Élodie Clouvel, la pentathlète de la gendarmerie en lice pour ses quatrièmes Jeux olympiques

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 20 juillet 2024
Une femme de face vétue d'un haut de sport blanc sans manche vise droit devant, son visage est caché par le pistolet, un oeil masqué par un cache et elle porte une casquette blanche
© D.R.

Pentathlète depuis 2008 et sportive de haut niveau de la gendarmerie depuis 2012, Élodie Clouvel affiche un solide parcours sportif et ne compte pas s’arrêter là. Tout donner, décrocher l’or, tels sont les objectifs qu’elle a en tête pour ces Jeux de Paris 2024.

Elle est vice-championne olympique de pentathlon moderne à Rio, en 2016, deux fois vice-championne du Monde, championne du Monde en mixte avec son conjoint, Valentin Belaud, et vice-championne d’Europe. Première de la finale de coupe du Monde en 2022, elle remporte l’argent en coupe du Monde en 2023. Et aujourd’hui, elle est qualifiée pour participer à ses quatrièmes Jeux Olympiques, à Paris. La pentathlète, qui est aussi Sportive de haut niveau de la Défense-gendarmerie (SHND-G), a par ailleurs fini première aux Jeux mondiaux militaires de 2019.

Une femme en tenue de sport avec une casquette en train de courir dans l'herbe, son chemin est démarqué par des plots jaunes et des panneaux posés sur le sol
© D.R.

Une carrière toujours en évolution

Issue d’une famille de sportifs, et nageuse à l’origine, elle est recrutée en 2008 à la fois par le pentathlon et le triathlon. À cette époque, elle n’a jamais touché à l’escrime, ni au tir sportif et craint les chevaux. Mais c’est pour cette discipline qu’elle choisit le pentathlon. « J’avais peur des chevaux et j’ai voulu affronter cette peur pour la dompter, la vaincre. C’est ce que j’ai fait. Maintenant j’adore l’équitation ! »
Directement intégrée à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP),[NDLR : ce qui est atypique, car en principe, les sportifs passent d’abord par les pôles], elle se challenge en se formant à ces nouvelles disciplines. Pendant quinze ans, elle continue d’évoluer à l’INSEP et s’épanouit dans son nouveau sport, décrochant des titres, dont l’argent olympique à Rio, en 2016.
Avant ses quatrièmes Jeux, elle choisit, fin 2023, de changer radicalement ses habitudes, afin de prendre un nouveau souffle, dont elle avait besoin après un passage difficile.
« J’avais besoin de changer un peu de cadre après toutes ces années. Depuis octobre dernier, je m’entraîne donc au Centre national des sports de la Défense (CNSD)et au centre Pierre Brossolette de Saint-Maur. Je vais à l’INSEP de temps en temps pour des regroupements de l’Équipe de France et pour des séances de Pilates avec la coach qui me suit depuis 10 ans. J’y retourne aussi avant les Jeux. Fontainebleau, c’est magnifique, les infrastructures sont dingues ! J’ai eu la chance de pouvoir en bénéficier et d’y croiser des militaires comme moi, donc c’était vraiment inspirant et moins pressurisant d’être là-bas. J’ai la chance d’évoluer dans un autre milieu, où on n’est pas qu’entre sportifs. Il y a les militaires, mais aussi les blessés, c’est enrichissant ! »

Les cinq disciplines du pentathlon moderne :

- Escrime à l’épée ;
- Natation : 200 mètres nage libre ;
- Équitation : saut de 12 obstacles sur 400 à 450 mètres ;
- Combiné course/tir (ou laser-run) : 5 X 600 mètres de cross country, avec 4 stands de tir laser.

Se préparer pour trois jours d’épreuves

Les épreuves de pentathlon moderne se déroulent sur trois journées. La première aura lieu le 8 août, au cours de laquelle les 36 concurrentes se rencontreront pour trois heures d’escrime. Viennent ensuite les demi-finales le 10 et la finale le 11 août, déroulant les cinq disciplines.

Pour ce faire, Élodie s’entraîne chaque jour sur trois d’entre elles, environ 6 heures quotidiennement. « Je suis assez autonome, affirme la sportive. Depuis cette année, j’avais besoin de prendre un peu les choses en main et de manager ma discipline comme je le sentais, à ma manière. C’est aussi parce que j’ai l’expérience, que je me connais bien, et c’est une évolution dans mon sport et dans ma carrière, après avoir eu des coachs quand j’étais plus jeune et jusqu’à l’an dernier. J’ai quand même une équipe d’experts derrière moi au quotidien dans chaque discipline, et j’échange en permanence avec eux, même quand ils ne sont pas là physiquement. » Cependant, comme elle le souligne, « mon équipe, c’est surtout Valentin ! »
Elle continue de faire toutes ses séances d’escrime avec son maître d’armes et travaille beaucoup à distance, pour le tir par exemple. L’école militaire d’équitation de Fontainebleau l’accueille pour des séances et elle y retrouve les moniteurs.
Pour ce qui est de la natation, l’ancienne nageuse réalise son propre programme, tout en recevant l’aide de son ancien coach, avec qui elle le construit.
« Ensuite j’ai mon masseur, mon ostéo, ma psy, que je vois une fois par semaine et avec qui j’échange énormément, et ma coach de Pilates et optimisation du geste, que je vois une à deux fois par semaine. » Un programme complet !

