En Polynésie française, les gendarmes luttent contre le trafic de stupéfiants

  • Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
  • Publié le 19 juillet 2024
Deux hommes en civil et un colonel de gendarmerie en tenue d'intervention, côte à côte et regardant vers la gauche de l'image, devant un muret de pierre parsemé de végétation
© Gendarmerie de Polynésie française

Du 27 juin au 8 juillet 2024, la gendarmerie de Polynésie française a mené une vague d’opérations anti-stupéfiants, la troisième depuis le début de l’année, dans le cadre du plan anti-stupéfiants. Durant cette semaine, les militaires de la gendarmerie ont notamment confisqué de nombreux avoirs criminels, pour une valeur de 13 164 010 XPF.

C’est la troisième vague d’opérations anti-stupéfiants, baptisée « Matai Rorofai », que les gendarmes de Polynésie française conduisent sur ce territoire ultramarin depuis le début de l’année 2024.

Pour lutter contre ce fléau de manière globale, le Commandement de la gendarmerie pour la Polynésie française (COMGENDPF) a déterminé cinq axes majeurs :

- contrôle des flux routiers ;

- destruction des plantations ;

- harcèlement des points de deal ;

- démantèlement des réseaux ;

- cyber-investigations.

Pas moins de 80 gendarmes se sont engagés quotidiennement sur le dispositif « Matai Rorofai » pour réaliser les contrôles de ces 115 opérations, et conduire les investigations, sous l’autorité conjointe du Haut-commissaire de la République française et de la procureure de la République de Papeete.

Ils appartiennent à de nombreuses unités différentes : escadron de gendarmerie mobile 27/2 de Marmande, Cellule d’identification criminelle (CIC) du COMGENDPF, brigade nautique, brigade des transports aériens, PSIG, ainsi que des opérateurs drones et des équipes cynophiles. Pour la partie observation-surveillance et intervention, des militaires du GIGN étaient aussi engagés.

Sur l'image de gauche, dans le couloir d'un bus, un chien malinois et son maître, un gendarme, en train de faire une perquisition, avec sur le siège de droite la silhouette d'un homme assis et à gauche le bras du conducteur ; sur l'image de droite, un chien malinois est au pied du bus et son maître, un gendarme, en train de descendre les marches en le tenant en laisse
© Gendarmerie de Polynésie française

Une opération réussie

Plus de 1 290 véhicules ont été contrôlés, donnant lieu à 44 dépistages stupéfiants positifs. Un véhicule a été saisi.
Les points de deal ont été particulièrement ciblés par les gendarmes, à travers le contrôle de 257 personnes. Cette fois, 28 infractions ont été relevées et 24 individus mis en cause, dont 4 placés en garde à vue.
Suivant la déclinaison du plan anti-stupéfiants, des opérations de destruction ont été menées sur plus de 2 800 plans de paka, et du matériel de culture, d’une valeur de plus de 274 000 XPF, a été saisi.
Pour ne rien laisser au hasard, 15 enquêteurs ont été mobilisés sur les cyber-investigations via la plateforme PHAROS. Trois sites dédiés à la production et à la revente de cannabis ont été détectés, dont deux sur le Darkweb, ainsi qu’un groupe Facebook, comptant 1 700 membres en Polynésie. La demande de leur fermeture a immédiatement été engagée. Quatorze perquisitions ont suivi, permettant la saisie de produits de conditionnement, de plus de 200 pieds de cannabis, et aboutissant à la mise en cause de treize individus. Les téléphones de ces derniers ont confirmé non seulement l’usage mais aussi la revente de stupéfiants. Plusieurs procédures incidentes ont été ouvertes.
Durant cette semaine particulière, les militaires de la gendarmerie ont confisqué de nombreux avoirs criminels, pour une valeur de 13 164 010 XPF. Ces saisies réduisent les bénéfices potentiels des trafiquants de drogue et sont un levier particulièrement intéressant dans la lutte contre cette délinquance, que ce soit par de la confiscation d’argent liquide, de biens immobiliers ou de véhicules.

Des moyens spéciaux pour trois opérations d’envergure depuis décembre 2023

- Une lutte multiple : criminalité organisée, trafics de stupéfiants, fraudes, économie souterraine, cybercriminalité.
- Des moyens spécialisés : section de recherches, antenne de l’Office français anti-stupéfiants (OFAST), Groupe interministériel de recherches (GIR), experts en nouvelles technologies (N’TECH).

 

SUr l'image de gauche, plusieurs de plans de cannabis en culture dans une salle de bain rosatre avec un lavado à droite et un néon accroché au plafond à gauche; sur l'image de droite, deux gendarmes en haut noir et bas de treillis en train de charger dans le coffre de leur véhicule des plants de cannaibs, autour d'eux, une végétation luxuritante
© Gendarmerie de Polynésie française

Objectif : protéger la population

Si la lutte contre les trafics est au cœur de ces opérations, il s’agit avant tout de protéger la population et notamment la jeunesse, plus vulnérable. En 2023, la consommation de stupéfiants était en cause dans près d’un tiers des accidents mortels de la route.

Bilan judiciaire

- Matai Rorofai 3 : 191 mis en cause pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, dont 30 gardes à vue.
- Bilan des trois opérations depuis décembre 2023 : 512 mis en cause, dont 73 gardes à vue.

 

© Gendarmerie de Polynésie française

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