Paris Games Week 2024 : les gendarmes investissent la scène !

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 25 octobre 2024
De part et d'autre d'une table où sont installés des ordinateurs, trois enfants à droite jouent à l'ordinateur et à gauche trois gendarmes
© SIRPA-G - GD R. Culpin

Du 23 au 27 octobre 2024, la Paris Games Week se tient à Paris, au Parc des expositions. Durant le plus grand rassemblement de gaming de France, les gendarmes ne manquent pas de rayonner auprès des jeunes.

League of Legends, Counter Strike, Call of Duty, Starwars Outlaws, Zelda… ce matin-là, le Parc des expositions de Paris résonne des musiques de ces jeux vidéo, de commentaires de parties en « 1v1 », et le contraste entre le noir et le fluo règne en maître. Au coin de chaque allée, on peut croiser Deadpool, des stormtroopers, Captain America, mais aussi… des gendarmes ! Bienvenue à la Paris Games Week 2024 (PGW) !

Deux gendarmes posent avec un stormtrooper et un second cosplay noir
© SIRPA-G - GD R. Culpin

Une présence indispensable

Des passionnés de jeux vidéo, il y en a aussi parmi les gendarmes, et quoi de mieux que de gamers pour s’adresser aux gamers ?
Parce que si les militaires sont présents sur le salon, ce n’est pas pour le simple plaisir du jeu, mais bien pour ouvrir une porte avec les jeunes (et leurs parents !), faire passer les bons messages, et ne pas être absent de ce domaine qui concerne les trois-quarts de la population française : jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, collégiens et adultes actifs, joueurs professionnels ou gamers occasionnels, les profils sont extrêmement variés.
Ce monde du numérique a aussi ses dangers, face auxquels les plus vulnérables, notamment les jeunes, peuvent parfois se retrouver seuls. Or, ils ne le sont pas, et c’est ce que les gendarmes sont venus rappeler.
« Les messages de la gendarmerie à la Paris Games Week sont de deux ordres, explique le général de division Marc Boget, directeur de la stratégie digitale et technologique pour la gendarmerie. Tout d’abord, ce qu’il ne faut pas faire quand on est dans le monde numérique : donner son nom, envoyer des photos, donner son numéro de téléphone, son adresse ou celle de son école… Des messages assez simples, mais qu’il faut répéter, car il est facile de se faire entraîner. Le deuxième axe de nos messages, c’est que si jamais il arrive quelque chose, voilà vers qui on peut se tourner : les brigades numériques de l’Unité nationale cyber, accessibles en ligne 24/24h et 365 jours par an, permettant de tchatter avec un gendarme, qui va guider la victime ou activer l’action des forces de l’ordre. Et bien sûr, la brigade de son lieu de domicile, qui a des professionnels formés pour prendre en compte ces sujets. L’idée est donc à la fois de prévenir les jeunes des dangers qu’ils peuvent rencontrer et leur dire vers qui ils peuvent se tourner en cas de problème, afin d’être aidés et guidés dans leurs démarches. »

Retrouvez le stand de la gendarmerie !

Stand 072 - hall 1 - allée H.

Vu en plongée sur un stand de la gendarmerie à un salon. Beaucoup de gendarmes mais aussi de jeunes
© SIRPA-G - GD R. Culpin

Un stand aux multiples facettes

Pour toucher le public présent durant le salon, les gendarmes se rendent accessibles par de nombreux moyens.
Tout commence par le stand 072, que l’on trouve dans le hall 1, à l’allée H, tout près de celui de JBL, Republic of gamers ou encore Game one. Le public y trouve de nombreuses animations, mais aussi de  nombreux gendarmes venus pour échanger et écouter, tout en passant par le jeu.
L’immanquable simulateur sur vérins vient reproduire les sensations de la conduite d’un pilote d’Équipe rapide d’intervention (ERI) dans le jeu de simulation Assetto Corsa. Réglé de manière à être accessible à tous, même aux enfants, il emmène le conducteur sur le circuit Paul Ricard du Castellet, pour le sensibiliser au pilotage d’un véhicule rapide… et lui permettre de se rendre compte de l’entraînement que cela requiert !

