En route avec le peloton motorisé de Rives !
- Par la capitaine Céline Morin
- Publié le 13 décembre 2018
« Piétons », Pjistes, pilotes de véhicule rapide d’intervention, motocyclistes, référents fraude documentaire, immigration irrégulière ou prévention technique de la malveillance, le peloton motorisé de Rives (38) conjugue les compétences et les technicités de ses 26 militaires pour traquer toutes les formes de délinquance qui sévissent sur sa circonscription ou qui y transitent. Au cœur de la vallée du Rhône, entre Lyon et Grenoble, à un carrefour entre les pays d’Europe de l’Est, du Nord et du Sud, l’action de l’unité iséroise est primordiale pour garantir la sécurité des mobilités.
Quand on parle des unités de sécurité routière, on pense bien évidemment au premier abord à la répression des infractions au Code de la route. Cependant, leur activité, à l’instar de celle des militaires du Peloton motorisé (PMO) de Rives, dans l’Isère, couvre un spectre bien plus large : escroqueries, vols de fret, vols à la roulotte, violences sur les aires de services et de repos, accidentologie, contrôle des transports en commun et des poids lourds, trafics en tous genres, faux documents, voitures volées, personnes recherchées… Pour cette unité de l’escadron départemental de sécurité routière, tout cela représente en moyenne 800 interventions par an !
Sécuriser les mobilités
Située au cœur de la vallée du Rhône, entre Lyon et Grenoble, à un carrefour entre les pays d’Europe de l’Est, du Nord et du Sud, le PMO de Rives fait face aux méfaits de la délinquance grenobloise mais aussi de passage. À l’instar de toutes les unités de sécurité routière, l’unité iséroise est en effet au Cœur de tous les déplacements de personnes et de biens… Elle voit ainsi passer sur la route une population classique, dans ses mouvements pendulaires quotidiens, de loisirs, de tourisme…, à laquelle se mêlent des délinquants divers, eux aussi beaucoup plus mobiles et désormais sans frontière.
La surveillance et le contrôle de ces flux croissants de personnes et de marchandises sont donc des enjeux de taille en termes de sécurité, où la gendarmerie, forte de son ancrage territorial et de sa présence sur tous les réseaux, joue un rôle majeur, notamment au travers de l’action de ses unités de sécurité routière.
Ce contrôle des mobilités est désormais facilité par l’utilisation généralisée de Néogend. Ainsi, le PMO de Rives a par exemple effectué 6 000 interrogations du fichier des personnes recherchées au cours des huit premiers mois de l’année (contre 4 000 en 2017) et 7 000 vérifications de plaques d’immatriculation. Au 1er septembre 2019, les forces de l’ordre auront également accès au fichier des assurances. Gain de temps et d’efficacité, Néogend facilite le travail des gendarmes sur le terrain lors des contrôles.
Sécurité routière
Les militaires du P.Mo. passent 85 % de leur temps sur le terrain, avec pour credo : prévention, dissuasion et répression. Si leur présence est plus palpable le jour, chaque nuit une patrouille sillonne la circonscription.
« Chacun travaille en fonction de ses spécificités et en fonction de la lecture du terrain. Nous devons nous caler sur les activités humaines, adapter notre service aux rythmes de vie, souligne le lieutenant Manuel Guerrero, commandant le PMO. Nous accentuons donc notre présence sur les routes en même temps que les gens, c’est-à-dire tôt le matin et tard le soir en semaine. Les contrôles de vitesse se font plutôt au moment des retours et des départs en week-end ou en vacances, les dépistages d’alcoolémie les vendredis et samedis soirs ».
Rien qu’en matière de sécurité routière, le PMO de Rives a ainsi enregistré 3 700 infractions au cours des huit premiers mois de l’année (contre 1 900 l’an dernier), dont 3 000 infractions graves génératrices d’accidents. Les gendarmes ont procédé à 260 retraits de permis pour conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiant, ou excès de vitesse. Sur les 1 400 infractions à la vitesse relevées, 200 concernaient des dépassements de plus de 40 km/h au-dessus de la limitation et 90 des dépassements de plus de 50 km/h.
