D’Omaha Beach au Mont-Saint-Michel, la gendarmerie encadre le Relais de la Flamme

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 13 juin 2024
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Jeudi 30 et vendredi 31 mai, la Flamme Olympique était en Normandie, dans le Calvados, puis dans la Manche, pour deux étapes très symboliques : une mémorielle à Omaha Beach, une patrimoniale au Mont-Saint-Michel, seule arrivée en zone gendarmerie de ce Relais de la Flamme.

Contre toute attente, étant donné les seaux d’eau qui seront déversés un peu plus tard, le roi soleil est au rendez-vous de son propre lever, ce jeudi 30 mai. Il glisse ses rayons sur le parking de Saint-Laurent-sur-mer, où sont réunis, dès potron-minet, un nombre conséquent de gendarmes de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Bayeux, dans le Calvados. Le commandant de l’unité, le chef d’escadron Pierre Thoumelin, rappelle dans son brief ce que ses militaires ont déjà bien à l’esprit : « Nous sommes ici pour sécuriser le premier Relais de la Flamme de la journée sur le territoire de la compagnie. La Flamme Olympique va se dissocier de son convoi pour effectuer un trajet en mer, débarquer à Omaha Beach devant le Monument aux braves, puis rejoindre le cimetière américain de Colleville-sur-Mer, après une cavalcade sur la plage. Notre mission est simple : empêcher tout trouble à l’ordre public autour de la Flamme et bloquer la circulation pour le convoi. »

© GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

« La flamme ! La flamme ! »

Sur Omaha Beach, les quatre cavaliers du Poste à cheval (PAC) de Deauville sont déjà en place et encadrent les dernières répétitions. « Le PAC est permanent depuis le 1er septembre 2022, explique son commandant, l’adjudant Eric, qui monte aujourd’hui Apache. Le poste est armé par quatre chevaux, quatre sous-officiers et quatre Gendarmes adjoints volontaires (GAV), avec une compétence sur tout le département du Calvados, notamment pour la sécurisation des grands événements, comme celui d’aujourd’hui. Deux chevaux sont positionnés devant la cavalcade, pour empêcher toute perturbation, et deux ferment la marche. »

Le public, déjà très nombreux sur le front de mer, est contenu par un jalonnement de gendarmes du Groupement de gendarmerie départementale du Calvados et de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 45/3 de Saint-Amand-Montrond. « Notre mission est de permettre le passage de cette Flamme Olympique dans des conditions de sécurité optimales, en évitant que son porteur puisse être pris à partie par des individus malveillants, ou que le Relais soit perturbé par des banderoles ou des propos déplacés », précise le capitaine Badis, commandant de l’escadron.

En termes de troubles à l’ordre public, fort heureusement, on n’entend que les « La flamme ! La flamme ! », scandés par les scolaires, ravis de faire l’école buissonnière, ou plutôt côtière. Peu avant 8 heures, la Flamme fait son apparition en mer, bien calme celle-ci. Pas agitée comme il y a 80 ans, le 6 juin 1944, quand les soldats alliés qui s’apprêtaient à débarquer à Omaha Beach avaient souvent recours aux sacs en papier accrochés aux barges, victimes de vomissements dus aux creux de deux mètres, à l’angoisse légitime... et au rhum ingurgité au breakfast pour se donner du courage.

  • © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
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La Flamme Olympique débarque à son tour sur la plage, transmise par Maxime Wille, arrière petit-fils de Léon Gautier, qui s'est éteint le 3 juillet 2023, à l'âge de 100 ans. Il faisait partie des 177 fusiliers marins français du commando Kieffer qui ont débarqué en Normandie, ce 6 juin 1944. Un symbole fort. La Flamme passe ensuite de main en main dans le relais collectif d’équitation, composé de 24 relayeurs et relayeuses, représentant toutes les pratiques de la filière équestre. Parmi eux, Pénélope Leprévost, cavalière de saut d'obstacles, championne olympique par équipes aux Jeux Olympiques de Rio, en 2016, ou encore l’humoriste Nicolas Canteloup, vice-champion de France de concours complet en 2016, dans la catégorie Major (plus de 40 ans). La cavalcade parcourt ensuite deux kilomètres sur Omaha Beach, jusqu’au cimetière américain, lieu mémoriel où le mot sacrifice prend tout sons sens.

