La gendarmerie d’Île-de-France en ordre de bataille pour les Jeux Olympiques et Paralympiques

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 23 juillet 2024
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À la manœuvre pour la sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, au profit de la Préfecture de police (P.P.), à la fois sur la plaque parisienne et dans les Yvelines, la Région de gendarmerie d’Île-de-France a mis en place une organisation spécifique très structurée, avec une trentaine de Groupements opérationnels de maintien de l’ordre (GOMO) et de Groupements tactiques de gendarmerie (GTG), un Centre des opérations (CDO), situé dans le Fort de Charenton, à Maisons-Alfort, et une chaîne logistique déconcentrée. Présentation de cette architecture.

Pour la Région de gendarmerie d’Île-de-France, la mission de sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, d’une ampleur et d’une durée inédites, a commencé depuis deux ans, avec la conception de la manœuvre logistique. Elle s’est accélérée avec la nomination du commandant de Région, le général de corps d’armée Xavier Ducept, comme Commandant des forces de la gendarmerie (COMFORGEND), et la mise en place d’une organisation spécifique à l’événement.

Composé de plus de 170 personnels, le Centre des opérations (CDO) est situé à Maisons-Alfort, avec un espace historique du Fort de Charenton, « la Poudrière », entièrement rénové en salle de commandement, avec mur d’images. Son commandement a été confié par le COMFORGEND au général Jean-François Morel. « Le rôle du CDO est de suivre et de contrôler l’activité de l’ensemble des unités déployées en Île-de-France, sous l’autorité du COMFORGEND, et au profit du Préfet de police, et de rapporter cette activité au Centre national des opérations (CNO) de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) et à la Préfecture de police (P.P.), décrit-il. C’est aussi une sorte de conciergerie multi-services pour répondre aux besoins des unités déplacées. »

Le CDO est organisé en neuf « J » (pour Joint, désignant, en interarmées, les fonctions de l’état-major, selon la nomenclature de l’OTAN) pour mieux gérer tous les aspects de cette manœuvre : ressources humaines, renseignement, planification, logistique, conduite, etc. En miroir de cette organisation, a été mise en place une structuration avec des Groupements tactiques de gendarmerie (GTG), certains étant regroupés en Groupements opérationnels de maintien de l’ordre (GOMO), ainsi qu’une chaîne logistique entièrement déconcentrée, avec une Base logistique avancée (BLA), à Paris, et cinq détachements logistiques, à Melun, Beynes, Satory, Maisons-Alfort et Dugny, articulés pour répondre aux besoins du terrain en termes d’hébergement, d’alimentation, d’accompagnement du personnel, de soutien automobile et de transmissions. « La réussite de la mission passe par ses bonnes conditions d’exécution, et donc la fourniture de véhicules, de moyens radio et d’outils opérationnels, et par la résilience des forces, en garantissant les temps de repos nécessaires pour un engagement qui sera long, avec des amplitudes horaires importantes », complète le général Morel.

Mardi 9 juillet 2024, au fort de Charenton, à un peu plus de deux semaines de la cérémonie d’ouverture, le COMFORGEND, le général de corps d’armée Xavier Ducept, est intervenu devant les GTG de gendarmerie départementale, pour leur exposer ses attentes. « Ces Jeux Olympiques sont une immense aventure, avec un volume de forces engagées inédit, a-t-il souligné. Vous aurez un rôle déterminant à jouer pour encadrer et accompagner ces forces d’une grande diversité, afin de faire en sorte que ces Jeux Olympiques se déroulent dans les meilleures conditions, avec un public qui se sente sécurisé, tout en restant une grande fête du sport qui fasse rayonner Paris et la France. »

C’est en effet une particularité de cette manœuvre que de s’appuyer sur des GTG de gendarmerie départementale. « Les gendarmes mobiles ont l’habitude de travailler dans cette configuration, un dispositif éprouvé de longue date, avec un colonel commandant plusieurs escadrons, mais pour les gendarmes départementaux, ce système d’armes est mis en place pour la première fois », note le colonel Jérôme Patoux, officier adjoint commandement à la Région de gendarmerie de Bourgogne Franche-Comté, détaché comme chef de GTG pour les Jeux, et qui commandera à ce titre plusieurs compagnies de marche. Chacune sera composée de 72 gendarmes, d’active essentiellement, mais aussi de Gendarmes adjoints volontaires (GAV) et parfois d’élèves gendarmes en fin de formation, venus de toute la France métropolitaine.

« Mon rôle, avec un état-major tactique composé de cinq sous-officiers, sera d’assurer la planification et le commandement opérationnel, en diffusant les ordres aux différents commandants de compagnie, mais aussi de s’assurer que le soutien logistique permet à ces gendarmes de réaliser leurs missions dans les meilleures conditions », expose le colonel Patoux.

« Balayer les difficultés »

« Nous aurons une fonction de centralisateur, estime le chef d’escadron Lionel Tanguy, habituellement commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) d’Indre-et-Loire, également à la tête d’un GTG. Les commandants des compagnies de marche seront les capteurs d’éventuelles difficultés, et notre rôle sera de balayer ces difficultés. »

À la tête du GTG Escorte, le colonel Olivier Dubois, commandant du Groupement de gendarmerie départementale de Saône-et-Loire en second, se réjouit de « participer à une mission hors norme. Avec mon expérience de commandement d’EDSR et d’unités territoriales, j’étais très motivé par l’enjeu que représentent ces Jeux Olympiques. Je commanderai des EDSR de circonstance, composés de 650 motocyclistes de toute la France, pour assurer les missions d’escorte de dignitaires, et toutes les missions annexes pour lesquelles nous devrons faire preuve d’adaptabilité. Mais une force de cette importance, avec 500 motocyclistes par jour au plus fort, offre cette souplesse d’emploi. Ils seront engagés 6 jours sur 7, avec une journée de remise en condition afin de préserver le potentiel humain et veiller à ce que les conditions de sécurité soient remplies. Il y aura aussi une dimension logistique importante, dont le support mécanique sera fondamental. »

À la tête d’un GTG Transport, la lieutenante-colonelle Ophélie Féral, affectée au Centre zonal des opérations (CZO) de la Région Grand Est, à Metz, voit dans cet engagement un prolongement de ses missions habituelles. « La sécurité dans les transports est un domaine sur lequel je travaille quotidiennement, notamment pour le volet ferroviaire. C’était une opportunité pour moi d’utiliser cette compétence dans une manœuvre d’ampleur, et j’espère pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. J’aurai une mixité d’unités sous mon commandement au sein de ce GTG, avec des Escadrons de gendarmerie mobile, des pelotons de la Garde républicaine et des compagnies de marche de gendarmes départementaux. La mission a commencé le 15 juin et se terminera après les Jeux Paralympiques. Au plus fort de l’engagement, il y aura 550 patrouilles dans les transports en commun assurées par la gendarmerie nationale, sur un total de 700 (en ajoutant les 150 patrouilles de la PP, NDLR). »

Du côté de la gendarmerie d’Île-de-France, tout est donc en place. Que la fête commence !

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