Nouvelle-Calédonie : une task force police judiciaire en appui des unités de recherches locales

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 26 mai 2024
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Afin d’appuyer les unités de recherches locales et la manœuvre d’ordre public, la gendarmerie nationale a projeté en Nouvelle-Calédonie une task force police judiciaire, dont les effectifs monteront à 55 personnels dans les prochains jours.

En Nouvelle-Calédonie, depuis le début des exactions, lundi 13 mai, la manœuvre judiciaire (gestion des procédures judiciaires liées aux affrontements, identification et interpellation des fauteurs de troubles et des auteurs des infractions, démantèlement des groupes et bandes organisées) vise à appuyer la manœuvre d’ordre public.

Grâce à la forte mobilisation de l’échelon central et des régions contributrices, sous très bref préavis et avec des contraintes nécessitant une forte adaptabilité et modularité, la gendarmerie nationale a projeté une task force Police judiciaire (P.J.), pour appuyer et coordonner les unités de recherches locales, et avec pour objectif d’employer tous les leviers P.J. adaptés : renseignement, filatures, enquêtes classiques et cyber, etc.

Pour cela, deux pôles d’enquête ont été constitués. Le premier à la Section de recherches (S.R.) de Nouméa, comprenant une quinzaine de renforts (dont certains issus de l’UNPJ), ce qui vient doubler les effectifs de la S.R. Ils enquêtent sur le haut du spectre, sur les affaires les plus sensibles et les plus graves.

Le second au sein de la Brigade de recherches (B.R.) de Nouméa. Quinze personnels, là aussi, pour enquêter sur les nombreuses exactions en lien avec les émeutes (atteintes aux personnes et aux biens, pillages, incendies) et répondre ainsi à une attente forte de la population. Parmi ces quinze gendarmes, cinq sont ce qu’on appelle des OPJ de l’avant, formés et équipés pour être projetés en appui des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) ou du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), afin de prendre en compte immédiatement les interpellations et recueillir les preuves. Pour consolider cette maîtrise des missions de P.J. dans ces circonstances particulières, ces gendarmes suivront un module de formation à distance, dispensé par le Centre national de formation à la police judiciaire (CNFPJ), dont d’autres militaires pourront également profiter.

Cette task force comprend également trois pôles d’appui technique : criminalistique, avec des personnels du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) projetés en fin de semaine dernière (trois balisticiens, un pilote de drone / fixation de scène, un expert ADN et un logisticien) ; renseignement criminel, avec trois analystes du Service central de renseignement criminel de la gendarmerie nationale (SCRCGN) ; cyber, avec cinq militaires de l’Unité nationale cyber (UNC) et du COMCYBER-MI. Outre son engagement sur place, l’IRCGN a déjà commencé à exploiter, à Pontoise, des scellés rapatriés en urgence lors des dernières rotations.

Au total, cette task force sera composée de 55 personnels, sous le commandement d’un officier de la SDPJ projeté en qualité de « chef du groupe de forces P.J. » et conseiller P.J. du COMGEND pour la manœuvre de rétablissement de l’ordre.

Mercredi 22 mai, selon le procureur de Nouméa, Yves Dupas, les forces de l'ordre avaient procédé à près de 300 interpellations, dont 269 menant à des gardes à vue, 35 à des déferrements et 17 à des mandats de dépôt. « Plusieurs dizaines de leaders violents ont été maîtrisés grâce aux assignations à résidence », a précisé la ministre des Collectivités territoriales, Dominique Faure, devant les députés à l’Assemblée nationale.

 

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