  • Deux femmes en tenue d'escrime se serrent la main
    © CISM
  • Quatre femmes de dos, la première de profil, en tenue de sport devant des box de tir en métal, visent pour du tir sportif
    © CISM
  • Une femme en tenue de sport et portant une casquette rose s'élance pour courir. Derrière elle, plus floue, des dizaines de femmes sur une piste attendent de partir
    © CISM
  • Une femme, vue en buste, de profil gauche, porte ses main à son cou. Elle porte une veste de sport blanche et rouge, des lunettes de piscine bleu et blanche et un bonnet de bain blanc
    © CISM
  • Une femme en tenue de gendarmerie sur un cheval en train de sauter un obstacle peint en jaune en noir
    © CISM
  • Deux femmes en tenue d'escrime se serrent la main
    © CISM
  • Quatre femmes de dos, la première de profil, en tenue de sport devant des box de tir en métal, visent pour du tir sportif
    © CISM
  • Une femme en tenue de sport et portant une casquette rose s'élance pour courir. Derrière elle, plus floue, des dizaines de femmes sur une piste attendent de partir
    © CISM
  • Une femme, vue en buste, de profil gauche, porte ses main à son cou. Elle porte une veste de sport blanche et rouge, des lunettes de piscine bleu et blanche et un bonnet de bain blanc
    © CISM
  • Une femme en tenue de gendarmerie sur un cheval en train de sauter un obstacle peint en jaune en noir
    © CISM

Un travail qualitatif avant les Jeux

Pour la pentathlète, en amont des Jeux, il ne faut pas vouloir en faire trop. Elle reste donc sur la même dynamique d’entraînement qu’à son habitude.

« Je mets beaucoup plus de qualité. Tout ce que je fais, c’est vraiment du sur-mesure et c’est ce sur quoi on travaille. Si par exemple je sens que je suis fatiguée ou que je dois en faire moins, j’allège mon entraînement. Au contraire, si je sens que je dois y aller, là je fonce. C’est vraiment le fin du fin, en ajustement permanent, on ne suit pas un programme à la lettre. »

Le travail sur le tir va, par exemple, être accentué sur les sensations, les ancrages, et tout se met en place à l’entraînement. « Je travaille beaucoup sur ma bulle, à être bien centrée au moment du tir, du combiné. Ce sont des petits réglages comme ça qui font la différence. Pour les autres disciplines, je me sens très bien, très à l’aise, mais on travaille quand même tous les jours ! »

L’objectif pour Élodie : ajuster les fatigues cognitive, nerveuse et physique pour arriver le plus en forme possible aux J.O.

Pour y parvenir, quoi de mieux que de se concentrer sur l’instant présent, au calme, à faire ce que l’on sait faire le mieux à l’entraînement ? Ajoutons un stage complet de pentathlon à Font-Romeu avec l’équipe de France pour se reconnecter avec la nature et voilà le cocktail est idéal ! Au moment d’y aller, la sportive sera prête.

S'apaiser et se mettre dans sa bulle pendant les compétitions :

- écouter Ludovico Enaudi

- faire de la cohérence cardiaque

- prendre des douches froides !

 

Une femme en dos crawlé dont le visage sort de l'eau, avec des lunettes de natation et un bonnet de bain
© D.R.

Au-delà de la médaille, tout donner !

« J’ai envie d’aller chercher le meilleur, je me prépare pour ça. Au-delà de la quête de la médaille, ce qui est un objectif en soi, et le rêve des 36 filles qui vont prendre le départ, j’ai aussi vraiment envie de m’exprimer, de donner le maximum, pour n’avoir aucun regret quand je passerai la ligne d’arrivée, et pouvoir me dire que j’ai tout donné, que j’ai été au bout de mes convictions, au bout de moi-même et que j’ai tout fait comme je le voulais. C’est ça qui m’importe aussi, de m’exprimer le plus justement dans toutes les épreuves. Ce serait vraiment magnifique. Aux J.O., il y a ce supplément d’âme, avec le public, et là, c’est à Paris. Je pense que ça va me porter, j’espère au plus haut. »

En soutien pour elle, comme pour tous les SHND-G, la gendarmerie nationale fera partie de ceux qui la suivront sur les pistes en août prochain !
Élodie a signé son premier contrat en 2012, et l’Institution l’accueille comme gendarme adjoint volontaire. En 2017, après avoir remporté l’argent aux Jeux de Rio, elle est promue sous-lieutenant, et devient capitaine quelques années plus tard.
« C’est une histoire qui dure ! Ils ont toujours été là, dans les moments difficiles où je n’étais pas bien, mais aussi dans les bons moments. Grâce à eux j’ai aussi pu évoluer. C’est une fierté de les représenter et j’ai à cœur de leur rendre en étant performante en compétition. » C’est aussi grâce à ce soutien de la gendarmerie qu’elle a pu concrétiser son projet de partir s’entraîner au CNSD en octobre dernier.

Outre ce lien qui l’unit à l’Institution, elle a aussi une attache très personnelle avec elle : son conjoint est également SHND-G, dans la même discipline… et sa belle-famille compte plusieurs gendarmes !
« Je suis fière d’être gendarme quand j’arrive dans la famille de Valentin ! C’est génial de partager cette aventure en couple », ajoute la jeune femme.

Deux portraits de la même femme dans des situations différentes; à gauche, en tenue d'équitation sur un cheval dont on voit le haut du corps; à droite, portrait en buste en tenue de capitaine de gendarmerie avec une chemisette bleue de une place et des arbres au fond
© D.R.

Et après ?

Un changement de taille attend les pentathlètes après les Jeux de cet été : l’équitation ne fera plus partie des cinq disciplines et sera remplacée par une course d’obstacles. Qu’à cela ne tienne, c’est une motivation supplémentaire pour la sportive de la gendarmerie.
« Mon corps va bien, j’ai encore envie de continuer le sport et je le saurai quand ce sera la fin. J’ai envie d’essayer la nouvelle discipline du penta, et je pense que je peux être aidée par les militaires du CNSD pour me renforcer sur cette épreuve. »
En attendant, place aux Jeux !

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