Le GIGN fête ses 50 ans sur le plateau de Satory

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 14 juin 2024
Les autorités militaires saluant lors de la cérémonie.
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Après le dévoilement d’un timbre à l’effigie de l’unité, une cérémonie militaire, suivie d’une démonstration mettant en lumière les trois domaines d’expertise du GIGN, que sont l’intervention, l’acquisition du renseignement et la protection d’autorité, a permis de célébrer ce cinquantième anniversaire devant un parterre d’autorités, de partenaires, d’anciens opérationnels.

Cette journée de célébration des 50 ans du GIGN a commencé ce jeudi 13 juin 2024 en milieu de matinée, par le dévoilement officiel, au sein de la caserne Pasquier, d’un timbre à l’effigie de l’unité.


C’est en début d’après-midi, sur l’emprise du Groupement blindé de la gendarmerie mobile, devant un parterre d’autorités civiles et militaires, de partenaires opérationnels, d’anciens membres et d’amis du Groupe, que s’est ensuite tenue la cérémonie officielle célébrant cet anniversaire. Après les honneurs au drapeau de l’unité et le passage des troupes en revue par les autorités, au son de la Musique de la Garde républicaine, deux médailles militaires, un insigne de l’Ordre national du Mérite, une médaille de la gendarmerie nationale et deux médailles de la sécurité intérieure échelon bronze avec agrafe 50 ans du GIGN ont été décernés à des militaires de l’unité. Le drapeau du GIGN a ensuite été décoré à son tour, recevant dans ses plis, en reconnaissance de ses mérites, la médaille d’honneur échelon or du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, venue prendre place aux côtés de la Croix de la valeur militaire avec deux palmes de bronze, de la médaille de la gendarmerie et de la médaille de la sécurité intérieure avec échelon or.

« GIGN. Ces quatre lettres incarnent l’excellence au service de la France et des Français »

Au cours de cette cérémonie solennelle, le général d’armée Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), a rendu hommage au GIGN, « ces quatre lettres [qui] incarnent l’excellence au service de la France et des Français. (…) Nous célébrons l’histoire d’une extraordinaire force humaine, invincible de cohésion, prête à tous les sacrifices, capable de tous les exploits. » « Le GIGN a toujours été le recours face aux situations les plus critiques, aux menaces les plus violentes. (…). Au service, vous l’êtes, de la protection des populations comme de la préservation des plus hauts intérêts de la Nation », a insisté le DGGN, en rappelant les grandes interventions ayant fait date dans l’histoire de l’unité, comme Loyada en 1976, Marignane en 1994, le Ponant en 2008, Dammartin-en-Goële en 2015, mais aussi ses engagements en Irak, en Afghanistan ou encore en Ukraine. Et d’évoquer également « toutes ces réussites discrètes, ces engagements que vous n’évoquez qu’entre vous, pour en dire l’exigence et la complexité. »

Le général d'armée Christian Rodriguez, Directeur général de la gendarmerie nationale, lors de la cérémonie.
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Soulignant la capacité constante du Groupe à s’adapter et à se transformer depuis 50 ans, le général d’armée Rodriguez est revenu successivement sur la réforme majeure de 2007, ayant conduit à l’intégration de l’EPIGN et du GSPR au sein du groupe d’intervention historique, puis sur celle de 2021, ayant permis le rattachement organique des antennes et la constitution d’une force de 1 000 femmes et hommes sous les ordres d’un seul chef. « Une force présente sur l’ensemble du territoire national, pour une capacité décuplée de réactivité, de projection et d’anticipation. Une force dont l’interopérabilité est essentielle pour accomplir les missions les plus complexes et les plus périlleuses. La force d’une unité de gestion de crise et de sûreté nationale faite pour l’exceptionnel. »

