"Sun Tzu, dans son œuvre L’Art de la Guerre, insiste sur la dimension psychologique pendant un conflit, permettant d’obtenir la soumission de l’adversaire en limitant les combats. Dès lors, le traitement de l’information qui peut être fait pour démobiliser le moral de l’ennemi constitue un enjeu central, car « l'information fausse, manipulée, subvertie, est une arme ». En France, ces risques étaient déjà identifiés et réprimés par l’article 27 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Les potentialités offensives de l’information peuvent être appliquées plus largement à d’autres domaines et étendues grâce aux nouvelles capacités de diffusion de l’information permises par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Elles ne se limitent donc plus au seul conflit armé et permettent de s’inscrire dans des stratégies d’influence en manipulant l’opinion publique à des fins stratégiques.

En outre, l’innovation technologique permet conjointement une audience de masse et une personnalisation des messages « poussée à l’extrême ». Ceci, grâce à la capacité de diffusion des réseaux sociaux, ainsi qu’à l’exploitation et l’analyse des données générées par les internautes. La diffusion de l’information se fait donc avec une plus grande granularité. Or, si c'est sur la couche cognitive du cyberespace que se déploient les informations, c'est également sur cette couche qu’elles sont exploitées pour la mise en œuvre d’une large part des opérations de manipulation.

Si leur efficacité s’appuie sur l’exploitation de nos failles physiologiques, quelles synergies peuvent exister avec les stratégies de marketing ?"