Un « gendarme globe-trotter »

  • Par le chef d'escadron Sophie Bernard
  • Publié le 18 septembre 2023
Le major Alain entouré de trois militaires nigériens.
Le major Alain entouré de trois militaires nigériens.
© D.R.

De l’Asie à l’Afrique en passant par l’Outre-mer, de l’intervention à la formation et à la coopération, le parcours du major Alain est représentatif des nombreux métiers que propose la gendarmerie à l’international.

Fils de militaire, Alain est tombé dans le milieu de l’international quand il était petit. « J’ai grandi dans différents pays. J’ai effectué mon service militaire en 1989, dans les troupes de Marine à la Réunion. C’est là-bas que j’ai découvert la gendarmerie, à travers la compagnie qui m’a vraiment intrigué. » Dès lors, Alain candidate pour devenir sous-officier de gendarmerie et intègre l’école de Montluçon. À sa sortie, il est affecté à l’escadron de gendarmerie mobile d’Orléans. Il y reste dix ans et commence à se déplacer en outre-mer : la Nouvelle-Calédonie, Tahiti, la Guyane, ou encore la Guadeloupe.

Par-delà les frontières

Avide d’aventure, il souhaite franchir les frontières pour partir à la découverte de nouvelles cultures. Il obtient satisfaction, dès 2001, puisqu’il est envoyé comme chef de détachement de sécurité au consulat général de France à Hong-Kong. « Une expérience unique, d’autant que sur les trois ans où j’y ai vécu, j’ai connu la période des attentats terroristes du 11 septembre, la pandémie de SRAS et une visite ministérielle », se remémore-t-il. À son retour, il continue de goûter à la vie en escadron, rejoignant celui d’Ussel, puis de Périgueux. Changement de décor en 2007 : Alain est affecté à la direction générale de la gendarmerie nationale, comme chef secrétaire du bureau de la coopération bilatérale à la sous-direction de la coopération internationale. « Le bureau avait notamment en charge la gestion des attachés de sécurité intérieure et l’accueil des délégations étrangères. » C’est alors que, deux ans plus tard, il a l’opportunité de retourner en Asie pour occuper le premier poste de conseiller sécurité opérationnel pour la gendarmerie nationale au bureau français de Taipei, à Taïwan. « C’était une création de poste, donc il a fallu tout construire, mais ce fut passionnant. J’ai dû mettre en place un plan de sécurité, recruter des vigiles après avoir audité les sociétés de sécurité privée, effectuer les audits de sécurité des logements, etc. Là encore, j’y ai vécu durant trois ans des événements hors norme, comme l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll, en 2010, qui a bloqué l’espace aérien, et nécessité la mise en place d’une chaîne de solidarité pour les Français bloqués à Taïwan, la gestion de l’épidémie H1N1, ou encore la catastrophe de Fukushima et le rapatriement de la communauté internationale à Taïwan. »

De l’Asie à l’Afrique

À son retour, Alain rejoint la section OPEX du commandement de la gendarmerie d’outre-mer. C’est à lui que revient la tâche de gérer le vivier de gendarmes candidats pour partir, et de les répartir selon les missions. Mais l’appel du large est trop fort. Il intègre le groupement des opérations extérieures en 2017, puis s’envole à nouveau, rejoignant la mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo. Sur place, il va changer plusieurs fois de képi, ou plus exactement de béret, travaillant d’abord aux ressources humaines de la mission à Kinshasa, puis comme chef du département de formation de la police du Congo, et comme chef de l’antenne de la mission à Lubumbashi. Enfin, après deux années bien chargées, il part appuyer une autre région d’Afrique, intégrant les rangs de la mission européenne EUCAP Sahel Niger en tant que conseiller auprès des centres opérationnels et de gestion de crise des forces de sécurité intérieure nigériennes. De 2020 à juillet 2023, date à laquelle les activités de la mission Eucap Sahel Niger ont été suspendues à la suite du coup d’État survenu dans le pays, il a accompagné les forces locales à travers la formation (planification et gestion de crise, informatique, exercices de mise en situation, etc.), l’équipement matériel, mais aussi l’organisation de séminaires permettant aux chefs des unités locales d’effectuer des RETEX. Face à ce parcours si riche, une question demeure : comment faire la différence pour obtenir des postes si convoités ? « Les langues sont très importantes : je parle l’anglais couramment, et j’ai appris les rudiments du chinois. J’ai aussi suivi des formations spécifiques au fil de ma carrière : une formation de formateurs en Allemagne, en mentoring au Portugal, à la gestion de crise en Finlande, ainsi que le Hostile Environment Awarness Training en Géorgie. Mais il y a également eu un gros facteur chance qui a fait de moi “the right man, at the right place” ! »

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