C’est enfin aux militaires du GIGN eux-mêmes que le DGGN a rendu un hommage appuyé à l’occasion de cette cérémonie, car « depuis 50 ans, le GIGN, c’est avant tout les militaires qui le composent. (...) Ces femmes et ces hommes unis par une sélection impitoyable, une formation intransigeante, et surtout une volonté éprouvée et inflexible, celle de s’engager pour les autres, celle de servir. En opération comme en entraînement, vous ne donnez à votre exigence qu’un seul objectif : l’excellence. Celle de la parfaite maîtrise de vos compétences techniques et tactiques, celle de vos spécialités rares, celle de votre puissance collective. (…) Hommes et femmes qui faites le GIGN aujourd’hui, comme depuis 50 ans, vous êtes l’honneur de votre unité, l’honneur de la gendarmerie et l’honneur de la France. (…) » Un hommage qu’il a également rendu aux treize militaires de l’unité « qui ont payé de leur vie leur engagement au service de la France. Cet engagement inconditionnel à sauver des vies au mépris de la sienne », ainsi qu’aux nombreux blessés « marqués dans leur chair par l’exigence implacable de la mission. »

C’est enfin en portant son regard sur l’avenir et sur les menaces qui pèsent sur notre monde, que le directeur général a conclu son propos : « Les temps que nous vivons exigent courage, abnégation et dépassement de soi. Plus que jamais vous saurez puiser dans votre histoire l’audace de vous engager, la force de faire face, pour que toujours nos valeurs rayonnent par ces quatre lettres : GIGN. »

Immersion dans le quotidien du GIGN

À l’issue de la cérémonie, les autorités, les invités et les membres du groupe se sont rassemblés autour de la zone dédiée aux démonstrations.

C’est vers le ciel que les regards se sont tout d’abord levés pour admirer les évolutions de l’un des pilotes voltigeurs de l’armée de l’Air et de l’Espace. Après quelques minutes de circonvolutions à bord de son CAP, il a terminé sa performance en dessinant le chiffre 50 dans le ciel de Satory.

Le GIGN protégeant une autorité lors de la démonstration.
© GEND/ SIRPAG/ ADC.BOURDEAU

Autour d’un scenario commun, la Force sécurité protection (FSP) a ensuite ouvert le bal, avec la participation du Groupe interarmées d’hélicoptères (GIH), faisant la démonstration de ses capacités de protection d’autorité (laquelle était incarnée par le major général, le général d’armée André Pétillot), dans un pays en proie à une situation sécuritaire dégradée, avant de jouer son évacuation dans un contexte très détérioré. L’autorité ayant recueilli, lors de ses échanges officiels dans ce pays, des informations concernant les agissements d’un trafiquant d’armes opérant sur le sol français et fournissant une cellule terroriste, la Force observation recherche (FOR) est à son tour entrée en action.

Plongeur du GIGN sautant d'un hélicoptère.
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Des plongeurs sous oxygène aux moyens spéciaux (ouverture fine, pose de moyens d’écoute), en passant par les capacités d’infiltration, de filature et de diversion, jusqu’à l’interpellation du criminel, la FOR a montré, le temps de ce scénario, un aperçu de l’étendue de ses savoir-faire. Déstabilisé par l’interpellation du trafiquant, le réseau terroriste prend une école en otage. C’est alors à la Force Intervention (F.I.) d’intervenir. La projection se fait au moyen des hélicoptères des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN). Mais pour ne pas se faire détecter, l’approche se fait ensuite sous voile. Les quatre chuteurs opérationnels vont se poser non loin. Dans le même temps, pour compléter le dispositif en toute discrétion, d’autres militaires progressent sous l’eau, en circuit fermé, sous oxy, avec leur armement et leur protection balistique. Réunis, plongeurs et chuteurs vont former une équipe d’assaut d’urgence. Les tireurs se mettent en place, en mesure d’effectuer un tir simultané.

Assaut mené par le GIGN.
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Un plan d’assaut délibéré est élaboré. Les spécialistes de l’effraction chaude posent une charge sur l’ouverture choisie pour pénétrer dans le bâtiment. Puis tout va très vite : une déflagration, des tirs, une seconde explosion à l’étage… La colonne d’assaut progresse dans le bâtiment. Un terroriste est neutralisé, mais il n’y a pas de trace des otages. L’acquisition du renseignement et la négociation permettent alors de déterminer que ces derniers se trouvent dans un second bâtiment, potentiellement piégé. C’est Olto, un chien spécialisé en recherche d’explosif, muni d’une caméra et d’un micro sur son casque, qui va aller reconnaître la zone, sous la direction à distance de son maître (dirigment). La zone est claire. Les militaires de la F.I. pénètrent dans le bâtiment et libèrent les otages, qui sont ensuite pris en charge par l’équipe médicale accompagnant chaque opération.

Trois domaines où le GIGN reste l’ultima ratio

Forcément contrainte par l’espace, le temps et les nécessaires mesures de sécurité, cette démonstration s’est néanmoins jouée avec un grand réalisme, permettant de donner un aperçu des trois domaines où le GIGN reste l’ultima ratio : l’intervention, métier qui couvre les prises d’otage, les interpellations de forcené, d’auteur d’enlèvement ou d’homicide, de trafiquants en tous genres, etc. ; l’acquisition du renseignement, humain comme technique, sur des missions de police judiciaire, mais aussi de police administrative, toutes sensibles et complexes ; et la protection d’autorités (le GIGN est actuellement engagé dans une dizaine de pays sensibles, à l’étranger mais aussi sur le territoire national, où il participe notamment à la protection du président de la République, et assure aussi celle du Chef d’état-major des armées, présent à l’occasion de cette cérémonie anniversaire, NDLR). De nombreuses expertises viennent ensuite s’agréger autour de ces trois piliers pour les appuyer, comme a pu l’illustrer la démonstration du jour : la négociation, les équipes cynophiles, les dépiégeurs d’assaut, les spécialistes NRBC, les moyens d’acquisition du renseignement, les contre-mesures électroniques, les techniques d’effraction, le soutien médical, etc. Chaque tableau, commenté par le chef de la force engagée, a ainsi permis de s’immerger dans le quotidien opérationnel des militaires de la F.I. de la FOR et de la FSP, et plus largement dans le quotidien du GIGN, cette unité d’élite de la gendarmerie, spécialisée dans la gestion de crise et dans la lutte contre le terrorisme et la grande criminalité.

Les gendarmes du GIGN descendant en corde lisse depuis un hélicoptère.
© GEND/ SIRPAG/ ADC BOURDEAU

Après une soirée de célébrations à Versailles, ce 50e anniversaire s’est poursuivi ce vendredi 14 juin par une journée dédiée aux partenaires, avec au programme plusieurs tables rondes. La première, réunissant trois « patrons » de l’unité, Christian Prouteau, le général d’armée (2S) Denis Favier et le général de Division Ghislain Réty, a permis d’ouvrir une porte sur l’histoire du GIGN, ses valeurs, ses évolutions et ses capacités d’innovation et d’adaptation ancrées dans son ADN.
Les chefs de force, accompagnés chacun d’un opérateur, se sont ensuite succédé sur scène, pour présenter leurs missions et leur fonctionnement respectifs, illustrant leurs propos par le récit d’une opération marquante.
Enfin, une visioconférence avec la Nouvelle-Calédonie, en lien avec le chef d’état-major opérationnel projeté sur place, a permis de mettre en lumière les capacités de montée en puissance rapide du GIGN (passé de 30 militaires à 100 en moins d’une semaine), mais aussi l’importance du soutien et de la logistique opérationnels dans le cadre de cette projection, ainsi que les missions conduites sur l’île, aussi bien en zone gendarmerie qu’en zone police.
Les partenaires des 50 ans du GIGN ont ensuite pu compléter cette présentation à travers l’exposition de leurs matériels.

 

Pour en savoir plus, découvrez le Gendinfo n°420 consacré aux 50 ans du GIGN.

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