80e Anniversaire du Débarquement en Normandie : un rideau maritime au large des plages de la baie de Seine

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 06 juin 2024
En mer au large des côtes qui se dessine en fond, deux bateaux de la gendarmerie naviguent.
© BCOM RGBRET - ADJ C. Hautier

Engagées dans le cadre du dispositif particulier de sauvegarde maritime, placé sous l’autorité du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord et sous le commandement de la Marine nationale, la gendarmerie maritime et les unités nautiques de la gendarmerie départementale déploient des moyens conséquents pour former une bulle de sécurité au large des plages normandes et dans la rade de Cherbourg.

Afin de prévenir toute menace aéromaritime ainsi que tout trouble à l’ordre public venant de la mer, et ainsi garantir la sécurité des autorités et du public à l’occasion des commémorations sur le littoral normand le 6 juin, et à Cherbourg, le 7 juin, un Dispositif particulier de sauvegarde maritime (DPSM), placé sous l’autorité de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord et sous le commandement de la Marine nationale, a été activé. Le 6 juin, le temps des cérémonies, un arrêté du préfet maritime instaure ainsi une zone de navigation réglementée et des zones de navigation interdite au large des sites de Juno, Omaha et Utah beach.

« Dans la première zone, allant de la pointe de Saire à Villerville, où la vitesse sera limitée à 15 nœuds, nous avons une action de détection des embarcations et nous rappelons la stricte interdiction de navigation dans les trois secteurs définis face aux plages ; une interdiction à la journée face à Omaha et à la demi-journée pour les deux autres zones", explique le colonel Stéphane Chovaux, commandant le Groupement de gendarmerie maritime de la Manche et de la Mer du Nord (GGMARMMDN).

Un gendarme de la maritime dans un bateau, regarde dans des jumelles.
© BCOM RGBRET - ADJ C. Hautier

Pour former ces bulles de sécurité, activées le jour J, en amont et en aval des cérémonies, près de 250 militaires de la Marine nationale, du GGMARMMDN et des brigades nautiques départementales sont mobilisés dans la baie de Seine, rejoints par des CRS, le 7 juin, dans la rade de Cherbourg.

S’inscrivant dans la profondeur, ce dispositif de défense, modulable en fonction des événements et de la menace, se présente en strates, avec, au large, la Normandie, une frégate de la Marine Nationale déployant également des moyens de détection aérienne. En se rapprochant de la côte, le secteur est tenu par des patrouilleurs de la Marine et de la GMAR, puis des vedettes de la GMAR, avant de pénétrer dans la zone d’action des semi-rigides de la GMAR et des brigades nautiques.

Deux gendarmes sur un bateau en premier plan et dans le fond, se détachant sur le ciel bleu, un autre bateau de la gendarmerie.
© BCOM RGBRET - ADJ C. Hautier

Sur la bande de zone côtière et sur une profondeur de près de 10 km, le Groupement de gendarmerie maritime de la Manche et de la Mer du Nord déploie ainsi des moyens conséquents : le patrouilleur Armoise, quatre vedettes, La Maroni, de Cherbourg, l’Yser, de Dieppe, l’Esteron, du Havre, et La Trieux, qui elle arrive de Saint-Malo (la projection d’une vedette du Groupement de gendarmerie maritime de l’Atlantique permet au GGMARMMDN de maintenir l’engagement d’une de ses embarcations sur un dispositif prioritaire, au large du Nord-Pas-de-Calais, visant à la sauvegarde de la vie humaine dans le Pas-de-Calais NDLR) et, enfin, les semi-rigides de Caen, du Havre et de Cherbourg, complétés par les moyens des brigades nautiques de Granville et de Ouistreham.

Objectif pour ces unités navigantes : former une bulle de protection en contrôlant de façon ostensible la zone maritime, en détectant au plus tôt une éventuelle menace,en empêchant toute intrusion et toute action hostile ou médiatique dans la zone sanctuarisée et en assurant les poursuites judiciaires nécessaires. « Si ce n’est par son ampleur, c’est un dispositif classique, avec pour nous une mission de renseignement, qui a débuté largement en amont, et se poursuit tout le temps des événements, et bien sûr celle de faire respecter l’arrêté du préfet maritime, poursuit le colonel Chovaux. Le dispositif est connu. Le préfet maritime en a présenté les grandes lignes en conférence de presse. Il y a par ailleurs eu une phase pédagogique en amont, auprès des professionnels et des ports de plaisance. Au-delà d’une éventuelle menace plus solide qui relèverait d’une agression armée, la seule difficulté peut venir de plaisanciers rarement présents, qui ne seraient de ce fait pas au courant des mesures prises ce jour-là. »

Les militaires de la brigade de recherches du GGMARMMDN, implantée au Havre, seront également engagés pour pour prendre en compte les éventuels faits judiciaires. « Nous avons verrouillé tous les modes d’action en amont. Tous nos militaires sont pourvus d’un dossier ou mémo judiciaire répertoriant toutes les infractions pouvant être relevées ainsi que les suites à donner. Les parquets compétents nous ont fournis les réquisitions nécessaires pour effectuer nos contrôles, sur la base sur la base de l’article 78-2-2 du CPP », précise le commandant du GGMARMMDN.

En marge du déploiement en mer, des motocyclistes du GGMARMMDN seront employés pour le pilotage des autorités de la Marine. Enfin, l’afflux important de touristes venant de Grande-Bretagne justifie une multiplication des équipes de protection des navires à passagers, autre mission du groupement.

CPMGN

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser