Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris : la lieutenante-colonelle Stéphanie Brassy conduit « la manœuvre logistique d’une carrière »

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 18 juillet 2024
La lieutenante-colonelle Brassy au sein de la BLA.
© GEND/ SIRPAG/ GND LAPOINTE

Forte de sa riche expérience, la lieutenante-colonelle Stéphanie Brassy commande la Base logistique avancée (BLA) des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. À quelques jours du lancement de l’événement, elle revient sur son parcours et sur la manœuvre logistique inédite qu’elle prépare, avec ses équipes, depuis deux ans.

Colonelle, pouvez-vous retracer votre parcours ?

Je sers en gendarmerie depuis 27 ans. J’ai commencé ma carrière en 1997 en tant que gendarme auxiliaire féminin au sein d’un peloton motorisé, avant de présenter, deux ans plus tard, le concours de sous-officier au titre de la spécialité Emplois administratifs et de soutien de la gendarmerie (EASG), qui deviendra l’actuel Corps de soutien technique et administratif (CSTAGN). En 2004, je présente le concours d’Officier du corps technique et administratif (OCTA) et j’intègre l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), située à Melun, la même année. À la fin de ma scolarité, en 2006, j’occupe successivement les postes d’adjoint au commissaire résident et de chef du bureau Chorus. Après sept années d’ordonnancement dans la sphère financière et budgétaire, je rejoins, en 2013, un poste de contrôleur de gestion en région, avant d’être détachée pendant trois ans à la tête d’une section de personnels de réserve. En 2019, je rejoins le Bureau de la rémunération et des pensions militaires (BRPM) de la Direction générale de la gendarmerie nationale. À l’été 2022, je prends la tête du Bureau des soutiens opérationnels (BSO) de la Région île-de-France, dans l’optique des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. C’est à ce titre que je suis détachée au sein de la Base logistique avancée (BLA) située à Paris.

Pourquoi avez-vous souhaité devenir officier ?

Je suis entrée en gendarmerie pour devenir officier. Pour autant, le concours d’OCTA n’existait pas encore à l’époque. Ensuite, il a fallu patienter pour atteindre l’âge de 28 ans. Commander des femmes et des hommes, manager, c’est ce qui m’a toujours attirée. Le faire avec bienveillance est un véritable défi. Concevoir des manœuvres logistiques et les vivre sur le terrain, au plus près des camarades qui œuvrent à la sécurité, c’est ce que je voulais faire au quotidien. Le soutien opérationnel, c’est pour ça que l’on fait ce métier-là.

Inciteriez-vous des étudiants à présenter le concours d’OCTA ?

Tout à fait. Le concours d’OCTA et plus globalement la gendarmerie nationale offrent une variété de métiers que l’on ne soupçonne pas. L’OCTA exerce en réalité une pluralité de métiers, ce qui est particulièrement enrichissant et lui permet d’acquérir des compétences dans des domaines souvent très techniques. La carrière est très intéressante pour celui qui rêve de porter un uniforme, de servir et de conduire des manœuvres logistiques.
D’ailleurs, quatre élèves officiers OCTA vont être détachés à la BLA. Cette expérience leur permettra de découvrir toute la filière logistique et de participer à la manœuvre de vectorisation des flux. Ils sont jeunes, c’est une véritable opportunité pour eux. Être employé sur une manœuvre de cette ampleur, c’est une chance exceptionnelle, que j’aurais rêvé d’avoir au cours de ma scolarité. Ils vont être confrontés au cœur du métier de chef et de logisticien.

Dans quelle mesure la manœuvre logistique des J.O. est-elle exceptionnelle et difficile à concevoir ?

Une manœuvre logistique de cette ampleur n’a jamais été réalisée. Elle est exceptionnelle de par le volume des forces engagées, et donc à soutenir. La conception d’une telle manœuvre a nécessité des mois de préparation. Les quantités manipulées sont inégalées : plus d’un million trois cent mille bouteilles d’eau par exemple. Il a parfois fallu faire preuve d’imagination et de persévérance pour obtenir les bons partenariats. C’est la manœuvre logistique d’une carrière.

Sur quelles expériences vous êtes-vous appuyée pour concevoir cette manœuvre logistique ?

Au cours de ma carrière, j’ai notamment pu participer, de près ou de loin, au soutien logistique des unités engagées dans le cadre des opérations menées à Notre-Dame-des-Landes, au cours du festival du Hellfest, à la projection des moyens humains sur l’événement climatique Irma, sur le Tour de France ou encore sur les renforts côtiers. Ces événements, d’importance variable, apportent l’expérience qui vous permet d’acquérir des compétences. Au-delà du parcours et du vécu, on apprend également les uns des autres. J’ai croisé des hommes et des femmes aux parcours très riches, qui n’hésitent pas à partager leur expérience.

Vos équipes se sentent-elles prêtes à quelques jours du début des J.O. ?

Nous nous préparons depuis deux ans, nous nous sentons prêts et nous avons hâte de jouer le match. Les équipes sont pleinement mobilisées et motivées. Nous avons reçu des volontariats de toutes les unités et de toutes les spécialités. Le retour à la normale, l’après-match, risque d’être un peu difficile. Bientôt, ils pourront dire : « j’ai fait les JO ! »

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