L’Académie militaire de la gendarmerie nationale (AMGN) présente quant à elle le simulateur tactique de la Gendarmerie « SIMUGEND 3D », conçu pour la formation initiale et continue de nos forces. Déjà exposé lors de la précédente édition du salon, ce simulateur 3D a depuis connu plusieurs évolutions : le Stade de France et ses alentours ainsi que le site de Vaires-sur-Marne ont ainsi été modélisés, intérieur et extérieur, pour entraîner les forces de l’ordre dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, de même que l’intégralité de l’AMGN, avec la proposition de différents scenarii construits avec les cadres professeurs. « Avant de partir à Châteaulin pour la formation de chef de groupe, les nouveaux élèves-officiers sont passés sur un scenario de SIMUGEND 3D pour se préparer à leur stage et acquérir la partie tactique, en complémentarité avec le terrain. Ils ont été nos bêta-testeurs sur cette partie, et tout au long de leur scolarité, nous allons les suivre avec des scenarii que nous allons leur proposer, en plus des temps sur le terrain, afin de démultiplier l’apprentissage », explique le capitaine Benjamin, chef du Département ingénierie de la formation numérique (DIFN) à l’AMGN.

Au premier plan, flou, un jeune homme sur un fauteuil porteur d'un casque derrière un écran; deux jeunes femmes discutent avec un gendarme dont une avec u casque et un gilet pare balle de gendarmerie
© SIRPA-G - GD R. Culpin

Pour se mettre dans la peau d’un gendarme - que certains des visiteurs deviendront peut-être un jour - « GendCosplay » et son photocall permettent à tous de se prendre en photo ou en mode « boomerang » avec le matériel des bleus : casque, gilet, « protecop », tout l’équipement pour se projeter !

Petits et grands se pressent aussi pour participer à l’animation gaming du stand, dans des challenges à trois contre trois en confrontation avec des gendarmes de l’association GameGend, sur Rocket League, Rainbow Six siege ou encore XDefiant !
Dans la file d’attente, Julien, 15 ans, attend son tour : « Je suis venu à la PGW pour explorer les nouvelles sorties et j’ai vu qu’on pouvait venir affronter un gendarme. Je suis curieux de pouvoir le faire. Je trouve ça assez intéressant et pour moi, c’est une belle découverte ! » Il est accompagné de Benjamin, qui avoue être tout aussi curieux ! C’est le jackpot pour les gendarmes présents sur la PGW, car leur objectif est atteint. Piquer la curiosité des jeunes, aller là où on ne les attend pas, et pouvoir ainsi délivrer les bons messages !
D’ailleurs, pour rejoindre les différentes animations du stand, le public passe systématiquement devant les militaires du Centre d’information et de recrutement (CIR) de Paris, venus pour répondre à toutes les questions et orienter tous ceux qui s’intéressent aux métiers de la gendarmerie… dont celui d’enquêteur cyber !

Un gendarme discute avec un jeune de dos avec un sac à dos et une femme
© SIRPA-G - GD R. Culpin

Mais ce n’est pas tout ! Le lieutenant Eddy et l’adjudant Frédéric, de l’Unité nationale cyber (UNC), présentent une map Fortnite développée spécialement pour l’occasion ! En utilisant les codes des gamers dans ce jeu ultra-connu, et proposant des actions comme un parcours GIGN ou la découverte d’un easter egg, l’UNC permet d’accéder à des messages de prévention autour du cyberharcèlement, du phishing, des hackers ou encore du contrôle parental. Pour tous ceux qui veulent essayer, le code est le 7990-7159-4234 !
« Au départ, les jeunes ne croient pas que c’est nous, les gendarmes, qui avons fait la map, et qu’on joue, sourit l’adjudant Frédéric. Cela brise des murs en termes d’échanges, et nous rend accessibles à leurs yeux. À nous ensuite de réussir à placer tous les conseils utiles sur le volet de la cyberprévention, mais aussi de la prévention en général, et sur le respect des règles dans la vie de tous les jours. »

Zomm sur un écusson Gamegend Paris Games Week 2024 e-enfance 3018 - en flou un gendarme devant un ordinateur avec un casque
© SIRPA-G - GD R. Culpin

