« Servir ceux qui servent », les aumôniers militaires déployés avec les gendarmes pendant les Jeux Olympiques

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 20 août 2024
Un aumponier de gendarmerie catholique en tenue noire avec un gilet pare-balle et porteur de lunettes, dans la rue, échanegant avec un gendarme mobile vêtu de noir en train de parler
© SIRPA-G - BRC F. ARRIGHI

Que ce soit sur les lieux de cantonnement ou sur le terrain, les aumôniers militaires des quatre confessions majoritaires de France sont présents auprès des gendarmes durant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Ce ne sont pas des membres de la gendarmerie tout à fait comme les autres, mais ils sont au soutien des gendarmes au cœur de leurs missions, y compris durant les Jeux Olympiques et Paralympiques de cet été : ce sont les aumôniers militaires. Ce déploiement entre dans le cadre habituel de leur charge, que ce soit au quotidien ou dans les missions plus spécifiques, en métropole, en outre-mer, en opérations extérieures. Leur rôle est d’accompagner les personnels mais aussi leurs familles, d’être à leur écoute, en leur offrant un soutien moral et spirituel s’ils le souhaitent, mais aussi d’apporter une aide au commandement, le tout dans la discrétion.

Devnat un irisbus, un lieutenant-colonle de gendarmeire discute avec un aumônier portestant dans la rue
© SIRPA-G - BRC F. ARRIGHI

Une organisation au plus près des besoins des unités

Afin de suivre les unités durant cet été olympique, les aumôniers en chef adjoints, via le secrétariat des aumôneries, ont travaillé en lien avec le Centre national des opérations (CNO) et le Commandant des forces de gendarmerie (COMFORGEND) pour les Jeux Olympiques en Île-de-France, pour répartir les aumôniers militaires sur les emprises, notamment celles regroupant de nombreuses unités. L’objectif pour eux étant d’être présents au service du plus grand nombre de gendarmes possible.
C’est notamment au camp de Beynes, dit « la Frileuse », que plusieurs de ces hommes de foi des quatre grandes confessions de France, se sont installés pour la mission, en se relayant pour assurer une permanence. Le cantonnement accueille 800 gendarmes, dont, par exemple, les Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) de Beaune, Vouzier, Troyes ou encore Roanne. Au cœur de ce lieu de repos et d’hébergement, les aumôniers vont à la rencontre de ces militaires qu’ils ne connaissent pas.
« Il faut aller vers eux, les saluer, prendre le temps d’un café, témoigne le père Jean-Jacques Danel, représentant du culte catholique, affecté habituellement à Villeneuve-d’Ascq. L’aumônier est quelqu’un qui ne doit pas avoir peur, surtout au départ, d’apparemment perdre son temps, et vraiment, très gratuitement, de créer des contacts, tout en sachant rester discret. D’autant plus qu’au moment où ils en auront davantage besoin, ce sera plus facile si on est d’abord allés vers eux. […] En revanche, la difficulté est de trouver un horaire de messe qui convienne à tout le monde, ce qui est impossible, donc on va les multiplier pour que ceux qui veulent puissent y assister. »

En plus d’aller vers les gendarmes pour leur offrir « des moments d'écoute, de réflexion et de soutien spirituel », comme le précise le Grand Rabbin Moïse Moché Lewin, aumônier en chef adjoint pour le culte israélite, les aumôniers disposent de lieux de culte temporaires sur le camp, afin de permettre à ceux qui souhaitent se recueillir de pouvoir le faire.
« Pour les militaires de confession musulmane, je propose un culte temporaire au sein d’une tente, un lieu de prière ouvert en permanence, et où ils peuvent se rendre, comme une bouffée d’air spirituelle pour eux. D’ailleurs, les militaires de toutes les confessions nous ont prêté main-forte pour monter cette tente ! Ils nous ont aidés à la monter un vendredi, juste avant la prière de 13 heures, afin qu’elle puisse avoir lieu », souligne Nassim Beladid, aumônier du culte musulman de la Base de défense de Nancy, déployé à Beynes pour les Jeux Olympiques.
L’aumônier protestant Joël Re, en poste dans le Var, qui partage avec ses confrères catholiques une salle pour la célébration du culte, ajoute avec humour : « Je tourne, on marche beaucoup, surtout à Beynes, où je fais des kilomètres ! »

Un aumônier musulman en treillis échange avec un gendarme mobile dans la rue, tous deux sont souriants
© SIRPA-G - BRC F. ARRIGHI

Les aumôniers au contact des gendarmes sur le terrain

Pour compléter cette présence et cet accompagnement sur les lieux de vie et de repos, « d’autres aumôniers sont engagés sur le terrain avec les différents escadrons et compagnies de marche », ajoute le pasteur Julien Teissonniere, aumônier en chef adjoint pour le culte protestant et aumônier protestant pour le GIGN et ses antennes. Soucieux de « servir ceux qui servent », son objectif et celui de ses pairs est de rejoindre les gendarmes au cœur de leur engagement quotidien.

