RCA : 500 policiers et gendarmes recrutés et formés par la MINUSCA
- Par DCI / Unité com et division gestion des crises extérieures
- Publié le 21 décembre 2018
Recruter des forces de sécurité intérieure dans un pays qui traverse une période d’instabilité sécuritaire telle que l’État peine à asseoir son autorité sans l’appui de la communauté internationale : telle est l'une des nombreuses missions que le colonel Garcia, chef des opérations au sein de la composante police de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), vient de mener à bien avec ses équipes.
Le point sur l’engagement de la communauté internationale en République centrafricaine
La République centrafricaine (RCA) traverse une période d’instabilité sécuritaire et institutionnelle et peine à se remettre de ses multiples conflits armés qui ont notamment marqué les années 2012-2014. À ce jour, 75 % du pays demeure sous le contrôle des groupes armés qui constituent un véritable frein à la restauration de l’autorité de l’État dans ses dimensions administratives, judiciaires, policières et militaires.
D’une superficie légèrement inférieure à celle de la France et peuplée d’à peine 4,5 millions d’habitants, la RCA compte moins de 1 500 policiers et environ 2 200 gendarmes.
À l’heure actuelle, la chaîne pénale reste extrêmement fragile et la lutte contre l’impunité est un défi permanent que l’État est en incapacité de relever sans l’aide de la communauté internationale. Deux missions internationales sont actuellement engagées sur le sol centrafricain, l'une relevant de l'ONU, la seconde de l'Union européenne.
En 2014, la mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) a été mise sur pied.
Elle comporte une composante police (UNPOL) qui représente 2 080 personnels engagés : 400 policiers individuels (IPOs) et de 12 unités de police constituées (FPU) de 25 pays différents, dont la France (6 gendarmes et 2 policiers).
La mission militaire européenne de formation EUTM (european union training mission) permet le redéploiement des forces armées centrafricaines dans les provinces du pays depuis 2016.
Cent soixante-seize militaires, dont 49 français, sont déployés sous cette bannière. Cette mission est appelée, dès 2019, à intégrer un pilier de renforcement des forces centrafricaines de sécurité intérieure.
Un officier de gendarmerie français à la tête d’une manœuvre inédite de recrutement de forces de sécurité intérieure
Avec ses missions de protection des populations civiles et d’appui opérationnel aux FSI, UNPOL est également chargée de leur réforme et du renforcement de leurs capacités.
Dans ce cadre, il a été décidé, fin 2016, de recruter pour la première fois depuis 2009, 250 gendarmes et 250 policiers. La phase de recrutement s’est étalée sur 8 mois, entre janvier et août 2017.
Une phase de formation, menée conjointement par les Centrafricains et les formateurs du pilier développement UNPOL, a été mise en œuvre, entre mars et novembre 2018.
Pour arriver à ce résultat, une planification rigoureuse a été élaborée, fondée sur la transparence, la représentativité de la population et l’intégration du genre (23 % de femmes au total sur 500 FSI).
Tout était à inventer. Les équipes, sous les ordres du colonel Garcia, ont mis sur pied une cellule de recrutement et une campagne de sensibilisation dans tout le pays. Il a fallu créer de toutes pièces des formulaires (inscription, épreuves écrites et sportives), recevoir les quelque 13 000 candidatures à étudier et à intégrer dans une base de données créée pour la circonstance, mettre sur pied un centre de recrutement par province (16), recruter des personnels nationaux pour les corrections, élaborer les textes légaux et animer une structure nationale/internationale ad-hoc (comité technique mixte).
Ce recrutement est un des principaux résultats de la MINUSCA dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité (RSS). Il a servi de modèle à celui des agents pénitentiaires en 2018 ainsi qu’à celui des forces armées centrafricaines toujours en cours.
Il est également le prélude au prochain recrutement des FSI pour 2019 dont le volume est estimé à 1 000 en prenant en compte une partie d’ex-combattants issus du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration (DDR).
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