Il était peut-être écrit, quelque part, que le major Romuald retrouverait un jour la route qui mène aux Jeux Olympiques. Dans sa jeunesse, il rêvait d’y participer. Basketteur de haut niveau, au club de Gravelines, en première division, il intègre même l’équipe de France Espoirs, avec laquelle il tutoie le rêve olympique. En 1992, à Monaco, juste avant les Jeux de Barcelone, les espoirs français disputent en effet un match de préparation contre la dream team américaine, la vraie, celle des Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird… Les connaisseurs apprécieront.

Mais, alors qu’il est sur le point d’être transféré dans un autre club de l’élite, un problème de santé est détecté lors de sa visite médicale. Romuald ne sera pas basketteur professionnel, ne disputera jamais les Jeux Olympiques. Il ne le sait pas encore, mais il sera gendarme. « Je suis entré en gendarmerie un peu par hasard », reconnaît-il.

Devenu gendarme auxiliaire, à la fin de l’année 1994, affecté au Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) d’Abbeville, dans la Somme, il est rapidement détaché à la Brigade de recherches (B.R.) de la même ville. « Dès le début, ce qui m’a plu, ce qui m’a motivé, c’était le travail d’enquête. Dès que je pouvais, je faisais des détachements en unités de recherches. »

Après une expérience à la brigade de Chaussy, dans le Val-d’Oise, il se porte volontaire pour intégrer les effectifs de celle de Méry-sur-Oise, nouvellement créée pour remplacer un commissariat, avant d’être de nouveau affecté dans une B.R., celle de Montmorency, où il restera sept ans. « Dans cette commune limitrophe du département de la Seine-Saint-Denis, il y avait une forte activité, avec beaucoup de délinquance », se remémore-t-il. Après un court crochet par la B.R. de Nantes, il rejoint celle de La Roche-sur-Yon, en Vendée, dont il a pris le commandement en janvier 2020.

« Un moment de cohésion important »

Côté sport, Romuald a pu reprendre le basket-ball, jouant au niveau départemental et régional, mais avec un suivi médical strict. Il court aussi, au moins trois fois par semaine, le plus souvent avec ses camarades de la B.R. « C’est un moment de cohésion qui joue un rôle important pour moi dans mes fonctions de commandement, pour créer un esprit d’équipe, de corps. J’essaye de fédérer les gendarmes de l’unité. Tout le monde joue le jeu, même si c’est un peu plus dur pour certains ! » Au virage de la cinquantaine, il s’est également lancé un défi : courir le semi-marathon de Nantes. « Un challenge que je m’étais fixé avant de ne plus pouvoir le faire. Mais c’était dur ! »

Lorsqu’il a connaissance de l’appel à volontaires pour prendre part au Relais de la Flamme en Vendée, il n’hésite pas une seconde. « C’est vrai que j’espérais faire les Jeux Olympiques dans ma jeunesse, alors c’est une autre façon d’y participer. Je me suis porté volontaire tout de suite. J’étais content d’être retenu, et à vrai dire un peu surpris. » Ce mardi 4 juin, le major Romuald portera la Flamme Olympique, lors du relais dans les rues de La Roche-sur-Yon.