De la brigade de terrain à la cybercriminalité

  • Par Contributeur 315046
  • Publié le 27 février 2020, mis à jour le 04 mars 2020

R., 30 ans, sous-officier, est maréchal des logis-chef. Elle est enquêteur Police Judiciaire au sein du Service central de Renseignement Criminel, et plus particulièrement au Centre de Lutte contre les Criminalités Numériques (C3N) - Département Enquêtes.

Quel a été votre parcours avant d'intégrer le PJGN ?

Avant d’intégrer le PJGN, j’ai passé 6 ans en Brigade Territoriale : pour commencer, une Communauté de Brigades dans la Manche, implantée sur une circonscription rurale et côtière puis, par la suite, dans une Brigade Territoriale Autonome, située dans une ville semi-rurale de taille un peu plus importante, dans les terres calvadosiennes. Toujours volontaire pour les formations et les détachements.

Qu'est ce qui a motivé ce choix de carrière dans le domaine judiciaire ?

L’importance des nouvelles technologies dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité. Les nouvelles technologies sont présentes dans notre quotidien, il apparaît donc évident de les maîtriser le mieux possible afin de lutter contre l’usage malveillant dont elles font l’objet. Le numérique, l’informatique et la cyber représentent l’avenir.

Quelles sont les missions de votre service ? Vos activités quotidiennes ?

Enquêter sur des faits liés à la cybercriminalité, retrouver les auteurs d’infractions cyber et analyser leur manière d’opérer. Le travail consiste en beaucoup de recherches, mais également de formations et d’auto-formations.

Pensez-vous que votre profession vous contraint dans votre féminité ?

Absolument pas. On peut être féminine et évoluer dans ce milieu à dominante masculine.

Quelles sont les compétences nécessaires pour exercer ce métier ?

Curiosité, persévérance, motivation, patience.

Quels sont les défis que vous avez du relever en tant que femme lors de votre prise de fonction ?

La Gendarmerie a longtemps été un milieu très masculin. Être une femme dans ce milieu, c’est devoir s’affirmer et ne pas se laisser faire. Il faut montrer qu’on est capable « autant qu’un homme », gagner la confiance de son entourage (collègues, hiérarchie, voire même population).

Pensez-vous qu'être une femme soit un désavantage ou une force ?

Tout dépend de la situation, c’est parfois un avantage, parfois un inconvénient.

Une affaire vous a-t-elle plus particulièrement marquée, notamment en tant que femme ?

Non.

Comment voyez-vous votre avenir ? Pensez-vous qu’il aurait été différent si vous aviez été un homme ? 

Sans aucun doute. Pour la petite anecdote, j’ai voulu intégrer un Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie (PSIG) lorsque j’ai fait une demande de mutation en 2017. J’ai demandé tous les PSIG de la région. En discutant avec les unités, je savais que beaucoup avaient des places vacantes. J’ai une bonne condition physique que j’entretiens très régulièrement. A ce moment-là, je parcours le 3 km en 13’43, dépassant le barème demandé pour cette unité, de même en renforcement musculaire et les épreuves de Contrôle de la Condition Physique Spécifique (CCPS). Finalement, on me mute dans mon dernier choix, une brigade. Je reste persuadée que si j’avais été un homme, j’aurais eu le PSIG voulu et j’aurais choisi une orientation toute autre, une antenne GIGN.

Auriez-vous un conseil à donner aux jeunes femmes actives ?

Être forte, patiente et persévérante.

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