L'EOGN devient l'Académie militaire de la gendarmerie nationale

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 17 septembre 2024
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Le 1er septembre 2024, l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), créée sous cette appellation en 1918, est devenue l'Académie militaire de la gendarmerie nationale (AMGN). Fruit d’un travail de réflexion de deux années, la nouvelle organisation qui découle de l’arrêté du 5 août 2024 vise à apporter davantage de cohérence au parcours de formation des officiers, mais aussi à valoriser le « continuum de sécurité ».

Du haut de ses 106 années d’existence, l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), implantée à Melun, en Seine-et-Marne, depuis 1945, est devenue, le 1er septembre 2024, l'Académie militaire de la gendarmerie nationale (AMGN).

L’arrêté du 5 août 2024, relatif aux attributions et à l'organisation de l’établissement, est paru au Journal officiel le 13 août dernier, signé pour le ministre et par délégation par le directeur général de la gendarmerie nationale, le général d’armée Christian Rodriguez.

Une structure cohérente et tournée vers l’avenir

Un changement de dénomination qui s’accompagne surtout d’un changement d’organisation pour cet « organisme de formation » qui reste « rattaché au commandant des écoles de la gendarmerie nationale conformément au dernier alinéa de l’article R. 3225-9 du Code de la défense » (article 1).

La nouvelle architecture (l’ancienne reposait sur un texte de référence datant de 1950) est l’aboutissement de deux ans de réflexion menée avec la Direction générale de la gendarmerie nationale. « Nous souhaitions mettre en place une structure organisée, cohérente et tournée vers l’avenir, nous permettant de confirmer l’ensemble des évolutions réalisées depuis des années, mais non confirmées par un texte, tant sur le plan du recrutement, comme l’élargissement aux universitaires, que de la formation des officiers, confie le général de division Laurent Bitouzet, Commandant des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN) depuis le 1er septembre 2024 et précédemment commandant de l'EOGN. L’appellation d’académie a ainsi une portée plus globale et affiche, en outre, un ancrage militaire. »

La nouvelle architecture de l’AMGN

L’Académie militaire de la gendarmerie nationale regroupe donc désormais dans son giron toutes les entités présentes sur l’emprise melunaise et sur celle de l’école militaire à Paris, dépassant largement le périmètre d’une école. Concrètement, l’établissement comprend :

- une division en charge des formations élèves ;
- une division en charge des enseignements militaires et académiques ;
- une mission en charge des actions nationales et internationales ;
- une division en charge de l'appui à la formation ;
- le centre de recherche de la gendarmerie nationale (lire encadré) ;
- le centre d'enseignement militaire supérieur de la gendarmerie, qui assure la formation professionnelle continue des officiers durant leur parcours de carrière ;
- le centre de formation opérationnelle par la simulation numérique ;
- et, enfin, le musée de la gendarmerie.

Quatre écoles en une

« L’Académie, et l’EOGN avant elle, est avant tout une école de formation des chefs, sur le commandement, la mise en situation opérationnelle, la gestion de crise, mais aussi les traditions et le sens donné à l’engagement, et ce, tout au long de la carrière. C’est pourquoi nous regroupons quatre écoles en une seule et même entité. La première, dans l’ordre chronologique, c’est l’école de formation militaire initiale. Dans ce cadre, nous recrutons des candidats à Bac+5, forts de leur cursus académique, pour en faire des militaires et des officiers. La deuxième école est celle de la formation métier. Et c’est au titre de cette école que l’AMGN fait partie du réseau de l’Institut national du service public (INSP), regroupant les écoles de la Haute fonction publique. C’est d’ailleurs la seule école militaire du réseau. La troisième école est celle de la formation continue, c’est-à-dire l’enseignement militaire supérieur, principe même d’évolution des officiers dans les armées. Dans la nouvelle organisation, le Centre de formation des dirigeants (CFD) est ainsi devenu le Centre d’enseignement militaire supérieur (CEMS) », explique le GDI Bitouzet.

Valoriser le continuum de sécurité

La quatrième école, qui n’apparaît pas en organisation, parce que transverse aux trois autres, est celle du continuum de sécurité. Chacune des trois écoles de formation (initiale, métier et continue) développe en effet des formations vers l’extérieur de la gendarmerie, à l’intention des administrations ou des entreprises privées. « Le MBA, qui existe depuis dix ans, est le fer de lance de cette stratégie d’ouverture, précise le CEGN, mais nous proposons bien d’autres choses, comme des prestations à la journée sur notre cœur de métier, ou encore des échanges de formation au sein de l’école de formation métier dans le cadre de l’INSP. »