Sur le réseau secondaire, et de facto sur le réseau autoroutier, les unités de sécurité routière sont chargées de traiter les accidents impliquant des matières dangereuses (ACCIMADA), ainsi que ceux concernant des transports publics (ACCITRAPU), prenant le relais dans la gestion de la procédure de l’unité territoriale primo-intervenante.
Contact, renseignement et enquêtes
Sur la route, mais pas seulement. Les patrouilles vont quotidiennement au contact des gérants des deux stations-service situées sur leur portion d’A48, points névralgiques à surveiller en raison des vols de carburant et en boutique. Une présence qui se veut également dissuasive. Autour de la remise d’une attestation de dépôt de plainte pour vol de carburant, par exemple, la discussion s’engage avec le gérant. Un contact essentiel à la remontée du renseignement.
Sur ces aires de services, les gendarmes mettent par ailleurs régulièrement en place des dispositifs de surveillance discrète pour interpeller les délinquants en flagrant délit.
Les échanges sont également réguliers avec la société d’autoroute AREA, victime de divers actes de malveillance : fraudes au ticket, forçages de péage avec ou sans dégradation, mais aussi arrachages de bornes de paiement.
Mission police judiciaire
Le P.Mo. de Rives a d’ailleurs mis en place une cellule police judiciaire, dont les deux militaires attitrés, outre les missions traditionnelles de l’unité, se chargent des dossiers plus complexes ou appuient leurs camarades. « Il y a bien évidemment moins d’activité judiciaire qu’en brigade, mais il se passe toujours quelque chose sur le réseau routier. Les délinquants utilisent les grands axes pour leurs trafics en tous genres ou viennent y commettre leurs méfaits, comme sur les aires de services ou de repos », souligne le maréchal des logis-chef (MDC) Guy Barrau.
Une enquête du P.Mo. a d’ailleurs abouti, en juillet dernier, à l’interpellation de plusieurs individus soupçonnés d’avoir commis quatre arrachages de bornes de paiement au cours des sept premiers mois de l’année.
« Le volet judiciaire n’occupe pas tout notre temps. Nous faisons le même travail de terrain que les autres militaires de l’unité : contrôles routiers, patrouilles et surveillance statique sur les aires pour prévenir les vols, beaucoup de contact et de recherche de renseignements dans tous les domaines », poursuit le MDC Barrau, avant de préciser : « Nous sommes deux au sein de la cellule, mais au besoin nous nous faisons aider par d’autres militaires de l’unité. Tout le monde est à même de faire du judiciaire. »
Véhicules rapides d’intervention : mission autoroute…
Six pilotes de véhicule rapide d’intervention sont affectés au PMO de Rives. Leur quotidien est essentiellement dédié à la répression des infractions au Code de la route sur l’ensemble réseau routier isérois, auquel s’ajoutent les portions d’autoroutes drômoise et savoyarde.
« L’essentiel de notre activité se concentre sur le réseau autoroutier. On circule et on voit comment les gens se comportent au volant. On repère les téléphones, l’absence de ceinture et les activités annexes comme la lecture… Ponctuellement, on se positionne pour surveiller les excès de vitesse. Notre objectif est de contrôler et d’intercepter le contrevenant. Nous sommes dûment formés pour aller « chercher » ces contrevenants, mais en toute sécurité, celle des autres usagers et la nôtre. Nous sommes donc parfois obligés d’abandonner la poursuite. Mais l’essentiel est d’avoir l’immatriculation du véhicule et de pouvoir remonter jusqu’au conducteur », explique le MDC Christophe Caboux. « Notre quotidien, c'est la police de la route, de jour comme de nuit, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. Mais nous effectuons aussi quelques transports rapides, par exemple de personnels de brigades de recherches, et des escortes de SAMU ou de transports d’organes, qui restent toutefois essentiellement du ressort des motocyclistes. »
Et puis, comme tous les militaires du P.Mo., les pilotes de VRI, de même que les motocyclistes endossent, quand vient leur tour, le rôle de Premiers à marcher dans les véhicules dédiés.
