JOP 2024 : les gendarmes en Seine

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 08 août 2024
Patrouille de la brigade fluviale sur la Seine lors des Jeux Olympiques de Paris
© GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

Au croisement d’enjeux sécuritaires et économiques, la Seine est l’objet de nombreuses attentions lors des Jeux Olympiques de Paris. Les militaires du Commandement de la gendarmerie des voies navigables (CGVN) sont fortement engagés dans le cadre de la mission de sécurisation du fleuve, en amont et en aval de la capitale.

Décor de la cérémonie d’ouverture, la Seine a aussi été le théâtre d’épreuves des Jeux Olympiques de Paris, au départ du pont Alexandre III : le triathlon et la natation marathon (ou en eau libre). Le para-triathlon des Jeux Paralympiques s’y déroulera également, au début du mois de septembre. D’autres compétitions ont eu lieu à proximité du fleuve, dans des sites historiques - Trocadéro, Tour Eiffel, Hôtel de ville et Place de la Concorde -, sans oublier l’Accor Arena à Bercy.

La Seine représente donc un enjeu sécuritaire important, avec des risques d’actions revendicatives, y compris sous une forme symbolique, par des intrusions sur les sites par la voie fluviale. Par ailleurs, ses berges propices aux rassemblements doivent faire l’objet d’une attention particulière pour prévenir les troubles à l’ordre public éventuels et les risques de noyade.

L’enjeu est également économique. Il faut permettre aux embarcations de la filière céréalière de naviguer de manière optimale, puisque nous sommes en pleine période de moisson et que les silos sont pleins.

Patrouille de la brigade fluviale sur la Seine lors des Jeux Olympiques de Paris
© GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

Des patrouilles de la gendarmerie en amont et en aval de Paris

Pour répondre à ces enjeux, les Forces de sécurité intérieure (FSI) se sont réparti le cours de la Seine. La Brigade fluviale de la Préfecture de Paris (BFPP) étant positionnée et intervenant dans Paris intra-muros, à l’intérieur du boulevard périphérique, tandis que les forces du Commandement de la gendarmerie des voies navigables (CGVN) sont engagées en amont et en aval de la capitale, à l’extérieur du périphérique.

Par ailleurs, un dispositif est mis en place au niveau du Village olympique. Le RAID et les CRS sont positionnés sur le bras fermé, au niveau de Villeneuve-la-Garenne, en Seine-Saint-Denis. Le concours du CGVN a été sollicité dans le cadre de la supervision de la navigation sur le bras latéral secondaire de Gennevilliers, afin de verbaliser les comportements imprudents de la part des plaisanciers ne respectant pas la signalisation. « C’est important pour éviter des accidents entre un bateau montant et un avalant, qui auraient pu avoir de graves conséquences sur la navigation », précise l’adjudant-chef Julien, de la section opérations renseignement du CGVN.

La mission des gendarmes a réellement débuté le 20 juillet 2024, par une période dédiée à l’acculturation du milieu et des matériels en dotation (armement, radio, bateau…), afin de pouvoir constituer des patrouilles homogènes en mixant des personnels de la Brigade fluviale de gendarmerie (BFG) de Conflans-Sainte-Honorine, de la Section de recherches de la gendarmerie des voies navigables (SRGVN) de Triel-sur-Seine et de l’état-major du CGVN. Un moyen nautique de la BFG de Rouen a été perçu et mis à l’eau par la BFG de Conflans-Sainte-Honorine lors de cette première semaine.

« À compter du 20 juillet, la navigation a été fermée, avec des créneaux réservés pour les embarcations professionnelles, par flotte de six, poursuit l’ADC Julien. Dès la fin de la cérémonie d’ouverture, la navigation a été rouverte, avec cette fois des créneaux réservés pour les compétitions. »

Patrouille de la brigade fluviale sur la Seine lors des Jeux Olympiques de Paris
© GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

Le renfort de policiers néerlandais

Du 26 juillet au 11 août 2024, sous la responsabilité d’un chef de dispositif basé à Conflans-Sainte-Honorine, un moyen nautique est positionné au port de Morville, à Alfortville (94), pour la partie amont, et un autre pour la partie aval à l’écluse de Suresnes (92). Deux patrouilles sont organisées de jour, une sur la partie amont, une sur la partie aval, et une autre de nuit sur la partie aval. Chaque équipage est composé de quatre militaires, avec toujours à bord un pilote expérimenté et une compétence judiciaire.

Le dispositif est donc armé par des gendarmes d’active de la BFG, de la SRGVN, du CGVN et par un réserviste, renforcés, du 26 juillet au 1er août, par des policiers hollandais, tous officiers de police judiciaire spécialisés dans la navigation fluviale. Cette coopération opérationnelle était mise en œuvre dans le cadre du réseau Aquapol. Enfin, trois plongeurs sont en réserve d’intervention pendant toute la durée de la mission, avec leur propre embarcation, prêts à réaliser, au besoin, un acte subaquatique.

Aquapol, le réseau européen pour la sécurité du transport maritime et fluvial

Depuis 2004, la gendarmerie nationale fait partie des 26 organisations civiles ou militaires issues des 19 pays composant le réseau Aquapol. Ce réseau européen a pour objectif de renforcer la coopération opérationnelle policière entre États pour lutter contre les phénomènes de criminalité et veiller à la sécurité du transport maritime et fluvial. Depuis 2020, le CGVN assure la direction de ce réseau et bénéficie de fonds européens (DG HOME) afin de l’animer.


 

 

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