Il est près de 9 heures. La Flamme Olympique est déjà partie vers d’autres aventures, vers Caen, où elle est attendue dans la soirée, après être passée par Bayeux, Honfleur, Falaise… Pour le CEN Thoumelin, l’heure est au bilan, forcément positif. « Nous avions mis en place un dispositif conséquent, robuste, pour parer à toute éventualité. C’est une manœuvre qui s’anticipe très en amont. Cela fait plusieurs mois que nous travaillons avec les organisateurs du Relais de la Flamme, le département du Calvados, les élus locaux... Les gendarmes départementaux ont été appuyés par deux EGM à trois pelotons, regroupés en un Groupement tactique de gendarmerie (GTG), et par de nombreux moyens spéciaux : Poste à cheval de Deauville, Brigade nautique d’Ouistreham, drones, quads et motos tout terrain. »

À terre, en mer et dans les airs pour sécuriser le Mont

Le lendemain, c’est au tour des gendarmes du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Manche de prendre le relais, pour un périple menant le flambeau de Cherbourg-en-Cotentin, et ses fameux parapluies bien utiles en ce printemps humide, à l’emblématique Mont-Saint-Michel, seule arrivée du Relais de la Flamme en zone gendarmerie, en passant par Saint-Vaast-la-Hougue, Saint-Lô, Sainte-Mère-Église, Granville et Villedieu. Aux abords du Mont, on attend plus de 50 000 personnes.

En début d’après-midi, le soleil inonde la baie. Un éblouissement bienvenu après la journée cauchemardesque de la veille. Mais un vent à décorner une vache normande annonce la venue des nuages lourds qu’on aperçoit déjà au loin. Qu’importe, la fête bat son plein ! Et la gendarmerie y participe activement avec le stand du Centre d’information et de recrutement (CIR) de Caen, qui propose plusieurs ateliers rencontrant un franc succès : secourisme, ORFA (Optimisation des ressources des forces armées), parcours sportif. Avec le renfort du maréchal des logis-chef Hugues Duboscq, ancien sportif de haut niveau de la Défense, médaillé de bronze à trois reprises, aux Jeux d’Athènes, puis de Pékin, et aujourd’hui gendarme de carrière, affecté au Peloton de sûreté maritime et portuaire (PSMP) du Havre.

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« La Flamme Olympique partira de la caserne, puis empruntera les deux kilomètres de passerelle, avant de monter au sommet du Mont-Saint-Michel, puis de faire le chemin inverse pour revenir à son point de départ, décrit le lieutenant-colonel Philippe Traon, commandant en second du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Manche. Tout le parcours est ouvert au public, sauf le passage sur les remparts du Mont. Nous avons mis en place un dispositif de sécurisation en trois dimensions : terre, mer, airs. À terre, plus de 300 gendarmes départementaux, d’active et de réserve, renforcés par cinq Unités de force mobile (UFM) et six équipes cynophiles, jalonnent le parcours. La Brigade nautique de Granville sécurise l’accès par la mer, du côté du Couesnon. Enfin, dans les airs, nous avons le renfort d’un hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Rennes, six drones et deux équipes de lutte anti-drone. »

Dans une ambiance digne d’une belle étape du Tour de France, la Flamme Olympique s’élance peu après 18 heures, passe de main en main, notamment dans celle de l’astronaute Thomas Pesquet, sur le Mont, avant de terminer sa journée dans celle de Roger Lebranchu, qui fêtera ses 102 ans en juillet, et qui, après avoir survécu au camp de Buchenwald, faisait partie de l’équipe de France d’aviron aux Jeux Olympiques de Londres, en 1948. C’est lui qui a allumé le Chaudron en fin de journée, accompagné de son petit-fils. Un autre moment fort de ce passage du Relais de la Flamme en Normandie.

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