Contre-terrorisme : exercice d'ampleur en milieu aéroportuaire
- Par Angélina Gagneraud
- Publié le 20 février 2018
L’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées est un site sensible sur lequel tous les services de l’État seraient engagés en cas d’attaque terroriste. Un exercice d'ampleur a permis de tester la réactivité des forces de gendarmerie.
« Ceinture d’explosifs neutralisée. Bouclage externe conservé. Autorisation de rentrer dans la zone rouge pour procéder aux constatations. » L’ordre est donné par le colonel Thierry Étienne, commandant le groupement de gendarmerie départementale des Hautes-Pyrénées, qui met fin à l'exercice. « La préfecture a piloté cet entraînement qui réunit tous les services de l’État confrontés à une double attaque terroriste. L’une sur l’aéroport de Tarbes où nous sommes compétents, l’autre aux Sanctuaires de Lourdes en zone police nationale. » Toutes les forces ont joué leur rôle : intervention (gendarmerie et police), secours (SDIS et Samu) et appui opérationnel (services de l’aéroport et de la préfecture).
Un exercice d’ampleur
« Au total, 143 gendarmes de différentes composantes ont été engagés : la Brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA), la section aérienne de gendarmerie de Toulouse, plusieurs unités et services du groupement ainsi que l’antenne-GIGN de Toulouse. » Le colonel Étienne manœuvre depuis son poste de commandement mis en œuvre par la section des systèmes d’information et de communication.
« Le report vidéo depuis l’hélicoptère permet de matérialiser les zones d’exclusion et de bénéficier des images de la caméra thermique. Je suis également en liaison radio permanente avec les unités, la préfecture, le pilote et le chef du dispositif de l’antenne-GIGN. Nous comptabilisons les victimes et transmettons les informations au centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie et au centre opérationnel de défense, en préfecture. »
BGTA : les « primo-arrivants »
Les quatre terroristes de l’exercice ont blessé ou tué de nombreuses personnes présentes dans l’aéroport, jouées par des élèves infirmières. Dès les premiers coups de feu, la BGTA se porte sur les lieux, en qualité de « primo-arrivants ». Sur place, les militaires s'interposent, alertent et rendent compte pour donner de précieuses informations aux renforts. Les militaires engagés « fixent » les terroristes en un point qui permettra l'évacuation en sécurité des premiers blessés.
« Cet exercice arrive à point nommé car il clôture leur formation ! C’est un beau scénario, très proche de la réalité, estime le major Philippe Gauchot, chargé de mission auprès du commandement de la GTA et référent en Intervention professionnelle (I.P.). Les militaires récemment formés appliquent les schémas tactiques qui viennent d'être mis en place. Ils ont une bonne vision des limites de leur engagement. »
Depuis janvier 2016, la GTA met en œuvre son plan d’action « I.P. » au niveau national. Le major se charge de la préparation opérationnelle de toutes les unités en métropole et en outre-mer.
Brigade et Psig Sabre : premiers renforts
Les renforts arrivent en quelques minutes. La brigade territoriale travaille en collaboration avec les militaires de la BGTA pour faire évacuer les civils et les blessés qui peuvent marcher. Ils sont directement conduits auprès des secouristes. Le Peloton de surveillance et d’intervention gendarmerie (Psig), qualifié Sabre, prend le relais des « primo-arrivants ». Ils sont les premiers renforts avec des moyens balistiques importants à être engagés.
Deux terroristes sont tués. Tous les blessés du rez-de-chaussée sont évacués. Les militaires du Psig Sabre bouclent le périmètre. Deux autres individus se sont retranchés, retenant une quinzaine d’otages avec eux. Leur objectif : faire un maximum de victimes dans les rangs des forces de l’ordre. Situation très complexe qui nécessite l’intervention de l’antenne-GIGN, en route.
Antenne-GIGN : intervention spécialisée
Les antennes GIGN sont des unités de contre-terrorisme de premier choc. Elles interviennent dans la zone d’exclusion selon des plans d’assaut d’urgence spécifiques. « Notre principale difficulté est de nous intégrer à une manœuvre en cours. Nous devons rapidement prendre en compte la situation et définir notre positionnement », explique le chef de dispositif, le CNE Alan C. Une fois la zone rouge « claire », il permet au SDIS d’évacuer les blessés. « Nous avons mis en place un protocole d’intervention avec le service de Toulouse. 70 pompiers ont été formés à l’extraction de victimes en zone de combats. Ils sont équipés et connaissent notre fonctionnement. »
Contacter la gendarmerie
Numéros d'urgence
Ces contenus peuvent vous intéresser
Loir-et-Cher : les gendarmes en renfort des sites emblématiques du département
Chaque été, le département du Loir-et-Cher déploie ses...
Article
Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 : la gendarmerie conduit une manœuvre logistique inédite
Depuis deux ans, la gendarmerie prépare une manœuvre logistique inédite...
Article
Dinard : un nouveau centre de formation pour les réservistes de Bretagne
Face à l'augmentation croissante du nombre de candidatures et à la...
Article
Guyane : les gendarmes du Poste des affaires maritimes de Cayenne contrôlent la pêche de la débarque à l’assiette
À Cayenne, les gendarmes du Poste des affaires maritimes (PAM) effectuent...
Article