Hector Denayer : para-nageur et sportif de haut niveau de la Défense-Gendarmerie
- Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
- Publié le 27 juin 2024
Un nouveau para-athlète vient de rejoindre les rangs des sportifs de haut niveau de la Défense-Gendarmerie : portrait d’Hector Denayer, spécialiste de la brasse, en lice pour les Jeux Paralympiques de Paris.
Il a 19 ans, il est sélectionné pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024… et cela fait seulement quatre ans qu’il s’est lancé dans le sport de haut niveau. Sa spécialité : le 100 mètres brasse, avec déjà un joli palmarès à son actif. Aux Jeux Paralympiques européens de la jeunesse, en 2022, Hector Denayer remporte l’or au 100 mètres brasse, l’or au 100 mètres nage libre et deux médailles d’argent. Médaillé de bronze aux championnats du Monde, à Manchester, en 2023, sur le 100 mètres brasse, il devient vice-champion d’Europe au 100 mètres brasse et au 200 mètres 4 nages en 2024. Bref, un athlète prometteur, qui a toutes les chances de performer aux prochains Jeux !
Mais la chance n’a rien à voir là-dedans, car la discipline et le travail sont les maîtres mots dans le quotidien de ce compétiteur.
Un sportif depuis toujours
Hector est né avec une agénésie de la main gauche, mais cela ne l’a jamais empêché ni de vivre pleinement ni de pratiquer le sport, aujourd’hui au plus haut niveau.
« J’ai toujours été très sportif, explique le jeune homme. Petit, j’ai fait du judo, de l’athlétisme, du foot, du BMX race ! Au collège, à Sélestat, j’étais en section football. Il fallait faire du cardio pour garder la forme, surtout en hiver ! Comme je n’aimais pas courir (ce n’est pas pareil quand il y a le ballon !) j’allais nager. » Et c’est ainsi qu’il prend une licence au club Handisport Sélestat.
Comme Hector est bon dans la discipline, il participe à quelques compétitions. Il s’inscrit aussi à un stage de niveau régional, pour travailler avec d’autres jeunes en situation de handicap et sortir un peu de son quotidien.
« L’entraîneur de l’équipe de France de para-natationétait présent, et nous a tous fait passer des entretiens à la fin de la semaine. Il m’a demandé « Quel est ton rêve ? » Et quand j’étais petit, mon père m’avait parlé des Jeux de Paris… J’ai dit au coach que j’aimerais bien les faire et je me suis alors lancé à fond dans la natation. »
Le plongeon dans les bassins
Dans le même temps, un imprévu de santé (la maladie d’Osgood-Schlatter, qui provoque des douleurs au genou) l’oblige à arrêter le football pendant un an. « C’est aussi ce qui a fait que je me suis consacré pleinement à la natation, confie Hector. Et même si de ce point de vue, la décision a été quelque peu forcée, ça a finalement été aussi la chance de ma vie. »
Il intègre un club valide, le SCS Natation, passe d’une à six séances de nage par semaine, décroche la médaille de bronze aux championnats d’Europe junior, et rejoint le pôle France handisport à Talence, en 2019, pour se consacrer au sport. Pendant trois ans, il est pensionnaire du Centre fédéral handisport basé à Talence, au sein du Centre de ressources, d’expertise et de performances sportives (CREPS) d’Aquitaine, le seul accueillant les para-athlètes.
« J’aurais pu ne pas nager en tant que para, mais j’avais tellement de retard comparé aux jeunes de mon âge en valide, que j’étais obligé de passer par ce processus-là pour m’améliorer. Ayant commencé à 14 ans, quand les autres sont dans la piscine depuis tout petit, ça se voit direct. »
Il intègre ainsi un groupe où il connaît déjà pas mal de jeunes, pour avoir participé avec eux aux championnats d’Europe.
Le changement de vie est radical, puisqu’à tout juste 14 ans, il quitte sa famille pour entrer à l’internat, revenant seulement une semaine dans l’année pour retrouver les siens.
« Ça a été plus dur pour eux que pour moi, même si ce n’était pas tout le temps facile. À l’internat, on est ensemble avec tous les copains, c’est un peu comme une grande famille […] Après, ce sont des choix à faire. Quand on est sportif, on parle souvent de faire des sacrifices, et moi, pour y arriver, j’ai su dire que je devais partir nager ailleurs. D’autres le font et partent nager aux États-Unis, et ça entre dans la même démarche. Ça montre aussi une réelle démarche et un investissement de l’athlète. Je l’ai fait, et sans regret. »
Changement de ligne direction Dijon
En 2022, Hector Denayer change d’établissement et rejoint le CREPS de Dijon, à la fois pour se rapprocher de sa famille et pour intensifier son entraînement en nageant avec des valides.
« À Talence, c’était un pôle handi, et là-bas, j’étais le plus rapide. C’est moi qui tirais les autres vers le haut et je voulais que ça s’inverse pour me challenger. Surtout que n’étant pas nageur à l’origine, ce n’est pas forcément une passion de m’entraîner. Je suis parti vers la natation car je suis compétiteur et je savais que là, je pouvais performer. Le fait de me retrouver dans un groupe avec des nageurs meilleurs que moi me met tous les jours en mode compétition à l’entraînement. Ça me permet de me booster et de me motiver. »
Là où les choses ne changent pas par rapport à Bordeaux, c’est qu’au sein de l’établissement, il est nourri et logé, ce qui le soulage de toute logistique supplémentaire, notamment dans cette année intense de préparation des Jeux Paralympiques, en parallèle de sa première année d’études en BTS de communication.
Hector Denayer, un nouveau para-athlète dans les rangs de la gendarmerie
Mardi 18 juin 2024, dans la salle aux drapeaux de la Direction générale de la gendarmerie...
Article
De fils de gendarme à sportif de haut niveau de la gendarmerie
Le 18 juin 2024, Hector Denayer est devenu sportif de haut niveau de la Défense-Gendarmerie (SHND-G), en tant qu’agent sur contrat du ministère de l’Intérieur. Un engagement plein de sens pour le jeune homme, qui a grandi dans les casernes de gendarmerie, et notamment à Sélestat, où son père travaille comme enquêteur à la brigade de recherches.
« Pour moi, la gendarmerie, c’est la continuité de tout, confie le para-athlète. J’ai un papa gendarme, j’ai grandi dans les casernes, aujourd’hui j’intègre la gendarmerie, ça fait le lien avec tout ça. Mon rêve, c’était d’être gendarme. Je voulais être maître de chien au GIGN. Je réalise un peu un de mes rêves d’enfant aujourd’hui. La gendarmerie, c’est quelque chose qui a toujours été important pour moi et qui le sera toujours. C’est une grande famille. C’est une façon de m’engager pour elle par ce contrat. »
Grâce à ce contrat, outre le fait de représenter la gendarmerie dans les compétitions, c’est aussi l’autonomie financière que l’athlète décroche.
Au début de l’année, il a également signé un partenariat avec la Caisse nationale du gendarme, qui soutenait déjà ses parents financièrement depuis plusieurs années pour ses formations. Maintenant qu’il est majeur, il ne veut plus que ses parents supportent le coût de sa performance, et ces deux soutiens vont lui permettre d’acquérir cette indépendance, et même de prendre son propre appartement une fois les Jeux passés.
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