L’Académie va également proposer, au sein de l’école de formation militaire initiale, un parcours grandes écoles. À ce titre, elle devrait recevoir une première promotion d’élèves issus des écoles d’ingénieurs ou de commerce au printemps 2025. « Il s’agit de permettre aux élèves qui choisiront cette option dans leur cursus, de passer un semestre au sein de l’Académie, au cours duquel nous allons leur apprendre le commandement, la mise en situation opérationnelle et la gestion de crise, ce qui leur permettra de sortir de leur école avec cette spécificité de commandement apprise en gendarmerie, poursuit-il. C’est un vrai continuum de sécurité. Cela permet de diffuser une culture de la sécurité auprès de nos partenaires, parce que nous le savons, la sécurité, c’est l’affaire de tous sur le terrain. »

Une mission en charge des actions nationales et internationales

Nouvelle structure née de l’arrêté du 5 août 2024, la mission des actions nationales et internationales (article 6) a vocation à donner les impulsions et la cohérence à toutes les actions de rayonnement et de formation vers l’extérieur de la gendarmerie. C’est-à-dire la cohérence du parcours de formation du continuum de sécurité, mais aussi celle de toutes les actions vers l’international, puisque l’Académie accueille une cinquantaine d’élèves étrangers en formation militaire initiale et dans les différents niveaux de la formation métier. « Il y a deux ans, nous avons par exemple créé l’école de guerre internationale gendarmerie, et nous recevons des stagiaires à l’enseignement supérieur militaire du 1er degré », note le commandant des écoles de la gendarmerie nationale.

Le centre de formation opérationnelle par la simulation numérique

Innovation majeure de la réforme de l’Académie, ce centre conçoit et met en œuvre des formations et des entraînements opérationnels par la simulation numérique. Il propose aux officiers en formation des mises en situation opérationnelle permettant de s'entraîner à la planification, à la conception de manœuvre et à la conduite des opérations sur le terrain (article 9).

« L’EOGN est une école de mise en situation opérationnelle. Elle a depuis longtemps arrêté les cours théoriques et les cours magistraux. Dans chacun des domaines d’enseignement, les élèves sont mis en situation pratique, concrète, opérationnelle, quel que soit le niveau de formation (initiale, métier ou continue) », indique le GDI Bitouzet.

Depuis environ cinq ans, ces mises en situation ont basculé sur le numérique, grâce au développement interne et à l’acquisition de logiciels en 2D et 3D permettant de s’exercer au commandement, aux différentes situations tactiques et à l’intervention professionnelle par la simulation numérique, et ce sur l’ensemble du parcours de formation d’une carrière d’officier. Depuis deux ans, au-delà des élèves et des stagiaires de tous niveaux en formation, cette possibilité d’entraînement a été étendue, à titre expérimental, à des unités opérationnelles, à l’instar d’escadrons de gendarmerie mobile devant être projetés en Nouvelle-Calédonie, de Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie, de compagnies de gendarmerie départementale, etc. « C’est notamment à cet égard que le directeur général a acté la création d’un véritable centre de formation opérationnel par la simulation numérique », note le GDI Bitouzet.

Deux antennes du centre ont d’ores et déjà vu le jour, l’une au sein du Centre national de formation à la sécurité publique (CNFSP) de Dijon, où est conduite la formation continue des gradés, et l’autre à Saint-Astier, afin de permettre aux unités qui s’y rendent d’optimiser leur séjour en s’entraînant en simulation numérique avant de commencer leur stage physique.

Le Centre de recherche de la gendarmerie nationale (anciennement CREOGN)

Associé à la formation supérieure des cadres, le Centre de recherche est subordonné directement au directeur général de la gendarmerie nationale et aux directives et stratégies de recherche de la gendarmerie nationale, notamment déterminées par le Conseil scientifique de la gendarmerie et l’Observatoire national de l’innovation scientifique et technologique pour la sécurité (ONISTS). « Le Centre de recherche est en somme un opérateur coordonnateur, dont la portée dépasse celle de l’Académie et de la formation. Il était donc logique qu’il change de nom, précise le GDI Bitouzet. Depuis deux ans, la gendarmerie a créé deux chaires de recherche au sein du CRGN : HiGeSeT, Histoire, Gendarmerie, Sécurité et Territoires, et HuNum, Humanité Numérique, en co-direction avec les universités de la Sorbonne et de Cergy-Pontoise. »

Le centre de recherche de la gendarmerie nationale est ainsi chargé de :

- de conduire et de financer des activités de recherche ;
- d'entreprendre et de diffuser des études et recherches dans tous les domaines de la sécurité intérieure auprès de l'ensemble des participants des différentes formations dispensées et partenariats conclus par l'Académie militaire de la gendarmerie nationale ;
- d'accompagner les chercheurs, y compris financièrement, dans leurs demandes de communication de données détenues par les administrations, organismes publics ou privés en charge d'une mission de service public ;
- de participer à l'instruction ;
- d'accompagner des candidats, issus ou non de la gendarmerie nationale, à un parcours doctorant ;
- de répondre aux sollicitations de collaboration des centres ou laboratoires de recherche extérieurs à l'Institution.

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