GameGend : lutter contre le cyberharcèlement avec l’association E-Enfance

Comme évoqué précédemment, l’association GameGend [NDLR : association regroupant les gamers de la gendarmerie] est présente aux côtés de ses camarades, affrontant les jeunes sur des parties de jeux vidéo. Mais pas seulement !
Un peu à l’écart, pour feutrer les bruits, derrière deux écrans, deux gendarmes commentent les parties de jeux qui se déroulent sur le stand… Il s’agit d’un live caritatif retransmis sur Twitch, le premier de toute l’histoire du salon !
« Nous avons organisé ce live pour récolter un maximum de fonds pour l’association e-Enfance, qui vient en aide aux jeunes victimes de harcèlement et de violences numériques, explique la capitaine Océane, vice-présidente de GameGend. Toute la journée, nous animons des matchs, qui se déroulent sur le stand ou en itinérance dans le salon, en alternance avec des interviews, avec Cybermalveillance par exemple, pour parler des moyens mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur afin de lutter contre cette problématique. Pendant ce live, nous faisons des rappels récurrents pour dire que nous récoltons des fonds au profit d’e-Enfance, qu’il y a des ventes sur notre boutique, et que tous les bénéfices seront pour cette association. »

D’autres interviews de professionnels travaillant dans le monde du jeu sont aussi prévues, sur les volets du marketing, de la communication, de la sécurité, etc., afin de montrer à tous l’aspect « métier »  de ce secteur, au-delà de l’aspect loisir.

Et la capitaine de rappeler que s’agissant du cyberharcèlement, les jeunes sont les plus exposés et les plus fragiles : « Quand tu te sens harcelé en ligne, tu arrêtes de jouer et tu en parles à tes parents. Et quand ça va trop loin, il faut aller voir les forces de l’ordre, notamment la Brigade numérique, accessible en permanence. Nous sommes formés pour ça, il faut y aller. Ce qui se passe en ligne est bien réel, ça t’impacte toi et se prolonge dans le monde physique. Ne reste pas seul. » Elle souligne aussi l’importance pour les parents de conserver le dialogue avec leurs enfants à ce sujet, et de mettre en œuvre les outils qui sont à leur portée, comme le contrôle parental.

Une tombola au profit de e-Enfance

Une tombola au profit de e-Enfance est proposée par GameGend à l’entrée du stand de la gendarmerie nationale. Elle permettra de gagner une tour d’ordinateur au visuel unique, intégrant un modèle réduit d’une alpine sérigraphiée !

Un gendarme et une femme derrière des écran avec un casque devant un mur noir
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L’itinérance à travers le salon

Parce-que le contact est dans les gènes de la gendarmerie et que pour toucher le public présent, il faut aller à sa rencontre, les militaires sillonnent le salon de la PGW avec un objectif : faire passer leurs messages de prévention.
Quel meilleur moyen pour cela que de déambuler dans les allées et de monter sur les scènes en tenue bleue ?
Sur les stands de Game One ou d’Aorus, on peut ainsi voir des gendarmes, comme Julien, Lucas ou Judith, affronter des challengeurs, sans avoir à rougir de leurs performances, voire en remportant la victoire ! Mais une fois le jeu terminé, comme convenu avec le commentateur, c’est au micro que les militaires prennent la parole : « La gendarmerie est présente sur le salon, n’hésitez pas à venir sur notre stand ! Si vous êtes victime ou témoin de harcèlement, de cyberharcèlement, surtout venez nous en parler, nous sommes là. »
Dès le premier jour du salon, après l’une de ces interventions, deux jeunes ayant été cyberharcelés sont ainsi allés voir Julien, qui leur a donné rendez-vous sur le stand afin de les prendre en charge. La mission est remplie !

Ne reste pas seul ! En cas de besoin, tu peux contacter :

- Le 17 ou le 112
La brigade numérique
Cybermalveillance
e-Enfance  / 3018

Un gendarme en civil parle au micro entouré de deux femmes, d'un jeune garçon et d'un homme portant  une casquette. Un écran est accroché en hauteur au mur
© SIRPA-G - GD R. Culpin

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

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