« Ma mission est de permettre aux valeurs de spiritualité et de solidarité d’être présentes tout au long de cet événement international de grande ampleur, explique l’aumônier Lewin. J'ai pu mesurer l'engagement exceptionnel des différentes unités de la gendarmerie, qui travaillent sans relâche pour sécuriser les sites et le village des athlètes. »
Le père Danel souligne également le fait que la mission ne change pas pour lui et ses confrères, quel que soit le lieu ou le type d’engagement. « C’est la même mission que d’habitude pour les aumôniers. On se rend compte que le cadre dans lequel on est habituellement a complètement changé, et que la mission est la même. C’est à nous de nous adapter. » De son côté, le « Padre » Henry Teste de Sagey, aumônier en chef adjoint pour le culte catholique et plus particulièrement engagé auprès des EGM de Satory, souligne l’excellent accueil qu’il reçoit systématiquement quand il rejoint les gendarmes au cœur de leur service : « je peux discuter de manière informelle avec les uns et les autres lors des patrouilles. »
Allant à l’essentiel, l’aumônier musulman résume en quelques mots son service dans ces J.O. : « Dans le cadre de notre rôle d’accompagnement, on suit les gendarmes en patrouille, que ce soit en véhicule ou à pied. On les écoute, en restant assez discret, nous assurant d’être présents pour eux. »

Un aumônier de gendarmerie de profil gauche assis à la porte d'un véhicule. EN flou au fond, ungendarme assis dans le sièeg
© SIRPA-G - BRC F. ARRIGHI

La présence de ces hommes de l’ombre semble appréciée des gendarmes présents autour des sites olympiques, ainsi qu’en témoigne l’élève-gendarme Clément, affecté depuis le 1er juillet à l’EGM) 13/1 de Satory. Avec son unité, il est engagé chaque jour en sécurisation, notamment autour du site de la Tour Eiffel, accueillant les épreuves de beach-volley et de lutte. « La présence des aumôniers est toujours un peu une chance pour nous, si on a besoin de parler avec quelqu’un qui n’est ni un gradé, ni réellement un collègue. Quelqu’un qui pourra nous écouter ou nous donner des conseils que parfois on n’aura pas de la part de nos camarades ou de nos chefs. C’est un point de vue extérieur, un contact privilégié pour nous, tout en étant quand même du milieu militaire et qui comprend donc nos contraintes. Dans des missions de longue durée, comme les Jeux, qui sont engageantes, c’est une présence rassurante et un bon accompagnement. »
L’adjudant Henri, de l’EGM 13/1 également, complète ce point de vue : « Avant même de parler d’accompagnement, beaucoup de gendarmes mobiles et départementaux sont heureux de cette présence, quelle que soit leur appartenance religieuse. Ensuite, cet accompagnement peut s’articuler autour de conversations personnelles quand on en a besoin. Cela permet aussi, qu’on soit croyant ou pas, d’avoir un dialogue avec quelqu’un qui a du temps à consacrer à ça. Cela peut être un soutien psychologique, d’autant que nous pouvons avoir à rencontrer des situations compliquées au niveau personnel ou professionnel, et pour ça, l’accompagnement des aumôniers est précieux. »

Trois aumôniers de gendarmerie et un aumônier militaire posent devant un irisbus. À gauche un mur de palissade en bois clair
© SIRPA-G - BRC F. ARRIGHI

Encouragements et soutien pour les gendarmes en ces temps olympiques

« En tant qu’aumônier, je pense que notre rôle est de rappeler que les choses ont du sens. Qui dit événement exceptionnel dit mission exceptionnelle, donc nous devons rappeler l’importance de la sécurité des Français et des étrangers venus sur le territoire pour les Jeux Olympiques, d’essayer de mettre beaucoup d’amour pour la patrie, pour l’autre, c’est ce qui permet de nous dépasser et d’avoir toutes les forces pour assumer la mission. » Aumônier Beladid

« Je salue franchement la bonne humeur, la paix et la décontraction, la générosité qui se dégagent. Je suis marqué par ça, aussi bien dans les escadrons que du côté des gendarmes départementaux, surtout avec les horaires qui sont parfois difficiles. Je veux leur dire qu’on est là pour être à leur service, à leur écoute aussi. » Aumônier Re

« Le message que je voudrais leur dire, c’est merci. Merci d’être là, de répondre présent à chaque fois, malgré les difficultés, car la gendarmerie est vraiment très engagée. » Aumônier Danel

« À toutes nos unités engagées sur le terrain pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, je tiens à exprimer ma profonde gratitude pour votre dévouement et votre engagement. Votre travail, parfois invisible, est indispensable pour assurer la sécurité de cet événement. Votre mission ne se limite pas à la protection physique, mais elle incarne aussi des valeurs de respect, de solidarité et d'humanité. En ces temps d'effervescence, soutenez-vous les uns les autres et n'hésitez pas à chercher du réconfort dans votre foi. Merci pour votre courage et votre abnégation. » Aumônier Lewin

AUtour d'un genéral de gendarmerie en chemisette blanche et pantalon droit bleu marine, quatre aumôniers de aprt et d'autre devant un mur ave deux fenêtres hautes, des rideaux claors et un drapeau français
© D.R.

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