Frontex : une agence en mutation

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 15 septembre 2023
Un gendarme français employé sur une mission Frontex regarde au loin avec des jumelles.
© Frontex

La protection des frontières et la gestion des flux migratoires sont devenues, au fil du temps, deux enjeux majeurs. Pour y faire face à son niveau, l’Union européenne (U.E.) a créé, en 2004, l’agence de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, dont la croissance, ces dernières années, a été considérable.

Créée en 1985 et basée à Varsovie (Pologne), l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex est construite sur le même modèle que les autres agences européennes, avec lesquelles elle entretient des liens étroits, notamment sur les questions d’innovation et d’observation des réseaux criminels. Frontex a pour mission de protéger les frontières extérieures de l’U.E. (principalement avec la Méditerranée et les pays de l’Est), afin d’assurer la libre circulation au sein de l’espace Schengen, tout en luttant contre l’immigration illégale et la criminalité organisée à ses frontières extérieures.

En 2016, et plus récemment en 2021, pour répondre aux nouveaux enjeux géopolitiques, ses prérogatives ont été renforcées. Considérée aujourd’hui comme la plus grande agence de l’U.E., elle apparaît comme une force unie et structurée. « Il y a eu plusieurs grandes étapes dans ce renforcement, comme la constitution d’un corps permanent, avec la mise en place de gardes européens avec le logo et des véhicules Frontex, etc. Il y a aussi des missions d’appui en renfort des États membres », explique la colonelle de gendarmerie en poste au Secrétariat général des affaires européennes.

Cette montée en puissance passe également par la consolidation des effectifs. Dès 2021, un plan a été mis en œuvre prévoyant une augmentation progressive de la demande de personnels issus des Forces de sécurité intérieure (FSI) des États membres, parmi lesquels la France, pour armer Frontex.

La France au sein de Frontex

La répartition des personnels issus des différents pays de l’U.E. est décidée entre les États membres et le conseil d’administration de l’agence, dont la représentation française est assurée par la Direction générale des étrangers de France (DGEF), avec le soutien de la Direction centrale de la police aux frontières(DCPAF). Après consensus au niveau européen, les demandes en personnels sont transmises aux pays concernés, chargés de réaliser une répartition en interne.

Au niveau national, cette décision est prise par le ministère de l’Intérieur et des Outre-Mer. Validée jusqu’en 2027, elle se concrétise par l’emploi de gendarmes (20 % des effectifs demandés), de douaniers (10 %) et de policiers (70 %). Frontex remplit quatre types de missions.

La catégorie 1 est une mission de longue durée (un ou deux ans), qui s’adresse principalement à des personnels civils, pour rejoindre l’état-major de Frontex à Varsovie.

La catégorie 2, mission également de longue durée (deux ans environ, renouvelable une fois), est celle qui concentre les demandes de l’agence en effectifs issus des FSI de chaque pays, parmi lesquels des gendarmes français (onze sont actuellement déployés aux frontières de l’U.E.). Ce sont avant tout des personnels dotés de compétences particulières : détection de la fraude documentaire, maître de chien, contrôle d’individus, contrôle et identification de véhicules, etc.

Pour être employés par Frontex, les militaires de la gendarmerie reçoivent un ordre de mutation avec affectation à l’étranger et sont ensuite déployés,selon les besoins, dans l’un des treize pays d’engagement de l’agence (Espagne, Italie, Grèce, Albanie, Slovaquie, Bulgarie, Macédoine du Nord, Roumanie, Kosovo, Moldavie, Serbie, Estonie et Lettonie).

Issus de tous types d’unités (gendarmeries départementale, mobile et spécialisée ou en état-major), ils apportent un savoir faire et une expertise complémentaires, qui permettent de gérer plus efficacement les flux humains et matériels passant les frontières. La troisième catégorie concerne les missions d’engagement ponctuel (un à quatre mois) sur une zone ou une situation nécessitant un renforcement des dispositifs Frontex.

Elle est assurée, pour la gendarmerie, par des militaires issus d’Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), à l’instar de l’engagement de six gendarmes mobiles en Lituanie, en octobre 2021, pendant quatre mois. Enfin, la dernière catégorie qui, avec la montée en puissance des autres viviers de l’agence, a vocation à disparaître, est celle d’une réserve opérationnelle pouvant être déployée sur une mission Frontex en quelques jours. Un engagement qui a vocation à augmenter,notamment sur les deuxième et troisième catégories. Si aujourd’hui, la gendarmerie doit fournir onze personnels spécialisés sur des missions de longue durée et 91 sur des missions de courte durée, elle devra en effet, à l’avenir, en fournir 34 de catégorie 2 et 125 de catégorie 3.

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