Célébration du 60e anniversaire de la GSAN

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 26 septembre 2024
Cérémonie militaire de célébration des 60 ans de la Gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (GSAN) mercredi 25 septembre 2024, à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).
© GEND/SIRPA/GND R. CULPIN

Mercredi 25 septembre 2024, à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), s’est déroulée la cérémonie militaire de célébration des 60 ans de la Gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (GSAN).

Co-présidée par le général de corps d’armée André Petillot, Major général de la gendarmerie nationale (MGGN), et le vice-amiral d’escadre Jacques Fayard, chef du cabinet militaire du ministre des Armées et des Anciens combattants, une cérémonie militaire s’est tenue, mercredi 25 septembre 2024, afin de célébrer le 60e anniversaire de la Gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (GSAN). Elle s’est déroulée dans la cour d’honneur Arnaud Beltrame de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), à Issy-les-Moulineaux, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires et de personnels de la GSAN.

Après le passage des troupes en revue, au son de la Musique de la Gendarmerie mobile, par le général de corps d’armée André Petillot et le vice-amiral d’escadre Jacques Fayard, accompagnés par le général Éric Bammé, commandant de la GSAN, quatre décorations ont été décernées. Le MGGN a tout d’abord remis l’insigne d’officier de la Légion d’honneur au général Bammé. La médaille de la Défense nationale – échelon or a ensuite été attribuée à une militaire de la GSAN. Puis deux médailles de la protection militaire du territoire – Agrafe Jupiter ont été décernées à deux autres militaires, respectivement des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) 36/3 de Joué-lès-Tours et 11/6 de Marseille, pour avoir participé à des missions de sûreté et de sécurité menées au profit des forces stratégiques.

Le général de corps d'armée André Petillot, Major général de la gendarmerie nationale, (à gauche) s'apprête à remettre l’insigne d’officier de la Légion d’honneur au général Eric Bammé, commandant de la GSAN (à droite).
© GEND/SIRPA/GND R. CULPIN

« Discrète, modeste, mais décisive »

Le 8 octobre 1964, l’armée de l’Air assurait la première alerte nucléaire. « Depuis cette date, 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365, la France dissuade tout adversaire qui voudrait s’en prendre à ses intérêts vitaux, a rappelé le général de corps d’armée André Petillot. Depuis cette date, aviateurs, marins et gendarmes assurent, dans la discrétion et le secret, la permanence de cet outil essentiel de notre liberté et de notre place dans le monde. »

Le MGGN a rappelé que la gendarmerie avait sa part, « discrète, modeste, mais décisive » dans ce dispositif. « Il n’est pas de mission qui demande plus de rigueur et de professionnalisme, pas de mission qui puisse mieux témoigner de la confiance des plus hautes autorités de l’État dans la gendarmerie, a-t-il ajouté. Au cœur de notre outil de Défense, au cœur de notre souveraineté nationale, la GSAN est la moins connue de nos formations, car un nécessaire secret entoure ses activités. Cet anniversaire doit être l’occasion de vous mettre à l’honneur et de mieux vous faire connaître. »

Les missions de la GSAN

La GSAN répond à deux missions essentielles : le contrôle gouvernemental et le contrôle opérationnel des transports sensibles de la dissuasion.
Le contrôle gouvernemental de la dissuasion nucléaire est constitué de l'ensemble des mesures, protégées par le secret de la défense nationale, qui ont pour finalité de garantir au président de la République qu'il dispose en toutes circonstances des moyens de la dissuasion nucléaire. Cette mission est confiée au Premier ministre, qui en est garant devant le président de la République.

Les trois volets du contrôle gouvernemental, complémentaires et indissociables, sont :

  • l'engagement des forces nucléaires ;
  • la conformité de leur emploi ;
  • l'intégrité des moyens de la dissuasion nucléaire.

La GSAN agit sur ces trois volets.

Au titre du contrôle opérationnel des transports sensibles de la dissuasion, la GSAN organise et coordonne l’engagement des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), pour notamment sécuriser le convoi. Elle prépare la mission, appuyée par les unités de la gendarmerie départementale. Elle travaille de concert avec les Centres d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) et les commandants des Groupements de gendarmerie départementale (GGD) traversés, qui deviennent Autorité militaire territoriale (AMT), en zone gendarmerie comme en zone police. Le jour J, la GSAN déclenche la mission, en lien direct avec les GGD.

À noter que les commandants de GGD impactés, une trentaine, sont formés chaque année par la GSAN, en lien avec le Commandement des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN), pour leur fournir notamment des éléments de compréhension des enjeux et de gestion de crise.

« La gendarmerie nationale, au travers de la GSAN, concourt au quotidien, aux côtés des Forces, et sans interruption depuis 1964, à la crédibilité de notre politique de dissuasion, résume le général Éric Bammé. Engagée auprès des autorités gouvernementales, des acteurs industriels civils et militaires, la GSAN est un partenaire reconnu qui outre, s’assurer de l'application stricte des directives présidentielles et gouvernementales, participe également aux actions de modernisation des moyens, au sein de l’équipe France en charge de notre dissuasion ! »

Repères

13 août 1964 : signature de l’arrêté de création du Groupement spécial de sécurité de l’arme nucléaire, traduction de la décision prise par le général Charles De Gaulle, le 4 février 1964, de confier à la gendarmerie la mission de « contrôle gouvernemental », c’est-à-dire la garantie absolue pour le président de la République de l’intégrité des armes, et que leur emploi ne se fera que sur sa décision personnelle.

Années 70 : arrivée de la composante océanique avec missiles balistiques lancés depuis sous-marins lanceurs d’engin (SNLE). La gendarmerie adapte son maillage en s’appuyant notamment sur les EGM. Des gendarmes sont désormais positionnés en Bretagne (Finistère), sur le plateau d’Albion, en Champagne-Ardenne… Dès qu’il y a un armement nucléaire, un élément de la gendarmerie assure la mission de contrôle gouvernemental, comme ce fut le cas, par exemple, dès 1978, sur le porte-avions Clemenceau.

Années 90 : la dissuasion française passe de quatre à deux composantes, une océanique (SNLE) et une aéroportée (Mirage), prêtes à engager le feu sur décision du président de la République. Le 29 janvier 1996, le président Jacques Chirac annonce la fin définitive des essais nucléaires français lors d'une allocution télévisée. Désormais, la garantie des armes nucléaires en sûreté et performances s’appuie sur le programme Simulation, sous responsabilité de la Direction des applications militaires (DAM) du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

XXIe siècle : la France poursuit l’optimisation de ses moyens nucléaires militaires, dont l’ambition est soulignée par la récente Loi de programmation militaire (LPM). Avec 54 milliards alloués, la LPM permet de garantir dans la durée la crédibilité de notre outil de dissuasion. « Toujours plus performants et donc complexes, les nouveaux systèmes d’armes exigeront encore une fois de la GSAN qu’elle réponde à l’exigence de rigueur et d’excellence que nous devons au président de la République, garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et de la défense des intérêts supérieurs de la Nation », souligne le général Bammé.

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