80e Anniversaire du Débarquement en Normandie : aéroports sous haute surveillance

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 06 juin 2024
Sur le tarmac d'un aéroport, un gendarme avec un gilet jaune sur lequel est indiqué "Gendarmerie Transports aériens" pointe un fusil anti-drone vers le ciel.
© Sirpa-G - BRC F. Arrighi

Principaux lieux d'arrivée et de départ des chefs d'État et de gouvernement, des délégations militaires, mais aussi de vétérans, au cours de cette semaine de commémorations, les aéroports de Vannes, Saint-Malo, Cherbourg, Deauville, Caen et Rouen bénéficient, au regard de cette sensibilité, d'un dispositif de sécurité renforcé, mis en place ou appuyé par la gendarmerie des transports aériens.

En tant que point d’arrivée et de départ des différentes délégations officielles, chefs d'État et de gouvernement, délégations militaires, mais aussi de vétérans, les emprises aéroportuaires de Vannes, Cherbourg, Deauville, Caen et Rouen deviennent des centres névralgiques à l’occasion des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie.

La Gendarmerie des transports aériens (GTA) déploie, quasi-simultanément, du 3 au 9 juin 2024, des dispositifs de sécurisation renforcés sur les plateformes aéroportuaires de Vannes, Saint-Malo, Cherbourg et Deauville, mais aussi à Caen et Rouen, emprises aéroportuaires sous la responsabilité de la police, qui bénéficient d’un renfort en matière de lutte anti-drone et de tireurs d’élite. « La GTA apporte ses compétences en matière de LAD sur toutes les plateformes où s’exerce un contrôle aérien », précise le chef d'escadron Magali Pignalet, commandant la CGTA de Brest.

Par exemple, le 5 juin, une bascule de forces s’effectue depuis la Normandie vers le Morbihan, où l’aéroport de Vannes doit accueillir l’avion du président de la République, venu dans le département pour assister à une cérémonie commémorative à Plumelec, avant de s’envoler pour la Normandie. Le dispositif se met en place dès 7 heures. L'ensemble du site (parkings, pistes et aérogare) a été vidé, puis passé au crible, et seules les personnes dûment accréditées sont autorisées à y pénétrer. À l’arrivée et au départ de l’avion présidentiel, des militaires des Pelotons de surveillance et d'intervention de gendarmerie (PSIG) Sabre d'Orly et de Roissy sont déployés sur le tarmac afin de former une bulle de sécurité. Sur les points hauts, deux tireurs d'élite, également projetés par la GTA d'Orly et de Roissy, surveillent le périmètre, tandis qu’un dispositif de lutte anti-drone complète le dispositif.

Image d'une des valises de la LAD, la lutte-anti-drone.
© Sirpa-G - BRC F. Arrighi

Dans le même temps, les gendarmes de la Compagnie de gendarmerie des transports aériens de Brest (CGTA), compétente sur le Grand Ouest, mettent en place le dispositif d’accueil et d’escorte de l’autorité, dans le respect de la réglementation aérienne et des règles d'usage du protocole, avec une voiture de tête en liaison avec la tour de contrôle. « Un dispositif rodé et nécessaire, tant en termes de sécurité que de sûreté, car un accident peut arriver très facilement sur une plateforme, si on ne suit pas les règles de circulation par exemple », note le CEN Pignalet.

Un scénario identique s’est déroulé la veille, sur la plateforme de Dinard, où atterrissait l’avion du secrétaire de l’US Air Force, et sera répliqué tout au long de la semaine, lors des arrivées et départs d’autorités et autres délégations officielles sur les plateformes de Deauville, où doivent par exemple atterrir, le 3 juin, 60 vétérans américains à bord d’un Boeing 767 de Delta Airlines, et Cherbourg-Maupertus, où arrivent par exemple les sénateurs américains. Cette plateforme nécessite en outre une vigilance toute particulière, puisqu’elle se transforme également en base arrière logistique des parachutages, accueillant pour l’occasion plusieurs dizaines d’avions militaires (C130, B22, Piper J3, etc.) effectuant plusieurs rotations, ainsi que des centaines de soldats venus notamment des États-Unis, des Pays-Bas, etc., occasionnant autant d’effervescence sur le tarmac que sur les pourtours de l’emprise, où les curieux se massent traditionnellement.

Des moyens spéciaux

Pour assurer la sécurisation de ces plateformes, dont les abords bénéficient de la présence des gendarmes mobiles, la GTA mobilise différents moyens et technicités spécifiques, à l’instar des Tireurs d’élite des PSIGTA Sabre de Roissy et Orly, et des chiens spécialisés en recherche d’explosifs (un à Deauville et un autre à Cherbourg, en capacité d’être projetés en renfort sur d’autres plateformes), mais aussi un important dispositif de lutte anti-drone.

Sur ce volet, elle engage ainsi des moyens H.24, de manière quasi-simultanée, sur les infrastructures de Vannes, Saint-Malo, Cherbourg et Deauville, mais aussi à Caen et Rouen. Des moyens renforcés sont par ailleurs déployés sur le périmètre des pistes lors des arrivées et des départs d'autorités.
La GTA fournit également un appui aux unités de la gendarmerie départementale et à la Section de protection appui drone (SPAD) du 2e régiment d'infanterie de la Garde républicaine s’agissant de matériels indispensables à l’intégration des données de détection dans le Système d’information étatique (SIE).

Des opérations de contrôle sur les plateformes secondaires

À l’occasion des cérémonies commémoratives, deux Zones interdites temporaires (ZIT), dans lesquelles le vol des aéronefs est interdit à titre temporaire, pour des raisons de sûreté aérienne, et trois zones réglementées/dangereuses temporaires (ZRT/ZDT) sont mises en œuvre du 3 au 7 juin 2024 dans le cadre du Dispositif particulier de sécurité aérienne (DPSA). Toute activité aérienne (décollage, atterrissage, transit) sera suspendue à l’intérieur de ces zones pendant les horaires d’activation des ZIT et ZRT/ZDT, à moins d’obtenir une accréditation préfectorale par la Cellule d’accréditation interministérielle (CAI).

Pour s’assurer du parfait respect de ces mesures d’interdiction ou de restriction visant à instaurer une parfaite étanchéité dans le ciel de Normandie, les militaires de la GTA vont également effectuer des contrôles sur les plateformes secondaires. « Les équipes de Deauville rayonneront sur le Calvados et la Seine-Maritime et celles de Cherbourg dans la Manche, notamment à l’occasion des parachutages, explique la CEN Pignalet. L’objectif est de faire de la prévention auprès des pilotes, avec une vigilance particulière sur les paramoteurs, afin de s’assurer du respect de la réglementation temporaire en vigueur, sachant que ce travail est conduit depuis le début de l’année. Nous sommes également en mesure, comme la loi nous y autorise depuis plus d’un an, de conduire des contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants sur tous les pilotes d’aéronefs. »

En parallèle de ces dispositifs, les enquêteurs de la GTA restent évidemment en mesure d'intervenir sur tout accident aéronautique dans le domaine de l’aviation civile.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser