Gendarme Mathilde, porteuse de la Flamme dans la Somme

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 04 juillet 2024
Une femme gendarme se tient bras le dos derrière une table recouverte d'une nappe bleu roi surmontée du logo de la Maison de protection des familles. La table est recouverte de prospectus. En arrière plan à droite un batiment gris clair et à gauche de la verdure et des petits bâtiments anciens
© D.R.

Ce 4 juillet 2024, la Flamme Olympique poursuit son périple sur le territoire français, traversant la Somme, portée par ses relayeurs, dont le gendarme Mathilde, affectée à la Maison de protection des familles du même département.

Nous sommes le 4 juillet 2024. Cela fait maintenant presque deux mois que la Flamme Olympique a fait son entrée dans le Vieux-Port de Marseille à bord du Bélem. Le département qui l’accueille aujourd’hui est celui de la Somme, où le gendarme Mathilde est prête à la recevoir, pour la porter à Amiens.

Originaire de Picardie, ce n’est que récemment que la militaire de 36 ans a posé ses valises sur ses terres de naissance, ayant choisi de découvrir d’autres horizons en début de carrière.

« Je suis entrée en gendarmerie en 2010 comme gendarme adjoint volontaire. J’avais alors 22 ans. J’ai choisi de partir en montagne, pour découvrir autre chose, et ai été affectée pendant un an et demi à la brigade d’Ugine, au sein de la compagnie de gendarmerie départementale d’Albertville. Je crois que ce sont mes meilleurs souvenirs en gendarmerie », sourit-elle.

Une première expérience qui l’incite à s’engager définitivement. Aussi passe-t-elle, avec succès, la toute première édition du concours interne de sous-officier de gendarmerie, intégrant dans la foulée l’école de gendarmerie de Chaumont. En sortie d’école, elle est affectée, jusqu’en 2016, à Miribel, en périphérie lyonnaise. C’est après son deuxième poste en Rhône-Alpes, à Genas, qu’elle souhaite revenir en Picardie. Elle travaille alors trois années au Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) de l’Oise, à Beauvais.

Et lorsqu’un poste se libère à la Maison de protection des familles (MPF) d’Amiens, elle se porte volontaire et y est affectée en août 2023. « C’était une thématique qui me tenait à cœur, poursuit le gendarme. Tout ce qui touche aux violences intra-familiales et le fait de pouvoir travailler autrement. Cela passe par la prévention, la protection, le judiciaire, en apportant un soutien aux brigades territoriales, pour essayer d’aider autrement les victimes, ce qui est très important pour moi. J’ai eu beaucoup de chance car les places sont chères, surtout ici. Je suis très heureuse. On ne manque pas de travail et on sent qu’on apporte vraiment quelque chose aux personnes qu’on rencontre et qu’il y a une plus-value. C’est gratifiant, d’autant que je ne me vois pas faire un travail où je me sentirais inutile. »

« Le sport a toujours fait partie de ma vie »

La gendarme Mathilde entretient un rapport très humain avec le sport, elle qui a commencé à pratiquer toute jeune, avec ses parents, sans notion de compétition. Pour elle, ce sont avant tout des moments de plaisir, de dépassement de soi et de partage.

« On faisait beaucoup de vélo avec mon père, ce qui nous faisait parcourir la campagne et voir les paysages. Je suis aussi dans un club de course à pied dans la Somme depuis 20 ans. Je n’ai jamais vraiment réussi à me mettre en mode compétition, sauf quand on le fait en groupe, quand c’est pour les autres. En club, on a aussi l’aspect bénévolat, où vous donnez un coup de main, on est tous ensemble et il y a une vraie entraide. Au final, c’est ce qui se rejoint depuis toujours avec ma carrière de gendarme. C’est essentiel à mes yeux de lier le sport en gendarmerie avec la cohésion et l’entraide auprès des camarades. »

Un groupe de 5 sportifs se tiennent par les épaules sous un porche d'arrivée de course. A droite et à gauche ce sont deux femmes, au milieu tois hommes. Le plus au centre porte une prothèse à la jambe gauche
© D.R.

Le cross gendarmerie : l’amitié et l’effort

« J’ai commencé à courir les cross gendarmerie en 2012. J’ai tenté d’y participer chaque année, même si je n’ai pas toujours pu avec les impératifs du service en brigade. J’y ai vraiment rencontré de belles personnes. On s’est lié d’amitié avec certains, notamment un groupe de quatre, avec David, un camarade qui est amputé tibial depuis 2019, après un accident en service », ajoute la sportive.

Et depuis 2020, le groupe accompagne David sur les épreuves sportives. Ils se regroupent assez régulièrement une ou deux semaines, pour s’entraîner tous ensemble et l’aider. Ils ont déjà fait ensemble deux triathlons. Concrètement, ils nagent et courent avec lui, l’aident à sortir de l’eau et à remettre sa prothèse… L’objectif n’est pas le chrono !

« Notre but est d’être là pour lui et d’être témoins de sa force de résilience et de son courage. Depuis 2020, ça a été des moments très forts, et on se dit que tout est possible quand on voit la vie de David, ce qu’il a fait, son courage, la force de croire en soi. Tout est possible, même quand on croit qu’il n’y a plus d’espoir. » Leur camarade a fait partie des Phénix de la gendarmerie, dont l’objectif est d’œuvrer à la reconstruction des blessés par le sport.

Ce sont ces moments de sport que la jeune femme aime particulièrement, pour leur richesse, pour le fait de pouvoir tendre la main à l’autre et voir son évolution. « Pour moi, ce sont des valeurs qui sont cohérentes avec le sport, même si le tout est aussi enrobé de notre amitié. »

Porter la Flamme « sur ses terres »

Quand ses chefs, au Groupement de gendarmerie départementale de la Somme, lui ont proposé cette mission inédite, Mathilde accepte immédiatement. Très heureuse, elle est cependant surprise, ne se sentant pas plus légitime que ses camarades.

« Je ne réalise pas du tout en fait !, s’exclame la relayeuse. Je suis fière, je sais que c’est unique, mais j’ai du mal à réaliser, je le prends au jour le jour. Je vais porter la Flamme “sur mes terres”, dans mon département de naissance, et devant ma famille ! C’est quand même quelque chose, une chance et un honneur. »

En ce jour pas tout à fait comme les autres, c’est la fierté de représenter la gendarmerie qui l’anime, mais aussi les belles valeurs communes entre son institution et le sport : l’engagement, le dépassement de soi, et le respect de l’autre !

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