La France prend la présidence de la FIEP, association internationale de forces de gendarmerie et de police à statut militaire

  • Par Hélène THIN
  • Publié le 23 octobre 2024
Des représentants des forces de gendarmerie et de police à statut militaire posent, debout, côte à côte, devant des drapeaux de différents pays, dans une vaste pièce aux murs en marbre
© D.R.

Ce mercredi 23 octobre 2024, à Rome, la France a officiellement pris la présidence de la FIEP, succédant ainsi à l’Italie, jusqu’en octobre 2025. Créée il y a trente ans, cette association internationale rassemble aujourd’hui vingt et une forces de gendarmerie et de police à statut militaire, dans un objectif de coopération entre ses membres, autour de nombreux enjeux de sécurité globale.

Le Conseil supérieur des directeurs et commandants généraux de la FIEP s’est déroulé ce 23 octobre 2024, à Rome. Cet événement vient clore l’année de la présidence de l’Italie à la tête de cette association internationale de forces de gendarmerie et de police à statut militaire. Il marque en outre la passation de la présidence à la France pour les douze prochains mois.

Lors de cet événement de premier plan, la France était représentée par le général d’armée Bruno Jockers, Inspecteur général des Armées – Gendarmerie (IGAG), accompagné par le général Stéphane Lacroix et Madame Alyson Michel, du Pôle des affaires européennes et internationales (PAEI) du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale, ainsi que le général Patrick Perrot, du Commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), et le lieutenant-colonel Olivier Monceret, du Commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEx).

Plusieurs séquences ont ponctué la journée. Celle-ci a débuté par une présentation du bilan des travaux menés par l’Italie, par le lieutenant général Teo Luzi, commandant général de l’Arme des carabiniers.

Le corps des carabiniers moldaves, sous l’égide de son commandant général Dimitru Scurtu, a ensuite rejoint officiellement les rangs de l’Association en tant que membre à part entière, après avoir satisfait aux conditions d’intégration. Cette nouvelle affiliation illustre à la fois la vigueur et la pertinence de la FIEP, et participe à son rayonnement.

La prise de la présidence de la FIEP par la France, qui succède ainsi à l’Italie, a constitué l’un des temps forts de ce sommet. « Notre objectif sera de dynamiser plus encore nos actions et de veiller à ce que notre association reste un exemple de coopération internationale solide, où chaque membre apporte sa contribution unique à la sécurité globale », a déclaré lors du sommet le général d’armée, Bruno Jockers, après avoir félicité la présidence italienne pour la qualité du travail accompli sur la thématique de la protection de la biodiversité et des écosystèmes. « Nous mettrons tout en œuvre pour valoriser et diffuser les bonnes pratiques développées au sein de la FIEP, afin que l’Association continue de rayonner sur la scène internationale », a-t-il ajouté.

Des membres des forces de gendarmerie et de police à statut militaire sont réunis autour d'une grande table lors d'une séance de travail. Ils sont entourés par des Gardes de l’Arme des carabiniers posant debout, en tenue, tout autour de la table.
© D.R.

« Impact et enjeux de l’intelligence artificielle », un enjeu décisif

En sa qualité de présidente de la FIEP, la France aura pour mission première, au cours des douze prochains mois, d’organiser et de structurer les discussions et les travaux autour de la thématique retenue : « Impact et enjeux de l’Intelligence artificielle (I.A.) pour les forces de type gendarmerie ».
« L’intelligence artificielle constitue un enjeu considérable de souveraineté pour les États, et une révolution dont ne peuvent être exclues les forces de sécurité intérieure », a ainsi observé le général d’armée Bruno Jockers, à l’occasion de l’une de ses prises de parole.

Omniprésente, l’I.A. infiltre aujourd’hui les secteurs de l’industrie, de la santé, des finances, de l’éducation ou encore la recherche, mais aussi ceux de la défense et de la sécurité intérieure.
« Bien plus qu’une technologie, l’I.A. représente une nouvelle manière d’agir, d’interagir, de travailler. Pour ceux qui la maîtrisent, elle constitue un énorme atout, permettant de faire la différence, tant sur le plan stratégique, tactique qu’opérationnel […] La sécurité, dont nous sommes garants, n’échappe pas à ce bouleversement. »

Au vu des enjeux et des perspectives qui se dessinent, ainsi que des questions multiples et légitimes que pose déjà l’émergence de l’intelligence artificielle, la France a placé ce thème au centre de sa présidence. L’objectif est d’évaluer l’impact de l’I.A. sur l’activité des forces de sécurité intérieure, notamment pour mieux appréhender l’évolution des menaces criminelles. Et le général d’armée Bruno Jockers d’ajouter que « ces travaux seront déterminants pour garantir une exploitation responsable et équilibrée de l’I.A. au service de l’intérêt général, pour le bien de nos concitoyens et la protection des droits fondamentaux. »

Les travaux s’échelonneront jusqu’en octobre 2025, date à laquelle se tiendra le Conseil supérieur des directeurs et commandants généraux de la FIEP à Paris.
Les rencontres entre les pays membres s’articuleront autour de quatre commissions spécialisées : ressources humaines, nouvelles technologies, affaires internationales, organisation des services. Organisée par un pays hôte sélectionné parmi les forces de l’Association, chaque commission abordera le thème de l’intelligence artificielle, en présence d’experts.
La première commission (ressources humaines) se tiendra ainsi au Chili, du 10 au 13 décembre 2024.

En tant que coordonnateur pour l’intelligence artificielle au sein de la gendarmerie nationale, le général Patrick Perrot sera chargé de la coordination des experts qui interviendront tout au long de l’année.
La présidence française de la FIEP sera incarnée par le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), tandis que son secrétariat général sera assuré par le général William de Meyer et le lieutenant-colonel Olivier Monceret (CGMEx), sous le contrôle du Pôle des affaires européennes et internationales (PAEI) du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale.

« Nos concitoyens attendent que nous soyons au rendez-vous de leur sécurité : c’est ensemble que nous réussirons à relever les défis à venir. » C’est ainsi que le général d’armée Bruno Jockers a achevé son discours.

À l’issue du Sommet de Rome, les chefs de délégation ont été reçus en audience par le président de la République italienne, Sergio Mattarella.

Logo bleu blanc rouge de la FIEP, portant l'inscription Présidence française 2025
© SIRPA-G

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