Marseille, 18 h 00, station de métro « Rond point du Prado ». Un jeune homme déjoue les portiques permettant d’accéder aux voies et s’engage dans la station sans composter son billet. Après quelques mètres, il est intercepté par une patrouille de gendarmerie. Bien que Marseille soit en zone de compétence de la police nationale, le Groupe de sécurisation des transports (GST) est engagé dans le secteur en raison du déroulement des Jeux Olympiques. La ville accueille en effet les épreuves de voile ainsi que certains matchs de football. Pour le fraudeur, la surprise est totale et rend impossible toute tentative de fuite. Munis de leur réquisition, les militaires procèdent à une fouille et parviennent à déterminer son identité malgré ses réticences. Les vérifications effectuées aux fichiers leur permettent de mieux comprendre son comportement. Celui-ci est recherché dans le cadre d’une procédure pénale. Les gendarmes, tous réservistes, procèdent alors à l’interpellation et contactent l’équipage de police du secteur afin de leur remettre l’individu. Ils poursuivent ensuite leur patrouille de sécurisation des transports en commun avec la même détermination.

Une composition inédite

Le GST est une unité conséquente. Il est en effet armé par environ 150 gendarmes réservistes. 80 % d’entre eux sont issus du monde civil. Les 20 % restants sont d’anciens gendarmes d’active, désormais à la retraite. La chaîne d’encadrement est également constituée de réservistes. Le lieutenant de réserve Ludovic commande ainsi cette unité atypique.

« Dans le civil, je suis en charge de la sécurité au circuit des 24h du Mans, explique l’officier. Je suis Niçois et j’ai vécu les attentats de plein fouet, car je travaillais pour la mairie à l’époque. Cet événement m’a poussé à m’engager. Ma femme étant elle-même officier de gendarmerie, c’est naturellement que je me suis tourné vers la gendarmerie. »

Le GST connaît un fort engagement à l’occasion des Jeux Olympiques. En raison de la composition de l’unité, la mission a nécessité une forte préparation en amont.

« Nous avons mis en place des actions de formation en milieu clos ainsi qu’avec les partenaires (Sûreté ferroviaire - Suge, Régie des transports métropolitains – RTM, etc.), poursuit l’officier. J’ai vérifié les habilitations de mes personnels et fait en sorte qu’ils disposent de l’armement nécessaire. » *

Le lieutenant Ludovic a également pu s’appuyer sur l’expérience du GST. Il s’agit en effet de son quatrième engagement en secteur de compétence police depuis sa création, il y a quatre ans. Les gendarmes de réserve ont ainsi pu éprouver leur organisation et leurs méthodes à l’occasion de la visite du pape François en septembre 2023, de la coupe du Monde de rugby la même année et lors de l’arrivée de la Flamme Olympique le 8 mai dernier.

L’effet majeur de leur engagement est la visibilité.

L’effet majeur : la visibilité

La mission fixée au GST est d’être visible. Cet objectif revêt un double intérêt. Les usagers sont en effet en mesure de solliciter les gendarmes en cas de besoin. Leur présence dissuade par ailleurs les individus qui auraient pour intention de commettre des méfaits (fraudes, vols, etc.)

Dans le cadre des Jeux Olympiques, police et gendarmerie nationales se sont réparti la sécurisation des transports en commun. Le GST agit ainsi sur les réseaux guidés de la métropole. Ceux-ci sont constitués de deux lignes de métro et de trois lignes de tramway. La police nationale sécurise les bus. La coordination est assurée par l’utilisation des mêmes moyens radio et par la présence systématique d’un officier du GST au Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG).

Les gendarmes du GST sont notamment engagés pendant les créneaux horaires des épreuves de la compétition. Le lieutenant Ludovic engage ainsi deux pelotons de quinze militaires au cours des épreuves de voile ayant lieu de 10 heures à 20 heures, et des matchs de foot se déroulant de 20 heures à 23 heures.

« Nous cherchons à dissuader les incivilités qui pourraient troubler le quotidien des touristes et des habitants de Marseille, explique l’officier. Nous nous montrons également vigilants quant à la menace terroriste, en recherchant les signaux faibles. Je répartis les deux pelotons en une dizaine de patrouilles. Nous utilisons deux véhicules qui nous permettent de transporter les individus interpellés. Nous procédons en moyenne à une dizaine d’interpellations par jour. Nous nous appuyons sur des officiers de police judiciaire de réserve, ce qui constitue une nouveauté. Leur présence nous permet de disposer de pouvoirs de police plus importants. »

Le lieutenant de réserve Guillaume, adjoint au commandant du GST et commissaire aux comptes dans la vie civile complète : « Nous travaillons sous réquisition, ce qui facilite les contrôles d’identité. Les passages aux fichiers nous permettent d’obtenir des résultats positifs. Chaque patrouille contrôle de 50 à 60 individus. »

L’action du GST au cours de la compétition est particulièrement appréciée de la population.

La satisfaction de se sentir utile

« Les usagers viennent nous remercier au cours de nos patrouilles, souligne le lieutenant Ludovic. La rigueur militaire nous aide à nous faire respecter de la population. Les échanges restent courtois, même avec les individus interpellés. Les gendarmes de l’unité sont heureux de conduire cette mission d’utilité publique et de prendre part aux Jeux Olympiques. Ils participent à un dispositif exceptionnel et à un événement mondial. »

La mission confiée au GST est inhabituelle, tant par son intensité, que du secteur de compétence et des pouvoirs confiés. L’unité dispose d’une autonomie importante. Cet engagement permet aux gendarmes de développer de nombreuses connaissances, qui serviront la réserve pour les années à venir.

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