Préserver l’environnement des Bouches-du-Rhône - épisode 4 : immersion avec le Dispositif estival de protection des populations de Cassis

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 02 septembre 2024
Gendarmes du DEPP Cassis à vélo échangeant avec des passants.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Cette année, en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, le Dispositif estival de protection des populations (DEPP) de Cassis n’est armé que par des gendarmes départementaux. L’une de leurs missions principales consiste à lutter contre les comportements portant atteinte à l’environnement.

L’écrivain provençal Frédéric Mistral disait « Qui a vu Paris, s’il n’a pas vu Cassis, peut dire : je n’ai rien vu. » Nichée entre La Ciotat et le Parc national des Calanques, la commune de Cassis est singulière à plus d’un titre. Édifiée autour d’un port de pêche, elle est surplombée d’un château fort datant de l’Empire carolingien. Elle est réputée pour ses plages de galets, ses calanques ainsi que pour le cap Canaille. Accessible depuis la route des Crêtes, il culmine à 394 mètres et figure parmi les falaises maritimes les plus hautes d’Europe. Il offre une vue panoramique sur la baie de Cassis. La commune est une destination prisée. En période estivale, elle accueille plus de 200 000 touristes par mois pour 7 300 habitants à l’année. En raison de cette très forte fréquentation, un Dispositif estival de protection des populations (DEPP) est déployé chaque été. Habituellement armé par des gendarmes mobiles, sa constitution est cette année inédite en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024. Ce sont en effet six gendarmes départementaux provenant d’unités de la Région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d'Azur (RGPACA) qui composent le dispositif. Outre leurs missions de prévention de proximité, de surveillance et de contact, ils mènent de nombreuses actions en matière de prévention des atteintes contre l’environnement.

Une organisation adaptée aux enjeux opérationnels

Déployé du 15 juillet au 18 août 2024, et rattaché à la compagnie de gendarmerie départementale d’Aubagne, le DEPP de Cassis est donc armé par six gendarmes départementaux volontaires. Une relève est organisée tous les dix jours afin de ne pas faire peser la contrainte sur les mêmes unités. L’hébergement est mis à la disposition des gendarmes par la mairie de Cassis. La Brigade territoriale autonome (BTA) de Cassis leur octroie les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions.

« J’étais volontaire pour renforcer une brigade côtière et j’ai été détaché au DEPP de Cassis, explique le gendarme Lucas, affecté à la BTA de Gardanne le reste de l’année. Cette expérience me permet de découvrir autre chose et de servir dans une brigade sensible, confrontée à un fort tourisme estival. »

Les gendarmes indiquant le chemin à des passants sur une carte.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Les gendarmes sont répartis en deux équipes de trois. La première effectue une patrouille de 14 heures à 20 heures, pendant que la seconde agit de 10 heures à 12 heures, puis de 21 heures à 3 heures.

« En journée, nous contrôlons le respect de l’environnement sur les plages et dans le Parc national des Calanques, poursuit Lucas. Nous relevons essentiellement des dépôts sauvages et des entorses aux interdictions de fumer. La nuit, nous constatons notamment des tapages, des délits routiers et des infractions liées aux stupéfiants. Nous luttons également contre le camping sauvage et les feux sur la plage. »

Afin de s’approprier le territoire et ses enjeux, les gendarmes du détachement peuvent compter sur l’appui des acteurs locaux.

Une efficacité reposant sur une étroite collaboration avec les acteurs locaux

« Nous sommes tous des Bouches-du-Rhône, mais nous ne connaissons pas forcément le terrain à notre arrivée, souligne le sous-officier. Les gendarmes de la BTA de Cassis nous aident à nous approprier le territoire et nous conseillent en matière d’infractions à relever, notamment dans le domaine de l’environnement. Nous entretenons aussi d’excellentes relations avec la police municipale. Nous disposons d’une de leurs radios, que nous emportons avec nous. Nous collaborons également avec les ASVP (Agents de Surveillance de la Voie Publique), les pompiers et les agents du Parc national des Calanques. »

Gendarme du DEPP s'entretenant avec un ASVP.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

« Nous menons des actions coordonnées avec la police municipale de Cassis, complète la gendarme Maëlys, affectée à la BTA des Baux-de-Provence et détachée au DEPP de Cassis. Nous pouvons également compter sur le système de vidéoprotection particulièrement performant de la commune. »

Différents moyens sont utilisés dans le cadre du service.

Des moyens d’action déployés en fonction des missions

À Cassis, les gendarmes effectuent des patrouilles en véhicule sérigraphié ainsi que des patrouilles pédestres. Ils disposent également de vélos tout-terrain à assistance électrique. Ceux-ci leur permettent d’agir en tenue de service courant ou en civil, selon l’objectif recherché

« Nous orientons nos services en fonction des renseignements collectés sur le terrain. Nous agissons en bleu essentiellement pour faire de la prévention et du contact, explique Lucas. La tenue civile nous permet au contraire de faire preuve de discrétion et de verbaliser plus facilement les infractions. La plupart du temps les gens se montrent respectueux, nous avons essentiellement à faire à des touristes qui ignorent la réglementation. »

Gendarmes du DEPP effectuant une patrouille à vélo dans le port.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Les gendarmes du détachement effectuent également des patrouilles en mer à l’aide d’une embarcation mise à leur disposition par la brigade locale.

« Le semi-rigide nous permet de réaliser des surveillances du littoral de quatre heures, poursuit le sous-officier. Nous contrôlons l’armement des navires que nous croisons, le respect de la réglementation liée à la pêche et nous participons à la préservation du Parc national des Calanques. »

Gendarmes du DEPP à bord du semi-rigide.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Le cap Canaille fait également l’objet d’une attention particulière.

« Le cap Canaille ainsi que la route des Crêtes, qui permet d’y accéder, constituent une zone protégée, conclut Lucas. Nous menons de nombreuses actions visant à préserver l’environnement de ce site. Nous effectuons notamment des surveillances en début de soirée, à l’heure où de nombreuses personnes viennent admirer le coucher du soleil. Nous contrôlons également le respect de l’arrêté municipal fermant la route à la circulation le dimanche. Il s’agit d’une mesure permettant de protéger la biodiversité locale. Seuls les piétons et les cyclistes peuvent l’emprunter. »

Gendarme du DEPP au dessus du Cap Canaille.
© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Alors que le DEPP a pris fin, partenaires, commerçants, habitants et touristes ont souligné son efficacité.

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