Réactivité et mobilité des motocyclistes
Outre le réseau autoroutier, le P.Mo. de Rives est également compétent sur le réseau secondaire, comprenant notamment deux axes importants : la 1075 reliant Grenoble à Bourg-en-Bresse et la 1085 en direction de Lyon. L’action des motocyclistes y est privilégiée, leur mobilité et leur réactivité permettant en effet une meilleure pénétration du territoire.
« Nous sommes principalement engagés sur le réseau secondaire. Notre mission principale reste les contrôles de sécurité routière : téléphone, ceinture, alcool, stupéfiants… Nous avons tout le matériel avec nous sur la moto : éthylotest, kits de détection de stupéfiants, Ultralite Prolazer. Mais nous traitons également les véhicules volés, les faux documents… Dans ce cas précis, nous transmettons ensuite les dossiers aux enquêteurs fraudes documentaires, expose l’adjudant-chef (ADC) Jean-Luc Galtier. En effet, tous formés à la fraude documentaire, les motocyclistes sont en mesure de déceler les faux documents d’identité, permis de conduire…
Outre les missions de sécurité routière, ils peuvent intervenir sur tous types d’événements en appui des brigades locales ou d’initiative. « Par exemple, une nuit, alertés par la présence de lumière dans une entreprise, nous sommes intervenus sur un cambriolage en cours, poursuit l’ADC Galtier. Nous ne nous limitons pas à la sécurité routière, nous sommes gendarmes avant tout. Et nous ne sommes pas toujours à moto non plus, car comme tout le monde au sein de l’unité, nous effectuons les missions de premiers à marcher ».
Les motocyclistes peuvent également être engagés sur des dispositifs de surveillance dans le cadre d’opérations de police judiciaire, aux côtés des pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie et des brigades de recherches.
À ce panel de missions, s’ajoutent de nombreuses escortes : autorités, transports d’organes depuis l’aéroport de Grenoble, Banque de France… Sans oublier les nombreuses courses cyclistes, comme le Tour de France ou le Tour du Dauphiné, dont il faut assurer la sécurité, tant pour les coureurs que pour les spectateurs.
Gestion des épisodes climatiques
Le PMO de Rives doit également prendre en compte la problématique hivernale, particulièrement au niveau de la Trouée de Colombes et du col de la Rossalières, où le moindre épisode neigeux peut devenir problématique en cas d’accident.
Les gendarmes sont donc particulièrement attentifs à ce point stratégique de l’A48, qui commande l’entrée sur l’agglomération grenobloise.
« Au cours de ces périodes-là, nous suivons les évolutions météo et surtout nous anticipons. S’il neige abondamment, on stocke les poids lourds sur les deux aires dédiées à hauteur de Voreppes. Il y a également un plan de sauvegarde des usagers mis en place par AREA. Il faut prévenir les gens, gérer les angoisses, prendre en charge les naufragés, explique le lieutenant Guerrero. L’autre particularité, lors de l’activation du plan neige, est que nous travaillons avec les départements des Hautes-Alpes, de la Drôme et du Rhône. »
Ce panel d’activités place fort logiquement le PMO de Rives, comme toutes les unités de sécurité routière de France, au cœur de la sécurité des mobilités.
Contacter la gendarmerie
Numéros d'urgence
Ces contenus peuvent vous intéresser
Loir-et-Cher : les gendarmes en renfort des sites emblématiques du département
Chaque été, le département du Loir-et-Cher déploie ses...
Article
Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 : la gendarmerie conduit une manœuvre logistique inédite
Depuis deux ans, la gendarmerie prépare une manœuvre logistique inédite...
Article
Dinard : un nouveau centre de formation pour les réservistes de Bretagne
Face à l'augmentation croissante du nombre de candidatures et à la...
Article
Guyane : les gendarmes du Poste des affaires maritimes de Cayenne contrôlent la pêche de la débarque à l’assiette
À Cayenne, les gendarmes du Poste des affaires maritimes (PAM) effectuent...
Article