainsi mobilisés jusqu’au 6 août prochain, animés d’un enthousiasme qui ne faiblit pas, pour s’assurer que cet événement historique se déroule sans incident. « Les gendarmes sont très engagés. Ils sont fiers d’accueillir cette belle compétition et heureux d’être sur le terrain pour y contribuer à leur niveau », conclut le colonel Texier.