Le 6 juin a été la journée phare des célébrations. À l’issue de la cérémonie franco-britannique au mémorial de Ver-sur-mer, où le président de la République, Emmanuel Macron, et la Première dame, Brigitte Macron, ont été accueillis par Sa Majesté le Roi Charles III et la reine Camilla, le chef de l’État français et son épouse ont assisté à la cérémonie franco-américaine au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, aux côtés du président des États-Unis d’Amérique, Joe Biden, et de son épouse, Jill Biden. En milieu d’après-midi, en point d’orgue de cette journée de commémorations du D-DAY, la plage d’Omaha a accueilli la cérémonie internationale de Ouistreham, qui s’est déroulée sous la présidence de Monsieur Macron, en présence de près de 4 500 personnes, dont 23 chefs d’État et de Gouvernement et 250 vétérans, dont trois, de nationalité américaine, ont été élevés au rang de chevalier de la Légion d’honneur par le président de la République.

La cérémonie marquant les 80 ans du débarquement était organisée en trois tableaux : le premier, intitulé « L’attente », sur la Résistance, le deuxième consacré au Débarquement et le troisième baptisé « Le chemin de la liberté ». Elle a été rythmée par des chants interprétés par la Maîtrise populaire de l’Opéra Comique et le Chœur de l’Armée française et des morceaux joués par les musiques de l’Air et de l’Espace et de la Légion étrangère, par les tambours de la Musique de la garde républicaine et par le Bagad de l’Ann-Bihoué. Elle a aussi été marquée par la lecture émouvante de lettres de combattants français, anglais, américains, canadiens.

Dans son discours, Emmanuel Macron, relatant le déroulement de ce 6 juin 1944, a rendu hommage à ces hommes qui débarquèrent sur les plages normandes il y a 80 ans jour pour jour, et qui « ont tout défié pour libérer notre sol, notre nation » (…) « Nous sommes tous des enfants du débarquement ! »

En fin de cérémonie, la parade aérienne a été ouverte par la Patrouille de France et les Red Arrows de la Royal Air Force, suivis d’une formation américaine composée d’un ravitailleur en vol KC-135 et de deux chasseurs F-35, puis d’un bloc français composé d’un ravitailleur en vol Airbus A330 et de quatre Rafale et, enfin, de deux blocs transport composés de deux C-130 français, d’un C-130 canadien, d’un airbus A400M belge et de quatre C-130 américains. Puis le vrombissement des avions a laissé place aux voix du Chœur de l’Armée française et de Léa Desandre, mezzo-soprano franco-italienne, pour une interprétation vibrante de la Marseillaise.

Ce 6 juin, l’engagement des forces de sécurité intérieure et des forces armées était au plus fort. Sur terre, en mer et dans les airs, quelque 6 050 personnels de la gendarmerie étaient ainsi mobilisés, toutes unités et toutes spécialités confondues, afin d’assurer des missions de contrôle de zone (patrouilles, tubage et jalonnement des axes…), de dépollution et de contrôle des sites de cérémonies, de recherche de renseignement, d’escorte des autorités, des vétérans, des bus de spectateurs, etc.

Le site d’Omaha, à Saint-Laurent-sur-Mer, était ainsi placé sous le commandement d'un Groupement tactique de gendarmerie (GTG), confié au Groupement de gendarmerie mobile (GGM) III/7 de Reims. Dès la veille, 17 heures, deux escadrons de gendarmerie mobile étaient mobilisés pour la nuit, afin d’effectuer le filtrage et la sécurisation du site. Cinq EGM sont venus les relever sur le dispositif dès 9 heures ; un dernier arrivant sur site en milieu d’après-midi pour contribuer à la manœuvre d’évacuation à l’issue de la cérémonie. Sur la plage, les patrouilles des cavaliers de la garde républicaine croisaient celles des militaires de Sentinelle, tandis que plus au large, la surveillance de la façade maritime était assurée par les moyens des brigades nautiques, de la gendarmerie maritime et de la marine nationale, dans le cadre du dispositif particulier de sauvegarde maritime.

Dans les airs, la gendarmerie a déployé une manœuvre 3D (hélicoptères, drones et moyens de lutte anti-drone), pleinement intégrée au Dispositif particulier de sûreté aérienne sous commandement de l’armée de l’Air et de l’Espace. Des moyens spéciaux étaient également déployés sur le site, comme le GIGN, les tireurs d’élite de la gendarmerie, des équipes cynophiles spécialisées en recherche d’explosif ou encore la CNOEIL. Le périmètre plus large autour du site de la cérémonie était quant à lui pris en compte par les gendarmes départementaux, d’active et de réserve, chargés de contrôler la zone et de gérer les flux.