Malgré l’absence d’accès aux archives du Service historique de la Défense, cet étudiant a pu traiter son sujet de recherche d’histoire contemporaine en s’appuyant sur des sources réglementaires, imprimées ou orales, grâce aux contacts fournis par la Chaire HiGeSeT auprès des anciens membres du détachement des gendarmes encore en activité dans l’institution. Ces témoignages lui ont permis de découvrir des sources privées, comme le « Journal de marche et des opérations du Ier détachement de gendarmerie », réalisé à la demande du colonel Vicaire.

M. Erwan L’Héreec a parfaitement su analyser les enjeux de cette période pour les gendarmes, dans le contexte de la fin de la guerre froide, du retour de la guerre en Europe et du développement des OPEX. Il a également bien saisi l’enjeu spécifique portant sur le maintien de l’ordre en OPEX, qui s’est traduit par le choix du colonel Vicaire, dans l’épisode du pont de Mitrovica, de faire intervenir ses gendarmes en chemisette bleue, la fameuse tenue Footix adoptée lors du Mondial de 1998, pour s’interposer entre les communautés serbe et albanaise dans un climat de guerre civile. C’est aussi à cette occasion qu’on a vu apparaître, au niveau de l’armée de terre, l’émergence du concept de « contrôle des foules ».

D’un point de vue légal, cette opération extérieure, dans un contexte de sortie de guerre, interroge aussi sur le rôle des « soldats de la loi » dans un territoire étranger confronté à une défaillance des institutions de justice. Leur action dans la recherche des criminels de guerre constitue, par ailleurs, un apport particulièrement intéressant, notamment en ce qui concerne le massacre de la rue Popovic.

Ayant obtenu une note de 16/20, M. Erwan L’Héreec poursuit ses recherches en Master 2 pour une soutenance en 2025.